La redoutable et redoutée 16ème étape du Giro100 aura respecté les attentes des passionnés. Le double passage sur le Stelvio a laissé des traces et plusieurs images qui resteront dans les mémoires. Au final, c’est Vincenzo Nibali qui l’emporte au sprint devant Mikel Landa, alors que Nario Quintana termine à quelques secondes. Tom Dumoulin, qui s’est littéralement chié dessus, concède 2’30 mais conserve le maillot rose.

1st Giro… confirme qu’il est le grand favori de ce Fantagiro en battant à nouveau le record de points: 733 points et un quatrième succès d’étape. Wobbly Weels obtient 705 points mais doit se contenter de la deuxième place alors que Forza Wieler termine troisième.

Le décor était grandiose pour l’étape reine des Dolomites qui entamait la dernière semaine de la course rose. Le mythique Mortirolo suivi de l’ascension à 2700 mètres du Stelvio, un passage en Suisse et une remontée du Stelvio par un versant inédit avant de plonger vers Bormio. 5000 mètres de dénivelé pour une étape placée juste après une journée de repos. Les gladiateurs de ce 100ème Giro devaient dévoiler leurs ambitions et ceux qui voulaient lutter pour la victoire finale ne pouvaient pas rester passifs et attendre de subir les évènements. Et cette 16ème étape a été marquée par des images fortes qui resteront dans les mémoires.

Il y a évidemment eu l’échappée matinale de coureurs importants comme Andrey Amador, Mikel Landa, Pierre Rolland ou Steven Kruijswijk. Il y a aussi eu le beau geste d’Omar Fraile qui a laissé les points du grand prix de la montagne du Mortirolo à Luis Leon Sanchez, non pas, parce que l’Espagnol avait fait tout le travail lors de l’ascension, mais plutôt pour le laisser passer en tête au GPM intitulé à son équipier défunt Michele Scarponi. Il y a surtout eu l’incroyable soucis gastrique de Tom Dumoulin juste avant d’entamer la dernière ascension du Umbrailpass. On avait vu récemment le maillot rose de Steven Kruijswijk tomber contre un mètre de neige dans la descente du col de l’Agnel ; on avait vu le maillot jaune de Chris Froome courir dans la montée du Ventoux à la recherche d’un vélo. On n’avait jamais vu un maillot rose se déshabiller en directe mondiale pour aller couler un bronze dans les champs avant d’entamer une des plus importantes montée de la course. Pourtant, c’est bien ce qu’il s’est passé ce mardi entre Rovetta et Bormio.

Alors qu’un groupe d’attaquants formé par Mikel Landa, Steven Kruijswijk, Jan Hirt, Andrey Amador, Igor Anton et Winner Anacona entamait la dernière ascension avec deux minutes d’avance sur le groupe des favoris, le maillot rose s’est arrêté au bord de la route, s’est complètement déshabillé et s’est accroupi pour faire ses besoins. Du jamais vu ! Une scène surréaliste, dont les causes étaient, d’après les experts, due à une mauvaise alimentation avec un excès de sucres, couplé d’un coup de froid et d’un manque d’hydratation. Bref, un bon vieux problème gastrique tellement fréquent dans le peloton, surtout lorsqu’il s’agit de justifier des défaillances imprévues. Mais Tom Dumoulin a réglé ses soucis, est reparti et s’est fait les derniers 30 kilomètres en solitaire en limitant les dégâts pour au final garder son maillot rose.

Le groupe des favoris a dans un premier temps hésité. Ils ont attendu, certains ont peut-être rigolé, mais à un certain moment la course s’est poursuivie et c’est Vincenzo Nibali qui a rompu la glace en plaçant une accélération à environ 5 kilomètres du sommet. Seuls Quintana, Zakarin et Pozzovio ont suivi le Squale de Messine et le quatuor a lentement repris tous les attaquants de la première heure à l’exception de Mikel Landa. Derrière, le deuxième groupe des favoris a suivi le rythme imprimé par un courageux Bob Jungels qui a probablement limité la perte de temps de Thibaut Pinot, Bauke Mollema et autres Adam Yates. L’étape se terminant par une longue descente, on pouvait s’attendre à un show de Vincenzo Nibali dans les routes menant à Bormio. Ce fut le cas. Le requin de Messine a lâché Quintana, Pozzovivo et Zakarin, est revenu sur Landa, tout en nous offrant un spectacle incroyable, comme ce saut au-dessus d’une flaque d’eau, à 70 km/h juste avant d’entamer un virage à 180° au bord du précipice. Les organisateurs du Giro n’avaient pas besoin de créer un prix pour le meilleur descendeur pour offrir du spectacle. La descente vers Bormio sera probablement un des grands moments de ce 100ème Giro. Nibali fonçant sans peurs pour reprendre Landa et mettre ses adversaires en difficulté. Quintana tentant de limiter la casse. Pozzovivo et Zakarin livrés à leur sort, alors que Tom Dumoulin essayait de récupérer le temps perdu. Du grand spectacle. Du grand cyclisme. Le sprint pour la victoire d’étape fut tout aussi épique, avec Nibali maitrisant le dernier virage à la perfection pour lancer le sprint, s’imposer d’une demie roue devant Landa et offrir à l’Italie une première victoire d’étape sur le Giro centenaire. Au final, si le classement général n’est pas chamboulé, les cartes en jeu sont quand même bien redistribuées. Dumoulin garde le maillot rose mais n’a plus que 31 secondes d’avances sur Quintana et 1’12 sur Nibali. Pinot n’est plus sur le podium mais se rapproche du maillot rose et devra se méfier des coureurs comme Zakarin, Pozzovio ou Jungels qui ont montré qu’ils méritent largement une place dans le top-5 du classement final. Et le plus beau dans tout ça, c’est que la dernière semaine du Giro ne vient que de commencer. Si l’étape de mercredi est plutôt une étape de transition destinée aux baroudeurs, il restera encore trois grosses étapes de montagne avant le contre-la-montre entre Monza et Milan de dimanche. Finalement, un Giro fidèle à sa réputation de course imprévisible et ouverte jusqu’à la fin.

Le bon plan du jour

Qu’on l’ait pris ou pas dans sa fantateam, qu’il soit associé à Dumoulin, Quintana ou Gaviria, l’homme du jour est sans conteste Vincenzo Nibali. Après avoir perdu du temps dans les premières montées du Giro et malgré un contre-la-montre correct, on était curieux de voir si le Requin de Messine allait monter en puissance lors de la troisième semaine comme on il en avait l’habitude. Nibali a attaqué ses adversaires dans le Umbrailpass, il les a attaqués dans la descente vers Bormio. Il a même réussi a remporter un sprint, peut-être le premier de sa carrière, pour s’imposer pour les plus grand bonheur des tifosi. Il n’a pas gagné le Giro, loin de là. Mais il a confirmé qu’il a du panache, qu’il ne lâchera pas l’affaire et qu’on peut encore s’attendre à quelques morsures du Squale avant Milan. Fantacyclistiquement parlant, Nibali a désormais dépassé Thibaut Pinot avec 788 points et pourrait bien être un des éléments déterminant dans la lutte au fanta-maillot-rose.

Le mauvais plan du tour

Difficile de taper sur un des gladiateurs ayant terminé cette étape monstrueuse dans les Dolomites. On pointera alors du doigt un des coureurs qui a abandonné au cours de route et qui avait eu la confiance de deux fantateams : Ben Hermans. Le coureur belge avait une belle carte à joueur, surtout depuis que ses deux leaders Rohan Dennis et Tejay Van Garderen n’étaient plus dans la lutte pour le classement général pour des raisons diverses. Mais Hermans ne sera pas le baroudeur de la troisième semaine, puisqu’il a décidé d’abandonner la course et Arepapaisa et Snickers devront se contenter des 35 points rapportés pour l’importante somme de 33 fantamillions.

Comments

Quelle étape du diablo et torero... du grand spectacle! Sinon respect à dumoulin pour limiter à ce point les dégâts... bravo à nibali, incroyable... tant pis pour landa, au-moins il va ss doute remettre ca...

Euh Lucho un virage à 360 degré c'est quand on fait un tour sur soit même! 180 serait plus juste je pense ;-) En tout cas chapeau à notre ami Tom car faire c.a.c.a en moins de 2 minutes moi j'y suis jamais arrivé :-) N'empêche il est encore resté digne et discret par rapport au marcheur Johan Diniz pendant les jo pour ceux qui s'en souviennent :-)

Omar Fraile a définitivement gagné ses galons de titulaire dans ma team 1 après avoir offert la victoire à Serge Pauwels au Yorkshire. Il prouve une nouvelle fois que c’est un gentleman.

Formidable étape pour un résultat qui me laisse perplexe. Mes coureurs n'ont jamais parus si fragiles. Mes talents de divination se révèlent pitoyables (j'avais annoncé le déclin de Nibali et Jungels). Et pourtant mon équipe gagne trois rangs et accède à la deuxième place du général. J'ai bien peur que ce ne soit là mon chant du cygne... Gloire à 1st Giro grâce à qui je comprends mieux les sentiments des infortunés adversaires du Cannibale !

Attention aux faux plats dans les derniers 10 kilomètres. Il y a plusieurs côtes où on peut tenter d'attaquer, notamment à -7,5 ou à -3,5, mais s'ils réussissent à prendre une légère avance, il y a direct des faux plats montants qui doivent faire très mal aux jambes.

comment se sont distribués les points hier?
je vois 640 ...mais compte 655???

comment on compte les points du jour jeune/montagne/sprinters et combatif
c'est le podium du CG après l'étape ou le résultat du jour?