Lilian Calmejane, au terme d’un époustouflant scénario, hisse le drapeau français au sommet des Rousses. Dernier survivant d’une échappée fleuve qui a compté plus de 40 coureurs, le jeune espoir s’offre son plus beau succès et en profite également pour ravir le maillot à pois et le prix du combattif en bonus. Il a profité de la dernière difficulté du jour pour distancer les vaillants derniers rescapés et, malgré quelques légitimes crampes dans la bosse finale, s’imposer devant Robert Gesink et Guillaume Martin.

Les baroudeurs s’étaient forcément invités à la fête ce samedi et ils étaient nombreux à avoir coché cette huitième étape sur leur carnet de route. On se doutait que les favoris en garderaient sous la pédale avant le grand rendez-vous de dimanche, l’occasion était donc belle pour les électrons libres du peloton de se disputer une victoire qui leur tendait inévitablement les bras. Et même si l’échappée a eu du mal à se former et que les cadors ont toujours gardé un œil vigilant en maintenant un écart raisonnable, la lutte aux avant-postes fut épique et intense. Il est vrai qu’on comptait pas mal d’hommes forts en son sein mais il a fallu de nombreux coups de force et autres retournements de situation pour voir finalement la situation se décanter à 6 kilomètres du but. Calmejane a su placer l’ultime banderille en accélérant au meilleur moment et s’emparer du bouquet promis au vainqueur. Aucun temps morts, le rythme a constamment été soutenu, à tel point que Chris Froome s’est offert une petite frayeur, sans gravité, en faisant un tout droit dans un tournant. Messieurs, on en redemande et l’épouvantail qui se dresse ce dimanche sur la route vers Chambéry devrait nous offrir un spectacle digne des plus grands films à suspense.

Au Fantatour aussi la lutte s’est bel et bien intensifiée  et un nouveau trio inédit s’est partagé les honneurs. Les Beaufs2, avec Calmejane, Roche et Froome, s’offre la plus haute marche du podium, suivi à distance respectable par Tigerteam et Emile Tours. Au rythme des maracas, Copacobana poursuit son petit bonhomme de chemin en tête du Général, suivi de près par Team 23 tandis qu’Eddy Beauregard, troisième, garde l’œil vif en embuscade. Place à l’étape reine de ce Tour de France 2017, le triptyque des trois sommets hors-catégorie s’annonce grandiose et nul doute qu’on y verra plus clair ce soir. Loin d’être pourtant encore définitive, cette étape ne laissera assurément place à aucune pitié et autres défaillances, et les gagnants ce dimanche auront en tout cas l’inestimable opportunité de se placer idéalement dans la course à la tunique céleste.

Le bon plan du jour :

Déjà vainqueur d’une étape pour sa première participation à la Vuelta 2016 et du classement de la montagne du dernier Paris-Nice, Lilian Calmejane (33 Fantamillions) semble définitivement prendre à 24 ans une nouvelle dimension. Et même s’il réfute le fait d’être comparé à son illustre prédécesseur Bernard Hinault, il y a du blaireau chez le pensionnaire de l’équipe de Jean-René Bernaudeau qui n’a pu se retenir de verser une larme le jour de ses 61 ans. Un nouveau grand champion est peut-être en train de naître. Huit Fantateams se réjouissent de l’éclosion certaine du probable prochain fer de lance d’une génération dorée d’un cyclisme hexagonal qui ne cesse de surprendre. Certes, son prix élevé en a refroidi plus d’un, mais la satisfaction du devoir accompli justifie à elle seule le bonheur que le français doit éprouver en se retrouvant dans cette rubrique… !

Le mauvais plan du jour :

On n’en a peu parlé depuis le départ, mais celui qui a déjà défrayé pas mal de chroniques ces dernières semaines, semble cette fois plutôt souffler le froid plus que le chaud. Primoz Roglic (44 Fantamillions) est à la peine et c’est peu de le dire. Attendu impatiemment au tournant du contre-la-montre inaugural, le slovène traverse cette Grande Boucle dans un anonymat que 10 Fantateams n’avaient certainement pas prévu. Doté également d’indéniables qualités de grimpeur, l’ancien sauteur à skis pouvait se refaire la cerise en montagnes et rendre l’espoir à ces quelques audacieux Fantamanagers. Il n’en est malheureusement rien pour celui qui présentait une alternative redoutable dans la course aux Fantapoints. Il termine à plus de 20 minutes du vainqueur du jour et perd définitivement tout espoir de jouer son atout dans la course aux lauriers, lui qui végète dorénavant à une 76ème place du classement Général plus que décevante et certainement peu conforme à ce qu’on était en droit d’attendre d’un coureur comme lui.

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