Le Fantaclassics touche à sa fin. Les organismes sont éprouvés. Il commence à faire chaud dehors. On transpire sur le vélo. Enfin, sur le vélo d’appartement. Enfin, on transpire même assis dans le canapé. La Flèche Wallonne devient une course intéressante avant le dernier kilomètre. Il n'y a plus de valeurs. Difficile de rester lucide et rationnel pour faire un bulletin. Ah oui, et surtout, Julian Alaphilippe a enfin remporté une course.

10 – Julian Alaphilippe

Julian la voulait sa troisième deuxième place en autant de participations. Il a tout donné alors qu’il pensait que Nibali était encore devant. C’est peut-être grâce à ça qu’il a gagné en faisant la course parfaite…

10 – Alejandro Valverde

Ahh Alejandro. La journée semblait pourtant parfaite. Un beau soleil de printemps comme en 2015, 2016 et 2017. Des équipes UAE, Lotto, Sky, Bora, Dimension Data qui travaillent pour toi gratuitement, pour le plaisir. Mikel Landa semblait même un équipier modèle. Et puis ce dernier mur. Ton mur. Ce Quick-Step devant qui ne craque pas. Pas bon. Ce Lotto qui imprime un rythme d’enfer. Pas bon. Ce léger trou au moment du démarrage d’Alaphilippe. Ce n’était pas perdu à ce moment, mais il fallait faire l’effort. Tu l’as fait, au même endroit que d’habitude, mais cette fois, c’était pour boucher le trou, pas pour le créer. Tu étais presque dans ses roues, lorsque la pente devient plus abordables à 50 mètres de l’arrivée. Mais il a relancé, il en avait les forces. Pas toi. Le Roi est mort, vive le Roi. Un 10 pour l’ensemble de son œuvre.

9 – Jelle Vanendert

Mais où étais Jelle Vanendert toutes ces années ? Faire le Mur de Huy en tête du début à la fin et finir troisième est un exploit exceptionnel. S’il avait su qu’il était dans un jour aussi incroyable, il aurait peut-être attendu au lieu de faire le boulot pour Wellens. S’il avait attendu, Max Schachmann aurait peut-être gagné… C’est beau le cyclisme.

9 – Roman Kreuziger

Chez Mitchelton-Scott, Michael Albasini est visiblement trop vieux pour aller chercher des places d’honneur sur les Ardennaises. Avec les progrès de la médecine, ils ont pris un modèle plus jeune mais similaire, lui ont transféré le sens tactique et le respect des grands rendez-vous. Ca donne Romael Kreusini. Un des tout bons plans de ce Fantaclassics.

8 – Michael Schachman

« Putain, Alvaro Hodeg, Fabio Jakobsen, ils ont tous eu leur part du gâteau, sans compter tous les gros leaders comme Terpstra, Gilbert, Lampaert, Viviani ou Stybar. Moi aussi je suis un membre du Wolf Pack ! »

7 – Tim Wellens

On a l’impression que tout le monde a Tim Wellens dans son équipe du Fantaclassics. Alors, pour créer sa communauté de fans fidèles, Tim assure, ramasse des points et continue de faire rêver.

7 – Vincenzo Nibali

Le peloton se divise en deux catégories : ceux qui attaquent pour le show et parce qu’ils se sentent obligés de le faire en espérant qu’un jour ils obtiennent le surnom de El Diablo et ceux qui ont déjà un surnom et qui attaquent toujours au bon moment, avec un impact sur le déroulement de la course. Le Requin de Messine fait partie de cette deuxième groupe. C’est indéniable. Par contre, si l’objectif était de se tester en vue de Liège-Bastogne-Liège et d’essayer d’inventer quelque chose, c’est bien, mais s’il veut gagner la Doyenne, il faudra éviter de se faire lâcher par des Jack Haig et Max Schachman dans une descente…

 6 – Michael Matthews

C’est vrai, Matthews a fait une montée finale remarquable et inattendue. Mais lui donner plus que la suffisance, ce serait manquer de respect à tous les fantamanagers qui pensaient qu’il allait tout déchirer tout au long du printemps…

5 – Diego Ulissi, Alexi Vuillermoz

Un ou deux points pour l’honneur. C’est déjà ça.

4.5 – Dylan Teuns

Deuxième flop consécutif pour le grand espoir belge qui a le mérite de ne pas se cacher. Gérer la pression, ça fait partie des apprentissages lorsqu’on a 26 ans et qu’on peut être un futur champion.

4 – Warren Barguil

« Avec un peu de chance, on ne remarquera pas que j’étais là et que j’ai terminé 45ème. De toute façon, personne ne connait encore la couleur de mon nouveau maillot… »

3 – Daniel Martin

Il semblerait que Dan Martin mette du temps à s’acclimater dans sa nouvelle équipe à cause du matériel qu’il ne maitrise pas. Lâché à 30 kilomètres de l’arrivée dès que ça a accéléré, Dany est toujours en train de chercher comment allumer le moteur sur sa nouvelle bécane…

3 – Nathan Haas

Déclarations d’avant saison : « Il manquait un vrai leader chez Katusha pour les classiques Ardennaises ». Conclusion après la Flèche : ils ne l’ont toujours pas.

2 – Bora-Hansgrohe

Un deux comme les deux Bora qui ont tiré comme des malades avant l’ascension du Mur de Huy. Pourquoi ? Pour lancer le sprint de Jay McCarthy ?  Non, ok, pour un top-10 de Patrick Konrad. Probablement une consigne de Peter Sagan pour dire qu’au moins les Bora jouent la gagne quoi qu’il arrive.

2 – Michal Kwiatkowski

« J’ai de bonnes jambes, je le sais. S'il y en a un qui peut lutter contre Valverde et Alaphilippe, c'est moi. Je le sais. 52 fantamanagers attendent le retour sur investissement. Je le sais, mais je m’en bat les couilles. Aujourd’hui, j’ai envie d’aider mon pote Sergio Henao… comme ça, pour la beauté du geste… »

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