On s’attendait à quelques feux d’artifice pendant ces trois journées pirénéennes. On a été déçu. On a vu des choses, certes, mais comme trop souvent sur le Tour, plus des éliminations par derrière que des attaques au devant de la course. Le fait du jour est évidemment l’abandon d’Alberto Contador qui ne bousculera donc pas la suprématie des Sky cette année. Rendez-vous sur a Vuelta pour l’habituel tour de consolation… D’autres coureurs ont également souffert dans le final de cette étape reine des Pirénées qui n’a cependant pas offert beaucoup plus d’émotion qu’une étape de plaine, avec une grande échappée matinale que le groupe dominé par les Sky a laissé filer sans regrets et quelques escarmouches dans les derniers kilomètres. Parmi les perdants du jour, on retrouve notamment Warren Barguil et Pierre Rolland qui perdent respectivement une et deux minutes sur le maillot jaune. Avec Thibaut Pinot hors-course et désormais concentré sur l’objectif du maillot du meilleur grimpeur, il ne reste donc plus que Romain Bardet parmi le quatuor français sur lequel reposaient tant d’espoirs dans l'hexagone au début de la course. Fabio Aru a également passé une journée difficile, avec une fringalle dans la dernière montée vers Arcalis. Grâce à son équipier de luxe Nibali, le Sarde limite les dégâts et ne perd d’une minute sur Froome, mais le signal n’est pas très encourageant.  Wilco Kelderman a quant à lui concédé trois minutes aux autres favoris, souffrant visiblement comme beaucoup avant lui du statut de leader chez Lotto-NL.

Si Tom Dumoulin est allé chercher une belle victoire grâce à une course tactiquement parfaite qui lui a permis de se débarasser de ses compagnons d’échappé comme Majka, Costa, Pinot ou Matthias Frank avant le début de la dernière montée, Chris Froome n’a pas eu de grandes difficultés à contrôler le groupe des meilleurs. Dan Martin, Richie Porte, Bauke Mollema ou Romain Bardet ont tour à tour lancé des accélérations pour écrémer le groupe de tête, mais le déluge tombé lors de l’arrivée des coureurs n’a pas permis de créer de grands écarts. Adam Yates se confirme comme la grande révélation de ce début de Tour en restant avec les meilleurs et en consolidant se deuxième place du général et son maillot blanc. Nairo Quintana n’a quant à lui pas essayé une seule fois de mettre en difficulté le maillot jaune. Collé dans la roue de Froome, le Colombien n’a visiblement pas estimé qu’il fallait dépenser des énergies inutilement ce dimanche. Pourquoi pas, ça colle évidemment avec la culture attentiste des Movistar et finalement, Quintana sort des Pirénnées avec bien moins de retard sur le maillot jaune que l’an dernier. Mais si Quintana et Eusebio Unzué pensent qu’il suffira d’attaquer Froome une fois  -mais la bonne- ils risquent bien de regretter leur stratégie s’ils s’arrêtent à quelques secondes du maillot jaune comme en 2015. Les frappes chirurgicales, ça peut fonctionner si le patient est souffrant… Un des enjeux des prochaines étapes de montagne sera donc de savoir quand-est ce que Nairo le chirurgien décidera de prendre son bistouri.

Au Fantatour, le nouveau classement général permettra aux teams ayant Chris Froome de lentement monter dans la hiérarchie. Les bonnes combinaisons commençeront à se dévoiler petit à petit. Quintana, Aru, Van Garderen ou Bardet ne rapportent pas grand-chose pour l’instant. En tous les cas, beaucoup moins qu’un Adam Yates ou Dan Martin. En attendant, c’est la team Lauclair qui remporte la 9^ème étape grâce à Dumoulin et Majka. Tempesta pouvait aussi compter sur le Papillon de Maastricht mais n’avait que les points annexes de Cavendish et Sagan pour lutter, tout comme la team Lasbielas qui terminent troisième avec les points de Dumoulin, Kittel et Quintana. Mayer continue quant à lui de dominer le général grâce aux points de Sagan, Cavendish et… Thibaut Pinot !