Après une année 2012 somme toute assez plaisante et un intersaison au cours duquel l'Armstrong-gate a fait parler de lui bien plus qu'un mercato qui ne déchainera jamais les mêmes passions que son homologue footballistique, la saison cycliste 2013 prend enfin son envol. Qui dit saison cycliste dit dorénavant saison fantacycling. Avec un nouveau site relooké et dynamisé, il est temps pour les stratèges du cyclisme virtuel de se lancer dans l'analyse et les pronostics.
Comme d'habitude, la saison commence avec le Fantaclassics, course de longue durée qui débute avec le Omloop Het Nieuwsblad et se termine avec Liège-Bastogne-Liège. La liste des valeurs est connue et le jeu a démarré. Mais avant cela, il conviendra de se lancer dans une petite analyse de la saison qui viendra, histoire de se remettre dans le bain.

Un mercato calme mais intéressant

Si le grand coup du marché des transferts 2013 est sans aucun doute l'arrivée de Mark Cavendish chez Omega Pharma-Quick Step, il y a eu quelques mouvements entre les équipes et on peut dire que c'est plutôt dans l'intérêt général. En effet, ce sont surtout les équipes Pro-Tour décevantes en 2012 qui se sont renforcées, en piochant notamment dans les équipes de catégorie inférieure les jeunes talents qui s'étaient mis en évidence l'année dernière. C'est le cas notamment d'AG2R qui s'est fortement renforcée à tous les niveaux avec entre autre l'arrivée de Betancur, Pozzovivo ou Hutarovich. Ou de Lampre qui mise sur le sprinter casse-cou Roberto Ferrari pour remplacer Petacchi dans les grands tours, mais aussi sur Pippo Pozzato pour montrer le maillot bleu-fuchsia lors des classiques du printemps. Et tant pis si Katusha a réintégrer le groupe Pro-Tour mettant en parenthèse le projet du passage de Purito Rodriguez chez Lampre... Contador à part, une autre équipe qui avait montré ses limites d'effectif en 2012 était la Saxo Bank, et la formation danoise a mis la main au portefeuille en recrutant des coureurs comme Kreuziger, Bennati, Breschel ou Nicolas Roche. La dernière formation à avoir effectué une petite révolution est l'Astana Pro Team qui a fait venir une colonie italienne, avec Nibali et Guardini en fer de lance.

Dans les autres teams, on a surtout misé sur la stabilité et à part les transferts déjà cités et d'autres changements mineurs, les grands leaders n'ont pas trop eu la bougeotte cette année. Les renforts dans les équipes moins cotés permettent cependant de rééquilibrer les rapports de force tout au long de l'année et on a hâte de voir des coureurs au potentiel indéniable se mesurer aux plus grands dans des courses auxquelles ils ne pouvaient pas participer l'an dernier en raison du statut de leur formation.  Le premier sprint massif du Tour de France avec le Cav, Greipel, Sagan, Swift, Ferrari, Guardini, Kittel ou Degenkolb, Démare ou Bouhani, Petit ou Paulhies, ça promet d'être chaud!

Les enjeux de 2013

Mais avant le départ de la Grande Boucle en Corse, il y aura d'autres évènements de grand intérêt, avec notamment des classiques de printemps qui promettent d'être plus combattues que jamais. Pour les classiques flamandes, le grand duel sera évidemment celui entre Tom Boonen et Fabian Cancellara, un duel qui n'a pas eu lieu l'an dernier en raison de la chute du Suisse sur le Tour des Flandres. Avec peut-être des gens comme Juergen Roelandts, Pippo Pozzato ou Philippe Gilbert en arbitre. Le champion du monde de Valkenburg vise encore une première victoire de prestige sur le Ronde, mais on verra s'il peut vraiment rivaliser sur ce terrain ou s'il devra définitivement se contenter d'être un spécialiste des classiques Ardennaises.

En attendant, cette saison des classiques permettra aussi de voir si l'ancienne génération des Boonen, Cancellara, Ballan ou Gilbert garde le pouvoir sur les grandes courses d'un jour. Parce que derrière, la jeune génération tentera le putsch, les Cannondale Peter Sagan et Moreno Moser en tête, mais aussi un Gianni Meersman passé sous les ordres du maître Patrick Lefevere, ou d'autres jeunes qui ont montré un certain talent sur les course d'un jour comme Romain Bardet, Carlos Betancur, John Degenkolb  ou Sergio Henao.

Viendra ensuite un Giro où l'on pourrait avoir une lutte pour le maillot rose inédite. En effet, Vincenzo Nibali a déjà annoncé que la victoire sur son tour national son objectif principal pour 2013, mais le squale de Messine devra probablement lutter contre des coureurs du calibre de Bradley Wiggins et Samuel Sanchez, qui, sous réserve de confirmation, ont annoncé leur participation au Giro 2013. Sans compter que Ryder Hesjedal compte bien défendre son titre sur ce Giro qui prévoit 5 arrivées en haute montagne et des contre-la-montres pour tous les gouts: un par équipe, un de 55 km en plaine et un de 19 km en montagne.  Bref, un Giro plus international qui s'annonce déjà passionnant.

Passionnant, on espère que le Tour de France le soit un peu plus que la précédente édition archi-dominée par Wiggins et les Sky. Et ici aussi, c'est plutôt bien parti puisqu'on risque de retrouver le quatuor Contador-Valverde-Rodriguez-Froome qui avait fait de la Vuelta 2012 une des courses les plus passionnantes de la dernière décennie. Andy Schleck reste une inconnue, mais après une saison catastrophique ce Tour du centenaire plutôt montagneux pourrait relancer la cote du grimpeur luxo.  Coté belge, on attendre surement plus de l'énigmatique Thomas De Gendt qui a fait du Tour son objectif majeur, que de l'éternelle promesse Juergen Van den Broeck.

Enfin la Vuelta. Il sera difficile de rééditer le spectacle de l'édition 2012, mais avec la course espagnole qui ne lésine jamais sur les montagnes, on peut toujours s'attendre à du spectacle. Reste à savoir si les grands leaders auront encore des énergies à dépenser.

On s'en fout un peu

Pour compléter cette présentation de la saison 2013, il faut aussi mentionner que les sponsors Liquigas et Rabobank ont disparu du peloton. Les deux équipes Pro-Tour se nomment à présent Cannondale et Blanco Pro Cycling.

Notons aussi que le panache des retraités Oscar Freire et Alexandr Vinokourov manquera au peloton. Celui de Leif Hoste, David Moncoutié, George Hincapie et Robbie McEwen un peu moins…

Certains n'ont pas pris leur retraite, mais ne risquent pas d'être trop vus dans le peloton, n'ayant pas trouvé d'équipe. C'est le cas notamment de Matthieu Perget et de Branislau Samoilau, qui avaient quand même obtenu respectivement 3 points lors du Fantagiro 2012 et 12 points lors du Fantagiro 2011. C'est le cas également de Dimitry Fofonov, Jimmy Casper et Matteo Carrara, mais bon, on va s'arrêter là, sinon ça devient déjà trop pointu…

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