Tom Dumoulin brise l’hégémonie italienne à Oropa et montre à tous qu’il va vraiment falloir être très costaud pour le destituer d’un maillot rose qui lui colle désormais à la peau. Certes, l’ascension était courte et convenait à merveille à ses qualités. Mais le hollandais n’a jamais tremblé et envoie à ses concurrents un message très clair. L’homme fort de ce Giro du centenaire, c’est bel et bien lui. Dumoulin s’impose donc avec la manière, devant le surprenant Ilnur Zakarin et Mikel Landa.

Retour aux hostilités pour les favoris ce samedi avec la courte mais exigeante ascension vers Oropa, qui accueillait pour la sixième fois une arrivée du Tour d’Italie. Et, jusqu’à présent, la victoire avait toujours été chasse gardée d’un coureur de la botte. Présent sur ce Giro, Enrico Battaglin fut d’ailleurs le dernier à s’y imposer en 2014 au terme d’une échappée victorieuse.

Point d’enchainement de cols, une seule et unique montée de onze kilomètres dont les pourcentages culminent, au plus fort de la pente, à 13%. L’étape était courte, 131 kilomètres très roulants, mais le final explosif valait à lui seul le déplacement. L’occasion rêvée pour mettre le porteur du maillot rose en danger. Fort de ses presque trois minutes d’avance, Tom Dumoulin savait qu’il risquait d’être bousculé par ses adversaires avides de reconquête.

Dans les premiers contreforts, la bataille a rapidement fait rage et le peloton s’est très vite dégarni. Chacun faisait ce qu’il pouvait pour garder le contact, mais le rythme élevé a très vite eu raison de nombreux protagonistes. Une véritable guerre contre soi-même, une lutte âpre pour ne pas perdre pied et continuer à rêver. A mesure que les kilomètres s’égrènent, ils sont de moins en moins nombreux à se battre pour la victoire d’étape. Et, quand à cinq kilomètres de l’arrivée, Nairo Quintana fait parler la poudre, on s’est très vite imaginé que l’affaire était dans le sac pour le petit colombien. Mais c’était sans compter sur la ténacité du batave, qui revenait mètres après mètres, tel un rouleur face à la montre, et prenait au final un peu plus d’avance encore sur ses plus proches adversaires.

Hormis ce magnifique fait d’arme, le bilan est bien plus mitigé pour l’ensemble des cadors du peloton. Zakarin s’en sort avec les honneurs, là où le scarabée limite les dégâts, mais perd néanmoins de précieuses secondes. Thibaut Pinot a également souffert mais il termine l’étape comme une bombe et se replace sur le podium du Général. Vincenzo Nibali n’a lui non plus pas fait longtemps illusion, mais il n’a pas totalement sombré non plus. Celui pour qui la pilule est la plus dure à avaler, c’est Bauke Mollema, très vite en tête de groupe et encore plus vite en queue de celui-ci. Le hollandais n’a jamais pu suivre et pointe désormais à la sixième place du Général. Les fortunes sont également diverses pour tous les autres, et, si ce n’est la première place pour l’instant, la lutte pour le podium risque, dans les jours qui suivent, d’être haletante. N’oublions pas que les prochaines étapes de montagne seront tout à fait différentes de ce samedi et laissent la porte ouverte à un combat de titans que les Dolomites et ses redoutables enchaînements s’apprêtent à accueillir.

Au Fantagiro, victoire également éclatante de Ciao Bella, qui explose, pour la deuxième fois de ce Giro, le record de points. 706 fantapoints dans la besace, 6 de plus que le brillant Furupu Ichiban, 1st Giro se contentant lui de la troisième place avec pas moins de 685 fantapoints. Les cartes sont donc totalement redistribuées et, si Premio mène toujours la danse devant Rocca Morice et Touzeti, il est clair que la hiérarchie tout en haut du classement, risque encore d’être très vite bousculée. L’étape pour les puncheurs ce dimanche ne devrait cependant pas secouer le cocotier trop fort, mais la troisième semaine, dont on parle depuis le départ, pointe enfin le bout de son nez et son lot de surprises qu’on espère nombreuses avec elle !

Le bon plan du jour :

Tom Dumoulin a tout bonnement été incroyable, mais la performance d’Ilnur Zakarin (30 Fantamillions) valait à elle seule le détour. Le russe a démontré qu’on pourrait compter sur lui pour la suite de l’aventure, lui qui jusqu’à présent nous a surtout démontré qu’il était sans conteste le chat noir du peloton. Egalement très bon rouleur, il a été le plus coriace adversaire du papillon de Maastricht. C’est le grand bénéficiaire de cette quatorzième étape qui lui permet d’entrer dans le top5 du Général et Dieu seul sait combien de marches le pensionnaire de la Katusha peut encore gravir. Suspendu deux ans et interdit des Jeux de Rio, sa carrière semble enfin prendre un nouvel essor, à la grande joie de 17 Fantateams ravies.

Le mauvais plan du jour :

Sans tambours, ni trompettes, Bauke Mollema (40 Fantamillions) avait jusqu’ici réussi à faire plus au moins illusion. Le discret hollandais, comme souvent tapi dans l’ombre, menait sa barque tranquillement et se plaçait idéalement dans l’ombre des grands leaders. Trop vite placé en tête de gondole par ses co-équipiers, le hollandais a véritablement sombré. La route est encore longue, mais Bauke, comme souvent, semblait déjà souffrir d’un jour sans et il va falloir très vite se remobiliser sous peine de voir la sentence devenir encore bien plus lourde. En est-il capable ou nous rejouera-t-il une nouvelle fois le scénario auquel il nous a tant habitué ces dernières années ?

Comments

Courte ascension pleine de surprises. 700 points pour mon équipe et pourtant je suis battu par l'énorme performance de Ciao Bella, qui pourrait jouer la victoire finale si Zakarin confirme, bravo à lui. Très bonne journée malgré tout et 80 points repris à mon quasi jumeau Touzeti. Mais rien n'est joué, la vraie course venant seulement de commencer car il reste plus de vingts cols à franchir et près de 200 km d'ascension. On y verra un peu plus clair mardi soir.

c fou que quintana ait réussi à se mettre dans le rouge sur ces 6 derniers kms... le colibri semblait voler mais se fait manger par 3 adversaires ss savoir répliquer... tout ca met un peu de suspense... qt à moi cette victoire fait plaisir mais furupu va mettre du braquet... amador mon sort est entre tes mains!

'Au four et Dumoulin', 'Dumoulin va trop vite...' clap clap :-) J'accorde les deux oreillettes et la queue à Eddy. Alors d'ici le week-end suivant, je suggère 'Dumoulin à vent, Dumoulin après', 'Dumoulin bronze', 'Le poivre Dumoulin', 'Tiens, voilà Dumoulin'. Courage Eddy :-))) . Bel article encore aujourd'hui, tu tiens le rythme ! Ah, au fait, c'est trop facile de réduire comme ça le nom de mon team, personne ne va se meurtrir les doigts ce soir ou demain matin ?... ;-))

@tutto bene: je pense que le colibri va finir en rose - et j'attends beaucoup du requin également. La grosse surprise pour moi, c'est Pinot. Si son cerveau ne disjoncte pas (ce que j'avais prévu, et je ne l'ai donc pas sélectionné), notre Frenchy peut accrocher un beau podium ...