Après le départ en fanfare d'Allemagne, la visite de nos Ardennes et l'incursion Luxembourgeoise, le peloton entrait ce lundi en terres françaises. Parcours légèrement vallonné, l'occasion était belle de prendre quelques petits points au classement de la montagne, mais, surtout, pour les hommes forts, de s'expliquer dans la côte des religieuses longue de 1600 mètres, avec un pic à 11%. Après avoir récupéré les fuyards matinaux à 10 kilomètres de l'arrivée, de prendre le temps de peaufiner les derniers réglages, le tant attendu sprint final pour costauds a bien eu lieu. Peter Sagan était bien entendu archi favori, au même titre que nos deux stars du printemps cycliste, Greg Van Avermaet et Philippe Gilbert.

In fine, peu d'attaques ont émaillé le début de la montée, il a fallu un Porte étincelant et explosif pour secouer le cocotier et totalement désorganiser la procession des coureurs qui, jusque-là, jouaient tranquillement au chat et à la souris. Porté par son leader, tandis que Gilbert sombrait peu à peu, on croyait Van Avermaet dans un fauteuil. Loin s'en faut, c'est un Sagan au sommet de son art qui, autoritairement, a pris les choses en main et qui s'est imposé en toute désinvolture, se permettant même le luxe d'en remettre une couche après avoir déchaussé dans la dernière ligne droite. Tout simplement hallucinant !

Ultra dominateur ces dernières années sur le Tour, le quintuple vainqueur du classement par points se pose une nouvelle fois en épouvantail. Plus souvent qu'à son tour épargné par la guigne, on murmurait en coulisses que ce n'était peut-être finalement pas la bonne année pour Rambo, lui qui avait traversé les Classiques de Printemps avec moins de brio qu'à l'accoutumée. Si la poisse ne s'en mêle pas, on ne voit, une nouvelle fois, vraiment pas qui pourrait lui contester son sixième maillot vert d'affilée. Ce mec est tout bonnement incroyable et, pour s'en convaincre, n'hésitez pas à regarder son interview, ça vaut largement le coup d'œil.

Au Général, Geraint Thomas continue à rêver en Jaune, mais la défaillance de Kung permet à Chris Froome de déjà se placer en embuscade juste derrière son équipier et au pétillant Pierre Latour de revêtir le maillot blanc de meilleur jeune. Ce mardi, c'est également et normalement le retour des sprinters avant d'attaquer mercredi la non moins fameuse Planche des Belles Filles. Ce Tour de France 2017 est on ne peut mieux parti, pourvu que ça dure !

Au Fantatour, la fringante Team Sunweb B2H (Thomas-Froome et Sagan) fait la belle affaire du jour en remportant l'étape devant Chazal et Jackie Durand et Michel. Cerise sur le gâteau, elle prend également la tête du Général et tient déjà à distance respectable ses deux plus proches poursuivants, La Tricycle Team et Normandy Flole. Trois Fantateams dont on ne sait pas encore grand-chose, au même titre que pas mal d'équipes récemment inscrites. N'hésitez d'ailleurs pas à vous faire connaître, le plaisir n'en sera que plus grand.

Le bon plan du jour :

Ce n'est pas un secret, les valeurs des coureurs étaient particulièrement élevées cette année. Il suffit de regarder le top20 de l'étape pour s'en convaincre. Le coureur le moins cher étant Alberto Bettiol, à 28 Fantamillions. Rendons donc à César ce qui appartient à César, Peter Sagan (59 Fantamillions) sera notre bon plan du jour. Ne fut-ce que pour l'aisance avec laquelle il a remporté ce sprint et la décontraction qui le caractérise tant et plus, on ne peut que tirer notre chapeau à celui qui, depuis quelques années déjà, apporte ce vent de fraicheur et de folie dont on se délecte à chacune de ses apparitions. Et comme le Tour ne fait que commencer, on risque bien d'en parler plus qu'il n'en faut !

Le mauvais plan du jour :

Pas vraiment de mauvais plan, la logique est pour l'instant respectée et, hormis les deux abandons précoces de Valverde et Izagirre, tout le monde tient son rang. Le seul bémol, c'est à la désignation du combattif du jour qu'on le doit. Alors oui, Lilian Calmejane a dynamité la fin de journée, mais que doivent une nouvelle fois penser ceux qui, dès potron minet, mettent tout en œuvre pour montrer le maillot et se porter à l'avant en quête d'exploit et de reconnaissance. Il est évident que la subjectivité est de mise mais pas sûr que Romain Hardy soit du même avis…