Une nouvelle fois taillée pour les baroudeurs, la onzième étape n'a pas failli à la règle. Au terme d'une échappée rondement menée mais qui a, néanmoins, eu bien du mal à se dessiner, Alessandro De Marchi s'impose une troisième fois sur le Tour d'Espagne. L'italien a réussi à fausser compagnie à son dernier compagnon de route et met fin à trois années de disette. Son dauphin, Jhonatan Restrepo, se sera bien battu mais n'a rien pu faire face à la fougue de celui qui a pris l'habitude de s'illustrer de la plus belle des manières sur les routes ibériques. Franco Pellizotti termine, quant à lui, sur la dernière marche du podium.

L'échappée aura pourtant mis plus de cent kilomètres à se former tant la formation du maillot rouge s'est attelée à cadenasser la course et à ne laisser partir aucun bon coup. La bagarre a longtemps fait rage et, finalement, 19 hommes ont tout de même réussi à mettre les voiles. Moment choisi pour la Mitchelton de baisser pavillon et de laisser, de manière quelque peu controversée, le poids de la course à la Movistar. Car, parmi les fuyards, se trouvait un certain Thibaut Pinot qu'on n'avait plus vu à pareille fête depuis un moment déjà. La belle histoire aura été de courte durée pour le français virtuel maillot rouge un long moment mais qui, au final, n'a pas réussi à accrocher le bon wagon et n'est arrivé qu'à prendre dix petites secondes à l'ensemble de ses adversaires. Adversaires qui n'ont guère donné de coups de pédales en trop et qui terminent tous dans le même temps à Luintra. Hormis Fabio Aru, qui perd tout de même 40 secondes, et dans une moindre mesure, Buchmann et De La Cruz, tous les favoris sont là avant le terrible triptyque montagneux de ce week-end.

A la FantaVuelta, victoire autoritaire de TeamBoBo devant Touzeti et Mathilde2018Vuelta. TeamBoBo fait d'ailleurs la double belle affaire du jour en se parant d'une belle victoire de prestige et en recollant à Soleilhas 2018, toujours leader mais dont le trône commence tout doucement à vaciller. Amigo clôt la marche d'un podium et s'accroche au secret espoir de voir Valverde remporter la mise à Madrid.

Le bon Plan

Alessandro De Marchi mérite évidemment sa place dans la rubrique mais, rapport/qualité oblige, cet honneur reviendra au colombien, Jhonatan Restrepo (1Fantamillion). Grâce aux 100 Fantapoints de sa deuxième place, il aura illuminé la fin d'après-midi des 14 Fantamanagers à avoir cru en la bonne étoile du puncheur de Pacora. Certes, la victoire lui a tendu les bras mais cet honorable accessit pourrait encore en appeler d'autres sur cette Vuelta. En fin de contrat chez Katuscha, Restrepo aura à cœur de démontrer qu'à 23 ans, il peut faire le bonheur de nombreuses équipes et rapporter dans un proche avenir de nombreuses satisfactions à ceux qui lui donneront les moyens de ses légitimes ambitions.

Le mauvais plan

Pas de réel mauvais plan sur cette étape mais l'occasion de mettre en exergue le renoncement total de Richie Porte sur cette Vuelta. C'est bien beau de venir tourner les jambes en Espagne en vue des championnats du monde mais ce n'est guère à l'honneur du chat noir du peloton qui quittera la BMC en fin de saison. Pour l'équipe américaine, qui n'a jamais vraiment brillé par son sens tactique sur les grands tours, la pilule serait difficile à avaler si Richie se pare du maillot arc-en-ciel dans deux semaines. L'australien, qui n'a jamais fait mieux qu'une cinquième place sur le Tour de France, avait une toute belle carte à jouer en Espagne. Avec un parcours taillé à sa mesure, il pouvait enfin faire taire les mauvaises langues et sortir par la grande porte en ajoutant une ligne prestigieuse à son palmarès. Il n'en sera rien tant le tasmanien est invisible, jamais aux avant-postes et totalement absent dès que la pente s'élève. Comble du comble, sa satisfaction d'être dans une quelconque échappée vouée à l'échec il y a quelques jours n'avait rien de bien glorieux et ne fait qu'ajouter un peu plus d'amertume à sa pathétique prestation. Grandeur et décadence pour celui qu'on a souvent cité comme "Le" futur coureur de grands tours et, cerise amère sur le gâteau, on ne serait même pas étonné de le voir quitter la course avant son terme. On dit merci qui…? Merci Richie !!!

Comments

Excellent le titre de l'article.
N'empêche, De Marchi à la Vuelta, il est presque autant incontournable qu'un Sagan ou un GVA au Fantaclassics. Il n'a jamais déçu.