Retour en terres flamandes ce vendredi à Harelbeke pour la première joute des cinq courses qui nous mèneront dans une semaine sur le Ronde. Parfum de revanche également pour certains flahutes guère à la fête ces derniers temps et désireux de remettre quelque peu les points sur les i sur cette épreuve qu’ on a coutume d’appeler, le petit Tour de Flandres. Au menu, quinze monts dont les fameux Boonenberg, Molenberg, Paterberg ou encore le vieux Quaremont. C’est le couteau entre les dents que s’ alignent donc les Van Avermaet, Van Marcke, Naessen et autre….Sagan, tous désireux de montrer que leur début de saison en demi-teinte n’était qu’un accident. La journée promettait d’être palpitante et c’est peu de dire que le spectacle fut bel et bien au rendez-vous.

 

Sous un soleil typiquement belge, quelques coureurs ne vont pas tarder à rapidement se mettre en branle et une échappée de huit courageux prend très vite le large. Scénario classique sur ces petites routes étroites, les bleus de Lefèvere mènent autoritairement la poursuite jusqu’à ce qu’une chute collective ne vienne  semer le trouble au sein du peloton. Pas mal de favoris goûtent au bitume et l’on assiste dès lors à une deuxième course dans la course. En effet, les sept de Quick-Step prennent encore plus les choses en main et emmènent dans leurs roues un joli groupe d’hommes forts. Derrière, on a cru un temps qu’il en était fini pour les malheureux à avoir chuté mais la poursuite s’organise et, la suite nous le dira, on ne tardera pas à reparler d'eux.

Le train bleu  continue son travail de sape et, sous l’impulsion de Terpstra et Lampaert, reprend peu à peu les téméraires partis devant. Chef d’œuvre tactique, les Quick-Step imposent leur force collective et contrôlent de main de maître une course qui n’a jamais semblé leur échapper. La révolte s’organise derrière mais les fuyards ne s'en laissent pas conter et continuent leur chemin vers les étoiles. Malgré de nombreuses banderilles, la course est cadenassée et toute tentative finit irrémédiablement par être annihilée par un disciple du grand Patrick. Terpstra finira par définitivement mettre les voiles et s’en ira méritoirement lever les bras au terme d'un numéro de haute voltige. A trop se regarder dans les derniers kilomètres, les poursuivants n’ont jamais pu revenir aux avant-postes et c’est Gilbert qui s’empare du premier accessit devant GVA.

Ce grand-prix de l'E3 fut magnifique et débridé, on retiendra la démonstration de l’équipe flandrienne par excellence tant leur force collective fut impressionnante. On retiendra également la prestation des belges dans leur ensemble, la chasse poursuite extraordinaire menée par les hommes pris dans la chute, les nombreux coups de grisou des cadors pour tenter de faire la différence ou encore, malgré une chute hâtive, l’absence de ce diable de Sagan dans les moments clés et à l’arrivée. La fête bat désormais son plein et nul doute que ces Classiques de printemps nous réservent encore moultes surprises.