Bob Jungels a créé une petite surprise en remportant Liège-Bastogne-Liège au terme d’un bel effort solitaire qu’il a démarré dans la descente de la Roche aux Faucons, à environ 17 kilomètres de l’arrivée. Le champion du Luxembourg devance finalement Michael Woods, Romain Bardet et Julian Alaphilippe et conclut un printemps magique pour son équipe Quick-Step. Les contre-performances de Valverde, Wellens, Martin, Costa, Matthews, Benoot ou Gilbert n’ont finalement pas permis aux fantateams qui ambitionnaient de faire un bon sprint final, de chambouler le classement général. C’est donc la team Il Padrino qui résiste en tête et s’impose avec seulement deux points d’avance sur Team Coco. Petit bilan de ce Fantaclassics 2018.

Il Padrino, le grand gagnant

Les bookmakers ne donnaient pas cher de la peau du parrain avant la Doyenne. Mais le déroulement imprévu de la couse avec la victoire de Jungels et le podium de Woods et Bardet lui ont facilité la tâche et la 16ème place de Wellens a permis de garder une courte avance sur ses poursuivants. Trois ans après un autre fan du film Le Parrain (la team "I’m gonna make an offer he can’t refuse" de Cénèque qui remporta le Fantaclassics 2015), Il Padrino réédite l’exploit avec une stratégie similaire : mettre le paquet sur les Flandriennes et résister sur les quatre dernières courses. Avec Sagan, Terpstra, Stuyven, Van Avermaet, Benoot, Vanmarcke, Wellens, Naesen, Viviani et Boasson Hagen, Il Padrino a fait l’impasse sur les puncheurs, mais avait tous les bons plans des courses sur pavés, ce qui a finalement été payant. A noter qu'Il Padrino remporte le Fantaclassics avec 10 coureurs seulement, puisque le choix des cinq coureurs low-cost n’était pas vraiment le meilleur. Bravo en tous les cas à Papymoujo qui n’a mis qu’un an pour décrocher son premier grand succès.

 

Team Coco, si proche de l’exploit

Lors de notre analyse des rapports de force avant Liège-Bastogne-Liège, nous avions oublié de compter Roman Kreuziger et Jesus Herrada parmi les hommes qui pouvaient permettre à la Team Coco de jouer la gagne. Avec Alaphilippe, Kreuziger et Herrada, la Team Coco réalise le meilleur score parmi les premiers du général. Lorsqu’il a vu Wellens en difficulté, il a dû se dire que l’exploit était possible, mais l’attaque de Woods et Bardet a eu impact non négligeable sur le classement final et les points obtenus par ses poulains. Dommage, la team de Cocovélo était belle et équilibrée. Miser sur cinq Quick-Step (Terpstra, Gilbert, Alaphilippe, Stybar et Lampaert) était un choix judicieux. Celui des cinq coureurs low-cost qui n’ont pas marqué de points l’était moins, même si Cocovélo peut se vanter d’être un des seuls à avoir prévu le retour en grâce de Roman Kreuziger. Pour une première participation, une deuxième place au Fantaclassics, c'est une solide performance.

 

Rabo 2018, dénicheur de talents

La team Rabo 2018 n’avait que Julian Alaphilippe pour espérer garder sa place sur le podium lors de la dernière course. A la surprise générale, c'était suffisant. C’est assez mérité, car Matthmic a non seulement choisi les bons leaders (Sagan, Stuyven, Gilbert, Benoot, Alaphilippe et dans une moindre mesure Van Avermaet et Naesen), mais a surtout réussi à dénicher plusieurs bons plans à prix réduit comme Mads Pedersen, Wout Van Aert et Christophe Laporte. Lui aussi ne score qu’avec 10 coureurs, mais peut avoir quelques regrets, car on pouvait s’attendre mieux de coureurs comme Baptiste Planckaert ou Jasper De Buyst.

 

Un printemps sous le signe des Quick-Step

Les Quick-Step ont été les grands dominateurs des classiques de printemps, et ce, même avant la victoire de Bob Jungels à Liège. Le succès sur la Doyenne est la cerise sur un gâteau qui a tout simplement été extraordinaire. E3 Harelbeke, Dwaars door Vlaanderen, Tour des Flandres, GP de l’Escaut, Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège, les hommes de Lefevere ont remporté 6 des 15 courses, sans compter les multiples places dans les top-10. Finalement, seuls les Lotto-Soudal (Benoot aux Strade Bianche et Wellens à la Flèche Brabaçonne), les Bahrain-Merida (Nibali à Sanremo et Mohoric à Larciano), les Astana (Valgren au Nieuwsblad et à l'Amstel), Sagan (Gand-Wevelgem et Paris-Roubaix) et Dylan Groenewegen (Kuurne-Bruxelles-Kuuren) ont réussi à contrer la suprématie du Wolf Pack. La top-team du printemps ? Gilbert, Alaphilippe, Terpstra, Jungels, Jakobsen, Stybar, Lampart, Viviani, Schachmann, Richeze. 667 points à eux seuls, alors que cette team de 10 coureurs ne coûtait que 100 fantamillions, soit la moitié du budget disponible pour créer sa team au Fantaclassics. Un stratégie à garder en tête pour l’année prochaine…

 

Un printemps sous le signe de l’équilibre

Si on compare les deux dernières éditions du Fantaclassics, la grande différence réside dans le nombre de coureurs qui ont dépassé la barre des 100 points cette année. S’ils n’étaient que six en 2017, ils étaient 11 cette année. L’absence d’un coureur qui domine toutes les courses comme Van Avermaet l’année dernière, est la raison principale de cet équilibre, mais cela a surtout permis à de nombreuses fantateams d’avoir plusieurs hommes de pointe rentables. Les choix cornéliens de début de campagne n’étaient finalement pas aussi importants. Stuyven ou Vanmarcke ? Démare ou Terpsta ? Gilbert ou Valverde ? Alaphilippe ou Benoot ? Finalement, l’un ou l’autre faisait l’affaire. L’important, c’était d’éviter les gros mauvais plans qu’on été Kwiatkowski, Kristoff, Degenkolb, Matthews ou Dan Martin et essayer de deviner les multiples surprises du printemps à bas prix comme Valgren, Nibali, Van Aert, Jungels, Kreuziger, Bardet, Pedersen, Gasparotto ou tant d’autres à commencer par le coureur au meilleur coefficient, Matej Mohoric. Evidemment, c'est facile à dire à posteriori…

 

Les grandes déceptions

On a déjà cité Kwiatkowski, Kristoff, Degenkolb, Matthews et Daniel Martin parmi les mauvais plans du printemps. Il y en eu d’autres qui étaient moins chers, mais ont quand même déçu. On citera alors Albasini, Theuns et Teuns, Durbridge, Keukeleire, Langeveld, Uran, Bouhanni sans compter l’armada SKY au complet menée par Kwiatko et composée de Van Baarle, Moscon, Stannard, Rowe, Poels, Henao et Thomas. L’antithèse des Quick-Step…

 

Deux semaines de repos… seulement

Après un printemps éprouvant, les fantamanagers ont deux semaines de repos avant d’attaquer le prochain grand évènement, le Fantagiro. Rendez-vous le vendredi 4 Mai pour le grand départ d’Israël. Les listes des valeurs seront publiées dans les prochains jours.

 

 

 

Comments

Très bonne synthèse. J'aurais ajouté Felline dans les grosses déceptions: zéro sur toute la ligne, même avant sa maladie. Dommage, il avait le potentiel d'un coureur tout-terrain.

Bravo au Padrino qui remporte un Fantaclassics pas facile à maitriser. Les Ardennaises sont décidément trop imprévisibles pour pouvoir compter sur elles pour remonter au classement... Bon, Jungels sauve un peu mon printemps... C'est vrai que Felline est un super mauvais plan, mais sa toxoplasmose date du Tour de France de l'an dernier, c'était assez prévisible. Tu me diras, ça me fait une belle jambe d'avoir évité Felline si c'est pour tomber dans le piège Lutsenko ou Kwiatko...