L’étoile montante du cyclisme italien, Fabio Aru, se fait plaisir et s’impose au nez et à la barbe d’attentistes favoris au sommet de l’Alto de San Miguel de Aralar. A la Valverde, El Imbatido est deuxième, juste devant un Purito bien présent mais encore loin de son éclat d’antan. Vent de panique sur la FantaVuelta où la Solaro tempesta a fait des ravages. Pour El Diablo Rojo, les voyants redeviennent verts, il réendosse le Rouge. Pour King Philippe, l’étape, et, cerise sur le gâteau, le tiercé gagnant à l’arrivée. Complimenti alla Mamma 

Mais le fait du jour, c’est immanquablement l’abandon de Nairo Quintana. Des suites de sa chute d’hier, sans doute, d’un manque d’inattention comme hier, probablement aussi, il est de nouveau tombé et la sentence est, cette fois, irrévocable. Nous étions certainement plus que quelques uns encore ce matin à croire à l’impossible exploit. Celui de voir le talentueux colombien mettre une terrible mine sur son terrain de prédilection et refaire une bonne partie de son retard. Au final, Il n’en sera rien et son retrait nous prive assurément d’un acteur de haute voltige. Alberto Contador, plus que jamais serein, semble désormais s’offrir, contre toute attente initiale, une voie céleste jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle.

Rendons tout de même à César ce qui appartient à César, opportuniste en diable,  c’est le jeune et rusé Fabio Aru qui s’offre le bouquet du vainqueur du jour. Mais son avance est minime et il ne remet certainement pas encore en question l’ordre établi au sommet de la hiérarchie au classement général. Pas encore, car si le Pistolero pète le feu et que Uran s’est bien remis en selle, ça semble loin d’être le cas pour tout le monde.

Pour Valverde, deuxième et leader confirmé par la force des choses, la chasse aux bonus a commencé. En bon calculateur qu’il est, il sait que toute seconde est bonne à prendre. Mais après un Tour terminé à l’agonie et une première semaine de Vuelta  tonitruante, le tout, ça va surtout être de ne pas en perdre ! Rodriguez, troisième de l’étape, est bien là. Mais avec une équipe présente en nombre dans le final et l’explosivité qu’on lui connaît, il ne paraît tout de même pas, ou plus, être en mesure de briller de mille feux. Chris Froome, au courage, termine fort l’étape, mais il n’est pas passé bien loin de la correctionnelle. A plusieurs reprises, et pas toujours au plus fort de la pente, il a légèrement décroché. A chaque fois, au forceps et à son rythme, il est revenu. Pas spécialement bon signe, mais finalement peut-être pas si mauvais non plus.

Un Top5 d’expérience qui peut à tout instant exploser mais qu’il ne va néanmoins pas être facile de bouger. Pourtant, les écarts restent relativement faibles et comme le plus dur reste à venir et qu’il nous faut inévitablement un invité surprise, il ne serait guère étonnant de voir sonner la révolte dans le large groupe des poursuivants. Anacona a ouvert le bal mais l’a probablement payé aujourd’hui. L’étonnant et improbable Robert ‘La poisse’ Gesink a tout fait pour l’être. Dan Martin s’y attelle presque quotidiennement et Barguil commence à monter dans les tours. En embuscade, de jeunes et moins jeunes loups aiguisent donc les dents et risquent bien de mener la vie dure à cette meute de vieux grognards.

A la Fantavuelta, énorme et cruelle déception pour les 28 Fantateams que  Quintana devaient mener à la victoire. Au contraire, pour El Diablo Rojo, parti en contre, le soleil brille à nouveau puisqu’il reprend le maillot rouge à The Best2. Primavera prend sa diabolique roue et en profite également, mais le duo se voit directement menacé par… The Best, qui prend donc instantanément la relève de son équipe réserve et pourrait nous réserver demain un podium inédit. Sur l’étape, royale victoire de King Philippe une longueur d’avance devant ;) et le Bon de nia, tous les deux sur la deuxième marche, et The Best, troisième et décidément présent sur tous les fronts.

Le bon plan du jour

Il en avait déjà étonné plus d’un avec sa victoire d’étape et sa troisième place finale sur le Giro cette année, mais aujourd’hui, Fabio Aru (28 Fantamillions) a démontré qu’il est en passe de devenir, s’il ne l’est pas déjà, la nouvelle diva italienne sur les Tours de trois semaines. Il est jeune, l’avenir devant lui et, avec un mentor comme le Squale de Messine et l’expérience qu’il a déjà acquise, la route semble pavée de bonnes intentions. Les 17 Fantateams qui y ont cru lui disent merci et secrètement, rêvent déjà de le voir rééditer sa performance du Tour d’Italie.

Le mauvais plan du tour

Mauvais plan que l’abandon de Nairo Quintana (52 Fantamillions), car mine de rien et sans avoir l’air d’y toucher, il y a deux jours, il était maillot rouge sans vraiment avoir donné un coup de pédale en trop. L’imbestido s’en est bien mêlé et a semé le doute et le trouble quelque part, mais le colombien affichait un visage de plus en plus séduisant à mesure que ‘sa’ montagne approchait et s’affirmait inexorablement comme l’évident leader. L’aguardiente trop tôt au frais? L’ homme semblait en tout cas  animé d’une confiance hors-norme et sa forme grandissante ne pouvait que lui assurer la garantie d’une issue victorieuse . Est-ce cet excès de confiance qui l’a amené à tâter du bitume et à devoir renoncer bien trop tôt à cette Vuelta qui lui semblait  pourtant promise.  Dommage pour le cycliste, dommage pour le cyclisme et, dommage pour nous ! La bataille n’en aurait été que plus belle.

Comments

Bien résumé Eddy, cet abandon de Quintana fait très mal. En plus, l'absence de team avec la combinaison Contador-Quintana laissait de nombreuses possibilités. Maintenant, la plupart des teams avec Quintana sont foutues. The Best grand grand favori à présent.