Une 5ème étape avalée à toute allure (40 minutes d’avance sur l’horaire!) permet contre toute attente à Rudy Molard de revêtir le maillot rouge, en finissant dans le sillage de Simon Clarke, le vainqueur du jour.    

La Vuelta poursuivait ce mercredi son parcours à travers l’Andalousie, malheureusement en évitant soigneusement les pentes alléchantes de la Sierra Nevada voisine. Résultat, une étape sans grand relief pour rejoindre Roquetas de Mar, avec la seule difficulté digne de ce nom, le Alto El Marchal, située à une bonne vingtaine de kilomètres de l’arrivée. Bref, a priori un scénario idéal pour les seconds couteaux avides de se mettre en évidence à peu de frais, dans un final pas exigeant pour un sou.

Bizarrement, le peloton n’avait visiblement pas envie de musarder en route, et son rythme infernal retarda longtemps la formation de l’échappée du jour, forte de 25 coureurs. Alessandro De Marchi, un habitué des efforts solitaires, et Stéphane Rossetto choisirent toutefois de s’extraire de ce groupe initial pour tenter leur chance à deux. Comme on pouvait s‘y attendre, le Français lâcha vite prise et De Marchi vit alors débouler deux compagnons de route nettement plus sérieux en la personne de Bauke Mollema et Simon Clarke, avec qui il allait se disputer la victoire d’étape. A l’issue d’un final gluant entre 3 coureurs sans véritable pointe de vitesse, c’est l’Australien Clarke qui s’imposa, renouant avec la victoire sur la Vuelta 6 ans après son premier succès, en 2012.

C’est toutefois derrière le trio de tête que se dessina la véritable surprise du jour, à savoir la prise de pouvoir de Rudy Molard, intelligemment parti en contre - quasiment en sous-marin – pour aller chiper le maillot rouge à Kwiatkowski, malgré un baroud tardif des Sky. On a envie de dire qu'une telle bévue n'aurait jamais eu lieu sur le Tour ou le Giro, et encore moins de la part des hommes de Nicolas Portal. Bienvenue sur la Vuelta! En attendant, après sa victoire d'étape sur Paris-Nice, Molard signe une belle saison 2018.

Au fantapalmarès du jour, Tormenta et Guayaba Verde et Seum composent le podium et sont les seuls à franchir la barre des 200 points dans une étape peu fertile. Dopage Naturel reste premier au général.

Le bon plan du jour

N'allons pas plus loin que le vainqueur du jour, Simon Clarke, l'Australien un moment promis à un bel avenir, avant de glisser inexorablement dans les rangs des gregarios. Avec 206 points dans son escarcelle, sa Vuelta est déjà une réussite pour les 2 Nostradamus qui ont cru en lui.

Le mauvais plan du jour

Certes c'est un peu dur de flinguer le deuxième de l'étape, mais quand même, Bauke Mollema c'est grandeur et décadence. De potentiel vainqueur de grand tour à incapable de larguer 2 seconds couteaux sur un final peu exigeant, voilà le triste parcours du Hollandais, qui a peut-être gagné ses 132 derniers points de la Vuelta. Pour 42 fantamillions, les managers sont en droit d'attendre bien plus.
 

 

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