Avec le Tour de Lombardie et Paris-Tours, la saison du cyclisme est plus ou moins terminée. Bien sûr, il y aura encore des courses aux quatre coins du monde, mais sans réel intérêt. Le temps est donc venu de tirer le bilan de la saison en mentionnant les coureurs qui se sont illustrés positivement ou négativement. Commençons pas les jeunes, ceux qu’on attendait ou qu’on n’attendait pas, mais qui seront encore là pour un bon bout de temps. Enfin, peut-être…

LE TOP

Gianni Moscon

Pour le meilleur comme pour le pire, Gianni Moscon a été le jeune coureur qui a fait le plus parler de lui cette année. Oui, le coureur du Trentin n’est probablement pas le plus malin comme le prouvent ses propos à caractère raciste envers Kevin Reza, ni le plus honnête comme montré lors des championnats du monde de Bergen où il s’est accroché à une voiture pour revenir dans le peloton après une chute, ni le plus correct, puisque Sebastian Reichenbach l’a accusé de l’avoir mis au tapis aux Tre Valli Varesine. Mais, putain, qu’est-ce qu’il est fort ! Capable de briller dans les classiques flandriennes (5ème à Paris-Roubaix), d’être compétitif au contre-la-montre (champion d’Italie et 6ème du championnat du monde), de se jeter dans les sprints semi-massifs, de lutter pour la victoire sur les dures classiques italiennes de fin de saison (3ème au Tour de Lombardie) et surtout, de faire exploser un peloton dans les montagnes pour son leader Chris Froome lors de la Vuelta. Comme beaucoup de jeunes champions, Moscon devra choisir dans quelle direction aller dans un futur proche. Probablement que son profil de bon grimpeur avec une excellente pointe de vitesse pourrait en faire un grand coureur de classiques ardennaises. Connaissant la politique en vigueur chez Sky, il devrait attendre quelques années avant de se lancer le défi de lutter pour le classement général d’un grand tour, mais il en a clairement le potentiel. Ceci dit, un coureur du Trentin qui domine Paris-Roubaix, on a connu ça entre les années ’70 et ’80 et peut-être que son grand objectif dans les prochaines saisons sera d’écrire son nom au palmarès de l’Enfer du Nord aux côtés de celui du grand Francesco Moser…

Sam Oomen

De février à octobre, le jeune néerlandais de 22 ans a constamment offert des prestations solides dans les courses World Tour. Jamais dans les toutes premières places, mais jamais loin non plus. Dommage qu’il ait dû abandonné la Vuelta, malade, alors qu’il occupait un belle place dans le top-15  du général. La cerise sur le gâteau est évidemment son titre de champion du monde du contre-la-montre par équipe avec la Team Sunweb. Faire partie de l’équipe était déjà une belle récompense, mais la médaille d’or en fait déjà un gagnant. Après la génération Mollema-Gesink, celle de Kruijswijk, Dumoulin et Kelderman, le cyclisme néerlandais tient là son nouveau champion.

Miguel Angel Lopez

Le colombien ancien vainqueur du Tour de l’Avenir n’était pas vraiment un nouveau venu. Vainqueur du Tour de Suisse en 2016, on attendait une confirmation de la part du coureur d’Astana. Mais l’année a mal commencé, avec une grave blessure avant même le début de la saison, suivie d’autres chutes dès son retour. Lopez a pourtant montré son incroyable talent lors du tour d’Espagne où il a remporté deux étapes de montagne avec des démonstrations de force impressionnantes, avant de logiquement baisser de rendement en troisième semaine. A 23 ans, il aura le temps de renforcer sa résistance, d’améliorer ses prestations en contre-la-montre et devenir un réel prétendant pour le classement général des grands tours.

Dylan Teuns

La troisième place à la Flèche Wallonne en avril pouvait n’être qu’un coup d’éclat exceptionnel, car survenu avant et après plusieurs prestations sommes toutes banales. Mais le talent du jeune Dylan a carrément explosé entre juillet et août, avec non moins de huit victoires en trois semaines, dont le classement général du Tour de Wallonie, du Tour de Pologne et de l’Artic Race of Norway ! Le plus dur sera à présent de confirmer et de gérer l’énorme pression qui pèsera sur ses épaules, car nombreux sont ceux qui rappellent qu’à 25 ans, Philippe Gilbert était encore un jeune espoir aux ordres de Marc Madiot et Greg Van Avaermaet un semi gregario chez Omega Pharma…

David Gaudu

A 20 ans, le vainqueur du Tour de l’Avenir 2016 a déjà remporté une première victoire chez les pros. Même s’il n’a pas beaucoup couru cette saison, le nouveau poulain de Marc Madiot a poursuivi son apprentissage en douceur, tout en proposant quelques performances très intéressantes comme la neuvième place à la Flèche Wallonne et la cinquième sur Milan-Turin, rien que ça.

Lilian Calmejane

Sa victoire d’étape sur la Vuelta 2016 n’était pas un leurre. Lilian Calmejane est un coureur solide, fiable et gagnant. Sept victoires au compteur, dont plusieurs courses à étapes mineures comme l’Etoile de Bessège, Le Circuit de la Sarthe ou la Settimana Coppi e Bartali. Calmejane s’est également offert une étape sur le Tour de France au terme d’une longue échappée. Difficile de dire s’il pourra jouer les premiers rôles dans un tour de trois semaines dans le futur, mais nul ne doute qu’il se mettra encore en évidence.

 

LE FLOP

David Per

Alors qu’il n’a que 22 ans, David Per entamait sa quatrième saisons chez les professionnels avec un passage en ProTour chez Bahrain Merida. On attendait beaucoup de l’ancien vainqueur du Tour des Flandres espoirs, mais le Slovène n’est pas entré une seule fois dans le top-10 d’une course et compte presque autant de DNF que de courses menées à terme… Bienvenu chez les vrais pros…

Ruben Fernandez

Après l’excellente saison 2016 où il avait remporté une victoire d’étape et endossé le maillot de leader sur la Vuelta, Ruben Fernandez n’a pas confirmé en 2017. Au service de Quintana et Valverde dans les courses à étapes de début de saison, Fernandez avait la chance unique de prendre le départ de la Vuelta avec un possible rôle de leader. Mais son tour d’Espagne a été plus que décevant, notamment à cause d’un problème au pied, et son abandon dans l’anonymat redimensionne largement le coureur de Murcia. 

Pierre Latour

Après son explosion en 2016, il pouvait franchir un nouveau cap cette saison. Même si elle n’a pas été complètement ratée, avec notamment le titre de champion de France du contre-la-montre et le bon boulot pour Bardet sur le Tour, force est de constater que Pierre Latour a fait un pas en arrière par rapport à l’année précédente. Pour mieux rebondir en 2018 ? Peut-être.

Giulio Ciccone

Après l’excellente saison 2016 et le départ de chez Bardiani de Sonny Colbrelli, on pensait que Giulio Ciccone allait devenir le nouvel homme fort de la GreenTeam. Mais des problèmes de santé ont compliqué sa préparation et son début de saison, débouchant sur un Giro anonyme. Il a essayé de rebondir dans la deuxième partie de la saison avec quelques résultats moyens, mais même lors des courses italiennes de l’automne, on ne l’a pas vraiment vu.

Tiesj Benoot

On l'oublie quelques fois, mais Tiesj Benoot n'a que 23 ans. On a cependant l'impression qu'il paie un peu cette 5ème place obtenue au Tour des Flandres lors de sa première saison chez les pros. En effet, depuis lors on attend son exploit sur les pavés alors que Tiesjke semble plus à l'aise dans les courses vallonnées comme le montrent ses résultats corrects aux Strade Bianche et à l'Amstel.  Dans l'ensemble, la saison de Benoot reste décevante : pas de victoires, pas de prestations convaincantes dans les classiques et juste quelques places dans le top-15 d'étapes pour son premier Tour de France. Le potentiel est toujours là, mais la copie est à revoir...

Jonathan Dibben et Owain Doull

On peut faire le même discours pour les deux néo-pros de la Team Sky : évidemment, ce n’est pas facile de trouver une place dans l’armada de Dave Brailsford, mais on aurait aimé les voir plus entreprenants dans les rares occasions où ils pouvaient se montrer. Lors de sa première saison chez les professionnels, leur co-équipier Gianni Moscon avait remporté des courses, fait plusieurs top-10 et s’était montré sur Paris-Roubaix... Cela ne veut pas dire grand choses, les deux espoirs pourront grandir à leur rythme, mais il faudra une grande force mentale pour tenir le coup.

 

Comments

Je rajouterais Guillaume Martin parmi les top. Il a fait une saison plus que correcte, un bon Tour et a gagné en Italie en automne ce qui n'est pas facile pour un jeune d'une équipe Professionnelle belge.