Pour cette sixième étape, Terme Luigiane offrait l'occasion aux puncheurs et autres baroudeurs d'enfin se mettre en évidence. Et il n'aura fallu que quelques kilomètres pour voir la bonne échappée se former et définitivement s'envoler. Car, non contents d'avoir reçu leur bon de sortie, les fuyards vont, plus de 200 kilomètres durant, tout mettre en œuvre pour maintenir à bonne distance un peloton somme toute relativement désintéressé. Et c'est au terme d'un sprint haletant que Sylvan Dillier lève les bras devant un Jasper Stuyven, vaillant, mais dépité. L'étonnant Lucas Postlberger complète le podium tandis que Bob Jungels conserve sa tunique rose.

C'est donc à nouveau une échappée fleuve qui aura vu animer l'ensemble d'une journée relativement insipide sur les terres calabraises. Sardaigne et Sicile derrière eux, les coureurs s'élançaient pour la première fois du continent et les spécialistes des bosses et des toniques, mais courtes ascensions, étaient donc prévenus. Ils sont cinq à prendre rapidement la poudre d'escampette et à rêver d'un succès. Sylvan Dillier, Jasper Stuyven, Lucas Postelberger, Mads Pedersen et Simone Andreetta ont compté plus de neuf minutes d'avance avant que le peloton ne se décide à se mettre quelque peu en branle. Plusieurs équipes prennent timidement les choses en main, l'écart se réduit lentement mais sûrement, mais pas suffisamment pour empêcher les cinq échappés de mener leur quête à bout. Car, une fois de plus, le vent a joué un rôle déterminant et a finalement bridé les plus téméraires velléités. Au final, le peloton n'échouera qu'à 39 petites secondes mais n'aura jamais vraiment représenté un réel danger pour les échappés.

Et c'est le prometteur coureur suisse de la BMC, Sylvan Dillier, qui s'impose d'un boyau dans un sprint à couteaux tirés avec Jasper Stuyven et qui s'offre la plus belle victoire de sa carrière. La déception de Stuyven à l'arrivée faisait d'ailleurs peine à voir tant le belge se sera arraché pour enlever le bouquet tant convoité. Postlberger, à qui il n'a finalement pas manqué grand-chose non plus, complète ce podium placé sous le signe d'une jeunesse rafraîchissante.

Au FantaGiro, bravo à Andiamo Wieler, le seul à avoir flairé le bon coup en prenant le jeune suisse dans son équipe. Il s'impose largement et continue sa remontée au classement général. Les frères fantasiamois, Diablos et Tomyteam, qui terminent à égalité à la deuxième place, brillent également de mille feux, alors que Team Koum doit se contenter, à quelques encablures des deux précités, d'une belle troisième place. Au Général, la grande bagarre n'a pas encore vraiment commencé et AncoreTuTu trône toujours sereinement en tête, suivi de près par Vino Forever2 et Les Cyclistes Volants.

 

Le bon plan du jour :

Sylvan Dillier (10fantamillions) représente avec brio cette nouvelle génération suisse de coureurs talentueux. Jusqu'à présent, relativement préservé, sa progression se faisait pas à pas, mais le coureur suisse semble désormais avoir franchi un nouveau palier. Excellent rouleur, à l'aise sur pas mal de terrains, Sylvan dispose de qualités assez similaires à son illustre compatriote, Fabian Cancellara . Il n'était pas bon marché, mais les 200 fantapoints qu'il rapporte déjà sont loin d'être négligeables. L'abandon de Rohan Dennis lui ouvre de nouvelles perspectives dans ce Giro et il ne serait guère étonnant de le voir encore briller dans un futur très proche. Nouveau porte-drapeau du cyclisme helvète, l'heure de la confirmation semble avoir sonné pour Dillier.

 

Le mauvais plan du jour :

Les puncheurs étaient donc à l'honneur ce jeudi et l'on était légitimement en droit d'attendre une belle course de mouvement. Malheureusement, il n'en a jamais vraiment été question. Est-ce le fait que tous les favoris se regardent en chien de faïence et que la plupart de leurs équipiers ne font finalement partie que de leur garde rapprochée, en tout cas, aucune équipe ne semble momentanément vouloir accorder trop de liberté aux chasseurs d'étapes et autres coureurs en quête de liberté. La course est pour l'instant cadenassée de toutes parts, tout le monde désire garder le plus de forces vives sous le coude, mais il nous tarde néanmoins de voir un peu d'animation dans ce centième Tour d'Italie parti en mode mineur. En même temps, l'adage qui dit " Qui va piano, va sano" n'a, pour l'instant, jamais aussi bien porté son nom…

Comments

Bravo et Merci Sylvan ! Il m'avait en effet bien plu lors de la dernière flèche brabançonne que j'avais été voir en live...Comme quoi le repérage en vrai cela paie ;-)