Alejandro Valverde a enfin remporté le titre de champion du monde en s’imposant à Innsbruck au terme d’un course massacrante devant Romain Bardet et Mike Woods. Avec Valverde, Woods, Moscon et Alaphilppe la New Team s’offre le titre du Fantamundial. Our Franck et En Avant les Ptits Rippoz complètent le podium du jour.

 

Le parcours des championnats du monde d’Innsbruck était une occasion unique pour les grimpeurs du peloton de vêtir la tunique arc-en-ciel. Mais pour l’emporter, il ne fallait pas seulement résister sur la longueur et être fort dans le mur final, mais aussi être rapide au sprint. Toutes des qualités concentrées dans les mollets d’un des coureurs les plus forts de sa génération : Alejandro Valverde. Le Murcien s’offre enfin le titre qui manquait à son palmarès après 2 médailles d’argent et 4 de bronze.

Les Mondiaux d’Innsbruck ont été une longue course d’usure, avec les passages sur la montée d’Igls qui ont tour après tour écrémé le peloton. Lors de l’avant dernier passage, les premiers favoris ont dit adieu à leur rêves de gloire et se faisant distancer par un groupe où aucune nation ne prenait les choses en main mais où les accélérations continues ont commencé à faire très mal. Lopez, Jungels, Zakarin, Dan Martin, Simon Yates et Michal Kwiatkowski ont été les premiers grands noms à perdre contact, alors qu’au tour suivant, l’Italie a imposé le rythme mais c’est finalement Vincenzo Nibali qui a craqué, accompagné de Sergio Henao, Tim Wellen et Greg Van Avermaet. C’est donc un groupe d’une quarantaine de coureurs qui a affronté le terrible mur de Gramartboden, avec Michael Valgren parti intelligent en éclaireur. Les Français ont alors pris les choses en main et le rythme imposé par Thibaut Pinot a très vite réduit le groupe de tête à 6 coureurs : Pinot, Bardet, Alaphilippe, Valverde, Moscon et Woods. Lorsque Pinot s’est écarté et que Bardet a mené la danse, c’est Julian Alaphilippe lui-même qui n’a pas su suivre. Et alors que Gianni Moscon craquait en mettant presque pied à terre dans les pentes à 28%, la tunique orange de Tom Dumoulin se rapprochait lentement mais surement de la tête en montant à son rythme, quitte à zig-zaguer dans les pentes les plus dures. Dumoulin a basculé avec 15 secondes de retard sur Valverde, Bardet et Woods, mais après être revenu sur le trio de tête dans la descente, il n’avait visiblement plus de forces pour contre-attaquer. Face à son destin et une occasion unique, Alejandro Valverde a pris pour une fois ses responsabilités en imposant le rythme dans le derniers 1500 mètres pour éviter les attaques et en lançant le sprint de très loin. Romain Bardet n’a  jamais réussi à revenir à sa hauteur et a dû regarder le champion lever les bras et hurler de joie. Qu’on l’aime ou pas, force est de constater que Valverde a mérité sa victoire. Pas seulement pour ce qu’il a fait à Innsbruck, mais pour ce qu’il montre sur les routes du monde entier depuis plusieurs années. A 38 ans, El Imbatido enfile enfin le maillot arc-en-ciel et nul ne doute qu’il souhaitera encore gagner de belles courses avec sa nouvelle tunique. Respect !

Pour Romain Bardet, la déception est énorme même s’il n’a rien à se reprocher. Evidemment, si Alaphilippe était resté dans le groupe de tête, les choses auraient été différentes et Bardet aurait plus librement pu tenter quelque chose dans les derniers kilomètres. Quant à Michael Woods, il offre une magnifique médaille de bronze au Canada , 34 ans après Steve Bauer.

Si un vétéran du peloton remporte le titre réel, c’est un jeune rookie qui remporte le titre virtuel. En effet, c’est la New Team de Kelso qui remporte le FantaMundial dès sa première tentative et après une saison seulement dans le fantapeloton. Avec Valverde, Woods, Moscon et Alaphilippe, la New Team obtient 176 points, six de plus qu’Our Franck qui n’avait pas Valverde, mais Bardet et Jan Hirt. Quant à En Avant les Ptits Rippoz, il a eu la bonne intuition de croire en Dumoulin, et avec Valverde, Moscon et Alaphilippe, il s’offre une belle troisième place. On notera que toutes les teams sur le podium ont un ou deux mauvais plans, que ce soit Simon Yates pour la New Team, Adam Yates et Primoz Roglic pour Our Franck ou Enric Mas pour En Avant les Ptits Rippoz. Ce qui est d’ailleurs le cas de nombreuses Fantateams qui n’ont que rarement pris des hommes qui ont terminé dans le top-20 comme Kreuziger (6ème), Valgren (7ème), Rui Costa (10ème), Ion Izaguirre (11ème), Mollema (12ème), Nieve (13ème), Oomen (14ème), Quintana (15ème) ou Kennaugh (16ème) . Il y en aura donc plusieurs qui auront des regrets ce soir…

Bravo en tous les cas au nouveau fanta-champion-du-monde et à toutes les autres équipes qui se sont livré bataille pendant toute la saison. Et courage pour tenir le coup pendant la période la plus difficile de l’année, celle de l’intersaison…

 

Comments

Merci Lucho pour cet énorme débriefing (Steve Bauer, 34 ans déjà ?? pfff, je prends un sale coup de vieux...). Bravo à Kelso, énigmatique newcomer et désormais fantamanager arc-en-ciel - Kelso, from the Scottish Borders ? Tell us a bit about you... Sinon, c'est bientôt le Nieuwsblad ? ;-)

Muchos respect à l'Imbatido... Je suis loin d'être son plus grand supporter mais ce titre est amplement mérité. Somptueux parachèvement d'une carrière qui l'a vu passer par différentes étapes, pas toujours très glorieuses, mais bon...! Bravo l'artiste et bravo au nouveau Fanta Champion du Monde, fera-t-il taire l'adage l'année prochaine qui soumet le porteur du maillot arc-en-ciel à rude épreuve et à une poisse qu'on ne lui souhaite évidemment pas. Merci également à tous les contributeurs fantacycliques pour leur implication de tous les instants et dont le talent ne devrait pas tarder à dépasser un jour les frontières les plus lointaines. Un dernier pouce levé pour ce bon vieux Our Franck qui a du manger son guidon hier après-midi sur les collines verdoyantes et sans concession de la périphérie bruxelloise. On a déjà la liste de départ du Nieuwsblad sinon...?

Merci Chris, mais je te rassure, aucune trace d'incisive sur ma guidoline. Pas de classiques d'automne au programme cette année? Ceci dit je comprends, c'est un peu le désert dans les startlists...

ok, je note, donc en fait Eddy s'appelle Chris, pfff, compliqué tout ça... J'avais parfois un peu mal aux yeux hier, mon journal "L'Equipe" m'a expliqué pourquoi et je vous le fais partager: "S'il y a un dieu de la mode, il a oublié de s'intéresser au maillot espagnol, qu'on dirait tout droit sorti d'une partie acharnée de paint-ball à la ratatouille" - exactement ça, les mecs ont le sens de la formule... ;-))

Le maillot de l'Espagne c'est en réalité un maillot jaune sur le quel on a fait éclater des pochettes de sang sorti du frigo de ce cher Eufemiano :-)

Bon je sens que l'hiver va être long...