Warren Barguil a pris sa revanche lors de la 12ème étape du Tour en s'imposant au sprint devant un Nairo Quintana retrouvé, son idole Alberto Contador et l'invité surprise Mikel Landa. Pas de gros changements au classement général,  puisque les quatre premiers sont arrivés ensemble au terme d'une étape qui aurait pu être épique mais qui a finalement accouché d'une souris.

Au Fantatour, c'est la team #Chaudieres qui s'impose devant Touzeti et Team Laburette 1.

Le scénario de la 13ème étape était en train de se dérouler comme dans le meilleur film hollywoodien. "Enfin on a droit à notre grande bagarre sur le Tour!" s'écriaient les passionnés. "Ça fait cinq ans qu'on attend ce déroulement dans une étape de montagne." Le Tour allait enfin vivre son Fuente De, son Formigal, son Col de l'Agnel, pour ne citer que les récentes "étapes de chamboulement" de la Vuelta ou du Giro. Christian Preud'homme était aux anges. Il avait réussi son coup de "l'étape courte".

Effectivement la situation à la mi-course était rêvée : un maillot jaune qui n'a que 6 secondes d'avance sur son dauphin; les déçus de la première semaine Quintana et Contador qui attaquent dès les premiers cols de cette courte étape; deux équipiers du deuxième du général qui partent en éclaireur avec les attaquants; un maillot jaune complètement isolé à 60 kilomètres de l’arrivée et qui a presque perdu virtuellement son maillot de leader... On aurait surtout adoré voir Chris Froome en jaune et devoir faire face à cette situation. Sauf que le maillot jaune était sur les épaules du pauvre Fabio Aru et honnêtement, on n'aurait pas misé un centime sur lui avant d'entamer la dernière ascension du jour, avec Landa, Contador, Kwiatkowski, Quintana et Barguil ayant plus de deux minutes d'avance sur le groupe des favoris. 

Mais finalement, grâce aussi à l'aide de Daniel Martin, des Cannondale et des UAE, Aru a gardé des forces et a réussi à contrer la seule attaque de Froome. Le grand chamboulement n'a pas eu lieu et on ne peut que rester avec un goût de trop peu. Finalement, il ne s'est pas passé grand chose.

Ce sont donc Barguil, Quintana, Contador et Landa qui se sont disputés la victoire au sprint et le Français n'a eu aucun problème pour s'imposer et doubler le cocorico le jour de la fête nationale. Simon Yates et Dan Martin terminent à 1'39 et le groupe maillot jaune à 1'48.

L'étape de Foix permet néanmoins de tirer les conclusions suivantes:

1. Mikel Landa revient à 1'09 du maillot jaune et se rajoute à la liste des possibles vainqueurs du Tour.

2. Nairo Quintana récupère le retard perdu à Peyragudes et surtout, son moral repasse au vert. Il n'est qu'à 2'07 du maillot jaune, plus ou moins comme l'an dernier à ce stade de la compétition. L'écarter de la course à la victoire finale serait une erreur.

3. Fabio Aru devra se débrouiller seul. Cela ne fait aucun doute. Sans Fuglsang et Cataldo, les Astana ne sont nulle part en montagne et la meilleure solution pour le Sarde sera probablement d'attaquer plutôt que se défendre seul ou compter sur l'aide des autres équipes.

4. Chris Froome est clairement moins fort que les autres années. Il aurait dû attaquer Aru de manière plus agressive, mais il n'en avait probablement pas les moyens.

5. Le Fantatour ne sera finalement pas qu'une lutte entre les trois équipes qui ont le quatuor Kittel-Froome-Aru-Quintana, car Dynamo Cyclo avec sa combinaison Kittel-Froome-Aru-Landa est plus que redoutable, alors que la Team Revenga et son audacieux quatuor Kittel-Bardet-Aru-Barguil ne lâchera rien. 

Le bon plan du jour

Il y avait plusieurs coureurs qui avaient annoncé qu'ils venaient sur le Tour pour remporter une étape et éventuellement lutter pour le classement de la montagne. Rolland, Pinot et même Uran en faisaient partie. Mais finalement, le seul qui remplit son objectif pour l'instant (Uran mis à part évidemment), c'est Warren Barguil. Avec cette victoire du 14 juillet et le maillot à pois solidement sur ses épaules, Barguil se rachete enfin de tous ces tours et classiques où on attendait beaucoup de lui sans trouver de satisfaction au final. Cette fois Barguil était le coureur à moins de 20 millions à prendre. Il coûtait 19 et a déjà rapporté 484 points aux 28 équipes qui ont cru en lui.

Le mauvais plan du Tour

De l'autre côté, il y a un coureur qui est venu sur le Tour pour jouer le général et qui a plutôt trouvé sa place bien au chaud dans le grupetto, c'est Andrew Talansky. Il coûtait 27 fantamillions, il a été pris dans quatre teams, il n'a toujours pas rapporté le moindre point et surtout, il ne sert à rien à Rigoberto Uran qui lutte pour la victoire finale et qui aurait bien besoin d'un rouleur-grimpeur pour l'épauler.