Primoz Roglic, au terme d’une journée enfin un peu folle et d’une somptueuse descente finale, s’impose sur cette 19ème étape avec 19 secondes d’avance sur son plus proche poursuivant, Geraint Thomas. Le slovène volant n’aura pas réussi à faire craquer le gallois, il en est, par contre, tout autre pour un certain Chris Froome. Il aura donc fallu attendre la dernière étape de montagne pour voir une bagarre digne de ce nom.

Pas moins de six cols répertoriés pour cette étape pyrénéenne qui fermait le chapitre montagne de ce Tour 2018, dont les non-moins célèbres et redoutables col d’Aspin, col du Tourmalet et le col de l’Aubisque pour clore les débats en beauté. Autant dire que l’occasion de faire péter le caisson était une nouvelle fois très belle.

L’opportunité, également, pour les baroudeurs et autres déçus du peloton des favoris, de se mettre une dernière fois en évidence avant le chrono de samedi et l’arrivée sur les Champs ce dimanche. Le départ de Lourdes nous permettait, qui plus est, d'encore nous laisser croire à l’impossible miracle.

La bataille fait donc très vite rage pour prendre les devants et il ne faudra pas attendre plus de trente kilomètres pour voir un groupe de 18 coureurs, et non des moindres, se détacher et compter jusqu’à quatre minutes d’avance. Moment choisi par la Katusha de mettre en route pour protéger la 12ème place de Zakarin au général… Instant céleste également pour Alaphilippe qui passe en tête le sommet du col d’Aspin et s’assure ainsi définitivement le gain de la tunique à pois. La course se décante à mesure que les kilomètres s’égrènent et le pied du Tourmalet voit Zakarin mettre les voiles, suivi comme son ombre par Bardet, Landa et Majka.

Le groupe maillot jaune se réduit à peau de chagrin tandis que la Sky s’attèle à son petit exercice quotidien. Malgré la gestion tout en contrôle de la team britannique, ca bataille ferme devant pour le gain de l’étape. L’espoir est grand pour les fuyards mais sera finalement annihilé par la prise de pouvoir des Lotto-Jumbo qui, malgré quelques questions restées sans réponses, décident de prendre les choses en main. L’Aubisque permettra encore aux quatre téméraires de se redonner un peu d’air, mais, cette fois, c’est Dumoulin qui décidera de secouer le cocotier. Suffisamment pour réduire l’écart avec les échappés mais aussi pour faire totalement exploser Nairo Quintana et pousser Froomey dans les cordes. Ce dernier ne devra d' ailleurs son salut qu’à un phénoménal Egan Bernal dont l’avenir est assurément teinté de jaune, rose ou rouge...

L’échappée condamnée, quelques banderilles seront encore bien lancées mais l'ultime et longue descente vers Laruns verra Roglic nous gratifier d’un numéro de toute beauté. L’ancien sauteur à ski s'impose avec panache et honneur devant un Thomas qui n’a jamais semblé fléchir et un Romain Bardet qui espérait sans doute bien mieux que cette honorable troisième place. Primoz Roglic fait en tout cas la belle opération du jour en prenant place sur le podium du général tout en récollant complètement au train d’un Dumoulin quelque peu courroucé par le retour inattendu du slovène. Le contre-la-montre de ce samedi vaudra assurément son pesant d’or.

Il en est de même au Fantatour où l’incertitude reste également de mise. Furupu fait son entrée sur le podium sur lequel Bouledor et An Geansai Bui trônent toujours plus ou moins sereinement. Quoique, les dés semblent quand même avoir changé de main et la dernière joute de cet après-midi sera suivie avec la plus grande attention. Les autres Rouges s’offre, lui, une belle victoire de prestige devant Team Spritz et un duo composé de Sakai Team et Krutz Racing Team.

Le bon plan du jour

Le numéro de Primoz Roglic (53 Fantamillions) était tout bonnement éblouissant. Non content d’avoir fait le spectacle dans la montée de l’Aubisque, le slovène à démontré tout son sens de la trajectoire dans la descente qui s’en est suivi. C’était d’une beauté et d’une pureté sans égal, merci l’artiste ! Il se replace au meilleur moment en embuscade, l’épilogue pourrait d’ailleurs lui valoir une plus belle surprise encore, c’est juste dommage qu’il ait fallu attendre si longtemps pour voir un cador prendre enfin ses responsabilités. Les 25 Fantateams à l’avoir pressenti s’en frotte malgré tout les mains avec délectation. Mention spéciale à Peter Sagan pour son courage et son abnégation, et à l’époustouflant Egan Bernal dont on entendra encore très vite parler dans un avenir proche.

Le mauvais plan du jour

Mauvais plans en pagaille pour pas mal de grimpeurs en mal de réussite ou tout simplement absents des débats. Le line-up de cette cuvée 2018 était pourtant impressionnant mais nombreux sont ceux à avoir manqué de faire honneur à leur statut. On passera sur l’inévitable malchance de Richie Poisse et sur le coup du sort dont Vincenzo Nibali a été victime. Mais on se demande par contre encore ce qu’il a bien pu arriver à Jakob Fuglsang (35 Fantamillions). Le danois, auteur d’un début de saison remarquable, à tout simplement été transparent tout au long de ces trois semaines. Enfin leader dans une équipe qui tourne de façon admirable depuis janvier, il représentait une bonne alternative à moindre prix. Il n’en fut rien, Jakob, il a dansé mais, au grand dam de 18 fantateams, c’est à peu près tout.

Comments

La défaillance de Quintana a fait s’envoler mes espoirs de victoire et le podium n’est pas assuré... À moins que Flyin’Roglic et SK ne réussissent le chrono parfait. Go Jumbo !