Le français de l'équipe AG2R, Alexandre Geniez, s'impose au terme d'un finish haletant au sommet du terrible Mirador de Ízaro à Dumbria. Membre de la première échappée matinale de cette Vuelta, il s'est montré le plus fort et a su vaillamment résister à un peloton qui n'a eu cesse de se morceler sur ce mur de 1 800 mètres à près de 14% de moyenne. L'autre surprise du jour, c'est la prise de pouvoir du jeune et talentueux Ruben Fernandez, qui s'empare, au nez et à la barbe de ses deux leaders, du maillot rouge. Et même avec l'aval de Valverde et Quintana, on ne s'attendait pas à voir le murcian à pareille fête. Pour son deuxième grand Tour, le coureur espagnol démontre toutes les qualités qui sont siennes et s'empare autoritairement d'une tunique qui en faisait rêver plus d'un.

Mais la journée fut également riche en enseignements. L'armada Movistar, avec 3 coureurs dans le top5, a déjà marqué le coup. Digne de ses plus belles heures, c'est l'équipe qui a paru la plus costaude et dont il faudra le plus se méfier. Car, pour l'heure, ni la Tinkoff de Contador ou la Sky de Froome, voire les Orica de Chavez, ne parait dans une forme aussi étincelante que la Fuentesque équipe espagnole. Il va falloir être fort pour déboulonner les ibères et ce n'est pas Steven Kruiswijk, qui perd déjà plus de deux minutes, qui dira le contraire. On ne reviendra pas sur l'abandon précoce de Warren Barguil, par contre, la chute du jeune prodige colombien, Miguel Angel Lopez, en a fait frémir plus d'un. Celui qu'on voyait comme un vainqueur potentiel de ce Tour d'Espagne ne s'en sort finalement qu'avec trois dents cassées, mais voit ses rêves de briller au classement général s'envoler définitivement. Bref, pour une troisième étape de grand Tour, on en a déjà eu presque plus à se mettre sous la dent qu'en trois semaines de Tour de France… Et l'étape d'aujourd'hui nous promet assurément un spectacle de pareille facture.

A la FantaVuelta, victoire de Koum Tapas, qui ravit le bouquet du vainqueur devant Tomyteam et Sicard ramant méchant, jamais content…! Il s'empare par la même occasion du Fantamaillot Rouge de leader, avec quelques roues d'avance sur The King et Eddy Breckx.

Le bon plan du jour

Alexandre Geniez (15 Fantamillions) signe à Dumbria la plus belle et significative victoire de sa carrière. Bien lui en pris d'intégrer l'échappée du jour, car, pour celui qu'on a toujours plus vu comme un équipier de luxe pour Pinot ou Bardet,  Geniez démontre, à 28 ans, qu'il est peut-être plus qu'un simple grégario. Loin d'être un anonyme du peloton, il a pourtant rarement défrayé la chronique. Voilà qui est désormais chose faite, au grand plaisir des quatre Fantateams qui ont cru en lui.

Le mauvais plan du tour

L'équipe Astana s'est, cette année, volontairement passée du vainqueur sortant, Fabio Aru et de son charismatique leader de toujours, Vincenzo Nibali. Choix surprenant s'il en est, mais l'occasion aussi de présenter au grand jour sa nouvelle pépite colombienne. Vainqueur d'un difficile Tour de Suisse, le jeune Miguel Angel Lopez (28 Fantamillions) se présentait au départ de cette Vuelta avec l'étiquette d'outsider de luxe pour la victoire finale. Mais il n'aura fallu que trois petites étapes pour que ses rêves de gloire s'envolent en fumée. Avec trois molaires en moins et 12 minutes dans la mâchoire, ses espoirs de vaincre s'amenuisent et il ne lui reste déjà plus désormais que les victoires de prestige  pour nous montrer toute l'étendue de sa classe, au grand dam de 25 Fantateams, très déçues ce mardi matin.

La question du jour

On le sait, La Vuelta, dernier grand Tour de l'année, se joue avant tout sur la fraicheur. Et, comme souvent, les organisateurs n'ont pas attendu longtemps pour mettre le feu aux poudres et pousser les limites de certains dans leurs premiers retranchements. Cette première ascension a eu le mérite de montrer les premières faiblesses des grands leaders désignés. Mais verra-t-on pour autant les jeunes pousses faire la nique aux patrons du peloton et nous présenter, comme de coutume, un podium inédit dans trois semaines. Nul ne peut encore y répondre, mais ce qui est sûr, c'est que La Vuelta a le don d'apporter un vent de folie dans un cyclisme qui manque actuellement trop souvent de fantaisie.

Comments

Lopez sera visiblement au départ aujourd'hui. La victoire d'étape en troisième semaine reste possible, même si à mon avis, il risque de souffrir trop et ne pourra même pas serrer les dents pour tenir le coup...
Par contre, Barguill, sacré mauvais plan lui aussi. Ko sans lutter. On se demande pourquoi il est venu.