Maciez Bodnar s'est joué de la concurrence en remportant cet importantissime rendez-vous contre le temps. L’acolyte de Peter Sagan s’adjuge, pour une petite seconde, ce chrono de tous les dangers. Michael Kwiatkowski termine dans la roue de son comparse polonais et Chris Froome parachève le travail qu’il a patiemment construit trois semaines durant. Il n’y aura donc pas eu de miracle pour Romain Bardet ma bonne Mère ! Le français perd, comme attendu, sa deuxième place au profit de l’euphorique Rigoberto Uran et ne doit sa présence sur le podium qu’à une toute petite seconde également. Froomey gagne donc pour la quatrième fois le Tour de France et se rapproche tout doucement du cercle très fermé des quintuples vainqueurs.

On ne refera pas le film de ce contre-la-montre qui s’est déroulé dans une ambiance de pure folie que seule la cité phocéenne peut réserver à ses visiteurs. Le Stade Vélodrome, théâtre du plus bel exploit footballistique hexagonal sur la scène européenne, accueillait les acteurs d’un épilogue qu’on espérait secrètement encore intense et indécis. L’ovation du public à ses vaillants combattants valait d’ailleurs à elle seule le détour. Peuchère, c’est pas tous les jours qu’une enceinte vouée au ballon rond se la joue pédale et cuissards moulants. Les vibrations qu’ont du ressentir les premiers à s'élancer devaient tout simplement être magiques. Et que dire des coureurs français, acclamés comme personne, qui ont du ressentir comme jamais l’amour que nos voisins portent à la petite Reine.
 
Bref, cette ultime joute à la veille de l’arrivée dans la ville lumière déciderait donc définitivement de l'ordre dans lequel nos forçats de la route préférés allaient se présenter. Pour peu que Chris Froome soit légèrement fébrile, on se disait que, finalement, tout pouvait encore arriver sur ce Tour de France plus que jamais serré. Mais Tintin n’a pas tremblé ! Il n’a pas gagné l’étape, ce qui restera sans aucun doute sa plus grande déception, mais en a suffisamment fait pour éliminer très vite toute adversité. Personne n’a pu inquiéter le souverain Maillot Jaune qui remporte en fait sereinement son quatrième sacre sur la plus grande course du monde. Rigo, auteur d’un bon chrono, sera son dauphin, lui qui il y trois semaines, n’apparaissait sur aucune tablette de pronostiqueurs avisés. L’honneur colombien est sauf, même si les espoirs de tout un peuple de voir un des leurs enfin triompher, restent une nouvelle fois déchus. Pour un Romain Gardet, forcément déçu de perdre une place au Général, la roue a tout juste roulé dans le bon sens. Loin d’être un spécialiste et probablement dans un jour un peu sans, le natif de Brioude a souffert et  ne doit son salut qu’à une toute petite seconde qui lui permet de conserver une place sur le podium. Au grand dam d'un Mikel Panda dépité d' échouer pour si peu et qui ne tardera pas à tenter rapidement de laver l’affront. Fabio Aru conserve sa cinquième place et, même si l’on en espérait mieux, le sarde, pour son retour, est à créditer d'une belle performance. Quoiqu’on en dise ou qu’on en pense, ces deux contre-la-montre ont donc bien été déterminants dans la quête du Graal et les secondes gagnées ou perdues en montagne prennent encore bien plus de valeur au moment de faire les comptes. Quand on vous disait que c’est sur la route vers les sommets qu’un Tour doit se gagner…
 
Au Fantatour, je laisserai à Lucho le soin de faire le bilan final. Ce qu’il faut savoir aujourd’hui, c’est que Milomatand.be, qui faisait partie des trois Fantateams à avoir pris Bodnar, s' empare de l’étape au nez et à la barbe de La France Télécom et de Île Maurice Tandrac. Rendez-vous ce soir pour savoir qui aura le privilège d’enfiler le prestigieux FantaMaillot Jaune.
 
Le bon plan du jour !
 
Maciej Bodnar (15 Fantamillions) n’a pas souvent l’occasion de défrayer les chroniques. Plus souvent qu’à son tour équipier de luxe de son charismatique leader, Peter Sagan, le multiple champion national de contre-la-montre s'offre un inattendu et magnifique succès de prestige. Professionnel depuis 2007, il ravit les trois audacieuses Fantateams qui ont eu le nez fin en le sélectionnant. Comme quoi, les bons plans ne se cachent pas toujours là où on s' s’évertue à le croire !
 
Le mauvais plan du jour !
 
Au contraire de Bodnar, Tony Martin (32 Fantamillions) avait réussi à faire de l’œil à 31 Fantateams. Le champion du monde en titre avait, en effet, un beau coup à jouer et semblait être en mesure de rapporter un petit pactole intéressant, qui plus est quand on sait que le départ était donné dans son jardin à Dusseldorf. Son transfert récent à la Katusha laissait même entrevoir de nouvelles perspectives pour celui qui nous a montré dans un passé proche qu’il avait plus d’une corde à son arc. Malheureusement, à l’image du gorille de Rostock, la fin d’un cycle semble poindre à l’horizon pour ce champion hors-norme qui a tant et plus apporté mais qui, dorénavant, voit une nouvelle génération lui passer dessus sans ménagement aucun.