Dernière ligne droite pour Chris Froome qui remporte l'importantissime rendez-vous contre le temps. Placé juste après la journée de repos, ce contre-la-montre pour gros rouleurs était l'occasion d'établir une nouvelle hiérarchie quant aux véritables prétendants au podium final à Madrid. Froomey se pare donc sans réelle surprise des lauriers, mais beaucoup moins autoritairement que ce que certains voulaient bien imaginer ce mardi matin. En effet, son dauphin Wilco Kelderman ne coupe la ligne qu'à trente petites secondes du vainqueur tandis que Vincenzo Nibali, troisième, ne perd au final qu'une toute petite minute.

Une des étapes les plus importantes attendait donc les coureurs avec un contre-la-montre individuel de 40,2 kilomètres dont l'arrivée se situait à Logrono. Grand favori, surtout depuis l'abandon (sans) surprise de Rohan Dennis, Chris Froome se devait de marquer cette journée de son empreinte. L'occasion pour lui de mettre encore un peu plus d'écart avec ses plus proches poursuivants au classement général et de définitivement se mettre à l'abri de toutes futures velléités offensives de ses adversaires. Le kényan blanc n'aura pas failli à sa tâche mais n'aura pas non plus écrasé un chrono qui en aura vu plus d'un perdre toutes ses illusions de bien figurer. Pas de difficultés majeures pour ce parcours relativement plat qui favorisait les spécialistes de la discipline. Par contre, journée difficile en perspective pour les grimpeurs dont Chaves, Lopez et Aru faisaient assurément partie. La quête de secondes pour les uns et la lutte pour limiter les dégâts pour les autres allait donc être féroce.

Conformément aux pronostics, Chris Froome assure donc l'essentiel, la victoire et un nouveau gain de temps loin d'être négligeable. Pour Kelderman, sa deuxième place est un peu plus surprenante, mais ne fait que confirmer le retour aux avant-plans de celui qui semblait s'être un peu perdu en chemin depuis un temps certain. Wilco remonte sur le podium et envoie un signal fort avant l'échéance finale. C'est Barguil qui doit être content… Pour le Requin de Messine, troisième, c'est également la confirmation de sa bonne santé actuelle et d'un Tour d'Espagne de toute beauté. Zakarin continue, lui aussi, son petit bonhomme de chemin tandis qu'El Pistolero s'accroche à son rêve et poursuit sa remuntada. Pour les autres cadors, les choses ont été un peu plus compliquées. Chavès a clairement sombré et en termine à plus de quatre minutes. Ejecté du Top5, le voilà dorénavant…neuvième. Même constat pour Fabio Aru qui s'accroche néanmoins à sa septième place, juste derrière son co-équipier Superman qui, lui, aura un peu plus limité les dégâts. L'étonnant Michael Woods perd également beaucoup de temps mais conserve malgré tout une place bien au chaud dans les dix premiers. Finalement, c'est Wout Poels qui fait la belle affaire en se repositionnant insidieusement au meilleur moment.

A la FantaVuelta, Diabolik plie mais ne rompt pas. Lui aussi limite les dégâts et profite encore un peu de sa longue et magnifique échappée. Son temps est dorénavant compté, mais il restera un des grands animateurs de cette édition 2017, lui qui a tout de même trôné quinze jours durant au sommet de la Fantagloire. Les trois mousquetaires sont toujours à ses trousses et remportent autoritairement l'étape, mais ils sont cette fois accompagnés de deux autres spécialistes du fleuret. En effet, avec 770 Fantapoints, Docteur Fuentes et Chazal terminent deuxièmes avec le même quatuor gagnant. Mais à la différence du trio, tous leurs espoirs s'étaient plutôt portés sur Adam Yates que sur Miguel Angel Lopez. Echappée Belle parvient lui à s'immiscer sur la troisième marche d'un podium on ne peut plus encombré.

Le bon plan du jour :

Wilco Kelderman (29 Fantamillions) n'était pas le plus cité des protagonistes à la victoire et à ses accessits au départ de cette Vuelta. Grand espoir du cyclisme néerlandais, Wilco a eu un début de carrière tonitruant chez les professionnels, avec entre autres, une septième place au classement général du Giro 2014. Mais on sait que faire partie de l'ancienne écurie Rabobank n'a jamais été une mince affaire. Au même titre qu'un Gesink, Kruiswijk ou Mollema, le batave sombre très vite dans un anonymat que l'équipe hollandaise a réservé de nombreuses années à ses plus talentueux coureurs. Son passage chez Sunweb semble salvateur, le coureur de 26 ans se rappelle aujourd'hui à notre bon souvenir et réjouit les 21 Fantateams qui croyaient fermement en sa renaissance.

 

Le mauvais plan du jour :

Petite parenthèse anecdotique, après la polémique des maillots de la SKY sur le Tour de France, que personne n'a étrangement encore évoqué sur cette Vuelta, France2 a eu la "bonne" idée d'en créer une nouvelle avec un reportage sur le retour des moteurs cachés au sein du peloton et spécialement Froomey, qui non-content d'avoir une récupération hors-norme, pouvait, à leurs yeux, se targuer d'avoir un adjuvant supplémentaire dans les mollets. Qu'on aime ou pas le coureur britannique, laissons à César ce qui appartient à César, force est de reconnaitre que Chris Froome est très fort, point à la ligne. Merci les gars, après les pathétiques et approximatifs commentaires d'Eurosport France, Jacky Durand en tête, voici une nouvelle subtile démonstration de la stupidité de certains suiveurs de notre discipline favorite… Le cyclisme français a mis du temps à remettre le nez à la fenêtre, mais peut se féliciter d'avoir aujourd'hui un panel de coureurs plus que talentueux et on s'en réjouit. On en souhaite dorénavant de même pour les commentateurs plus que douteux d'un service public en pleine dérive obsessionnelle et dont le sens de l'objectivité fait clairement peine à entendre.

Comments

Petite rectification à l'article, Diabolik a finalement plié entre hier soir et ce matin et n'occupe désormais plus son siège de leader. Au temps pour moi, les informations qui me sont parvenues dans l'oreillette n'étaient pas tout fait conformes à la réalité. C'est Cachef qui a dorénavant la main, Diabolik étant son nouveau dauphin !