Démonstration de force du Requin qui s'adjuge confortablement et magistralement cette cronoscalata devant le revenant mais désormais redouté Samuel Sanchez et l'inattendu Damiano Caruso. Au Fantagiro, podium inédit avec la très belle victoire d'étape de Piquouze devant Tutto Bene et Pitta Giro. Au général, Eddy reste devant, mais la meute de loups affamés n'attend qu'un écart de sa part pour le croquer. Les deux, voire trois prochaines étapes seront clairement décisives, espérons qu'en plus le spectacle soit au rendez-vous.

Au programme du jour, un chrono en côte de vingt kilomètres qui ne pouvait sourire qu'à un homme fort et spécialiste de la grimpette, et l'occasion pour les prétendants au Graal de grappiller un maximum de temps sur Vincenzo Nibali. Mais c'était sans compter sur l'insolente et impressionnante domination du Squale depuis le départ de Naples qui thésaurise et assomme tout ce qui bouge sur son passage. Il ajoute enfin la victoire à la manière et ce, de façon indiscutable, puisqu'il repousse son plus proche poursuivant, Samuel Sanchez, à presque une minute. On ne voit pas ce qui pourrait désormais l'empêcher de lever le trophée dimanche à Brescia, le deuxième étant pointé à plus de quatre minutes. Par contre, ce même Sanchez pourrait d'ailleurs bien être l'homme de la troisième semaine et venir bouleverser la hiérarchie établie tant il a montré qu'il était en forme pour aborder ce dernier sprint. Car pour les autres, la journée ne fut pas sans accrocs. A commencer par le kangourou Evans, dont on attendait la belle performance et qui a du s'arracher pour finalement conserver sa place de dauphin. On supputait depuis un moment qu'il finirait bien par craquer, il a fallu attendre ce chrono sur lequel il avait pourtant toutes ses chances de bien figurer, pour le voir choir. Rigoberto, lui, très mal parti, limite la casse et in fine se rapproche dangereusement de l'Aussie qui doit commencer à vraiment craindre le prodige colombien pour sa deuxième place. Michel Escarpin réalise quant à lui un excellent temps. On le croyait légèrement en deçà mais il représente une réelle menace pour les deux précités et possède avec Niemiec un allié de premier choix pour atteindre son but. Pour le reste, Betancur et Majka se livrent une lutte sans merci pour le gain du maillot blanc et dans ce duel, chaque seconde a son importance. Le jeune coureur polonais reprend le maillot blanc au colombien pour deux minuscules secondes. Sanchez fait son entrée dans le Top10, Santambrogio et Inxausti reculent mais résistent vaillamment.

A noter aujourd'hui que le parcours initial de l’étape a été modifié, avec la suppression du Gavia et du Stelvio, et qu'ils sont remplacés par deux cols moins élevés, le Passo del Tonale et le Passo Castri. La montée finale de Val Martello est maintenue. Ces deux cols vont faire mal, mais les favoris ne s’expliqueront probablement que dans l’ascension finale et ça devrait valoir le détour.

Au Fantagiro aussi, la bagarre fait rage. Eddy se bat, mais clairement, Eddy se méfie. La tunique rose reste sur ses épaules mais il perd du terrain sur ses poursuivants. La lutte s'intensifie et la poursuite déjà bien lancée, s'annonce intense et homérique. Bien que tronquées, les deux prochaines journées vont jouer un rôle prépondérant dans l'attribution des places sur le podium. Derrière ces quatre mousquetaires de la pédale, on ne s'avoue pas vaincu et tout espoir de bien figurer au général n'est pas perdu.

Cette 18è étape sourit à Piquouze1 qui s'adjuge le chrono et en profite pour battre le record de points de ce Giro 2013 en empochant 531 unités. Derrière lui, le métronome Tutto Bene et la surprise Pitta Giro. Une  journée en tout cas particulièrement riche en points puisque pas moins de sept Fantateams marquent plus de 400 points. Et ce n'est probablement pas fini.

Le Bon Plan du jour

Samuel Sanchez et ses 16 Fantamillions était incontournable et pourtant jusque-là, il était resté fort discret. On en était même arrivé à se demander si finalement le choix était judicieux. Et bien, il pourrait fort bien tirer les marrons du feu et émerger en homme fort, reste à voir jusqu'où il va pouvoir aller et s'il est capable d'aller titiller le Top5 voire même le podium. Après tout, il n'y a que 5 minutes entre le deuxième, Evans, et lui, tout est donc possible et il pourrait rendre le sourire à pas mal de FantaTeams.

Le Mauvais Plan du jour

A ce stade-ci de la course, on en a déjà cité quelques-uns mais le mauvais plan du Giro cette année, c'est la pluie et le froid. La pluie tout d'abord qui n'a eu cesse de tomber depuis le départ hormis quelques éclaircies par-ci, par-là et qui a forcément changé la physionomie de la course. Et maintenant le froid et la neige, qui avaient déjà perturbé les étapes de montagne le week-end dernier et qui nous privent maintenant des plus beaux cols que la course rose avait à nous proposer. Putain de printemps !