La première journée en haute-montagne de cette Vuelta n’aura pas accouché d’une souris. Au terme d’une échappée victorieuse, le colombien Winner Anacona s’impose en solitaire à Valdelinares tandis que son compatriote Nairo Quintana s’empare du maillot rouge. A la Fantavuelta, au général, The Best2 conforte son avance, Primavera double quant à lui un  Diablo vaillant, mais qui semble déjà à la recherche de son second souffle. Team Burton remporte l’étape du jour devant Que La Montagne est Belle et … 100% Colombian.

Le peloton n’avait guère été épargné par les fortes chaleurs qui sévissaient depuis le départ de Jerez de la Frontera et, c’est sans aucun doute avec un plaisir non feint, qu’ils accueillaient la pluie qui s’était invitée sur cette neuvième étape. Pour les coureurs, c’était également le premier véritable test en haute-montagne, succession de cols de deuxième et première catégorie, même si en soi le parcours avec des pourcentages modérés n’inspirait pas non plus la terreur, souvent coutumière à ce genre d’arrivée au Tour d’Espagne.

Journée certainement propice aux baroudeurs, mais néanmoins grimpeurs, une échappée au long cours ne tardait donc pas à se former assez rapidement. Du beau monde en son sein, avec entre autres Nocentini, Boonen, Felline , Van Summeren, Anacona, Hesjedal, Arredondo, Moreno ou encore Cunego. Les fuyards s’entendaient et prenaient définitivement la poudre d’escampette. Et c’est le plus italien des colombiens, Winner de son prénom, qui brillement passe le premier la ligne, mais qui pour quelques secondes, manque finalement de très peu le maillot Rojo. Désormais quatrième du Général, il fait assurément la belle affaire du jour et ne peut que vivement remercier la précieuse aide que lui a apporté dans la dernière ascension un coureur de la… Movistar.

Quoiqu’il en soit, très belle victoire mais très belle démonstration également d’un des ténors récemment meurtris du gratin cycliste mondial, El Pistolero en personne, Alberto Contador. Le succès du colombien une fois acquis, la lutte derrière entre les cadors a mis en évidence la forme plus qu’apparemment retrouvée du champion espagnol. D’une accélération dont il a le secret, c’est lui qui a allumé la mèche et, seuls Quintana et Rodriguez ont été en mesure de prendre sa roue. Loin d’être un constat en soi, le malin et talentueux ibère n’est plus que probablement pas venu en simple touriste sur les routes qui l’ont vu naître et grandir. Et ce, quelle que soit l’ampleur d’une blessure dont on ignore si elle aura au final un quelconque impact sur ses performances d’insatiable performer.

Par contre pour Valverde et Froome, comme pour Chaves, c’est un peu plus la soupe à la grimace. Ils ont flanché mais sans non plus que l’écart à l’arrivée ne soit trop conséquent pour les deux premiers cités. Pour l’imbestido, ça suit une certaine et légitime logique. Pour le britannique, sans être réellement inquiétant, c’est le signal qu’il ne doit plus trop musarder en chemin. N’oublions pas à sa décharge, qu’il a lourdement chuté, mais que demain, c’est jour de repos et que mardi, La Vuelta reprend avec son exercice favori, le contre-la-montre individuel. De bon augure pour Froomy… ou pas ! Un proche avenir nous le dira. Pour le colombien, c’est un peu plus rude puisque lui, sort carrément du top10. Et quand on voit que dans ce dit Top10 figurent encore Aru, Gesink, Uran et Barguil, on ne peut que s’attendre à une lutte à couteaux tirés et, sans nul doute, Esteban Chaves devrait encore en faire partie.

A la FantaVuelta The Best2 profite encore d’un vent favorable pour mener la meute mais risque désormais, comme pour ses compères du Top5, de céder progressivement la place aux équipes qui n’avaient pas spécialement misé trop gros sur les sprints de première semaine et qui possèdent maintenant en leurs rangs d’autres atouts capables de renverser la hiérarchie en place. Encore une occasion de sprinter cette semaine, un contre-la-montre individuel, mais la montagne approche à grands pas, et avec elle, son lot de surprises mais également de cruelles désillusions.

Le bon plan du jour

Avec un prénom de ce calibre et un pédigrée national digne des plus grands grimpeurs, Winner Anacona ( 8 Fantamillions) avait déjà fait rêver et vibrer pas mal de Fantacyclistes avides de bonnes surprises au cours des précédents Tours. Le colombien n’avait que très rarement déçu et avait très souvent été un fervent animateur de la rubrique Bon Plan. Récemment victime d’une fracture de la malléole (la même qu’Eddy… !), il avait quelque peu disparu de la circulation et en profitait pour se refaire tranquillement la cerise. Aujourd’hui, après être monté sereinement en puissance, il a montré qu’il avait franchi un pallier, et, cette victoire ne peut qu’augurer d’un brillant avenir. Pourtant, seules quatre équipes ont cru en lui mais à ce prix là, force est de reconnaitre, qu’elles n’ont certainement pas eu tort !

Le mauvais plan du tour

Une seule équipe a misé sur Robert Gesink (34 FM), alors que huit autres Fantateams ont placé leurs jetons sur la belle promesse qu’est le nouveau joyau de la couronne hollandaise, Wilco Kelderman (36 FM). Son talent est indéniable et son avenir doré, mais pour un jeune coureur (23 ans), doubler un Tour dans l’année semble être un exercice délicat à gérer. Loin d’en être encore là, il a pourtant pris aujourd’hui un coup sur la tête. Il pourrait dorénavant aider son nouveau leader, conscient de son état de forme moyen, comme il pourrait avoir connu une journée pourrie et se relever sans tarder. Ne parlons pas encore de mauvais plan mais comme souvent chez Belkin, la surprise n’est pas toujours celle que l’on croit.