L'italien, en partance pour l'équipe Orica-Scott, s'offre une seconde victoire sur cette Vuelta au terme d'un sprint facilement remporté face à José Joaquin Rojas. Tous les deux membres d'une échappée, qui pour une fois a eu du mal à se dessiner, les compères ont profité de la dernière descente pour fausser compagnie au reste du groupe. Les deux sprinteurs-puncheurs se sont dès lors livrés un duel à couteaux tirés, au grand dam d'un Jaime Roson dépité de voir s'envoler ses rêves de gloire sur un terrain tout à son avantage. Diabolik poursuit sa marche en avant et écrase la concurrence en remportant plus que largement cette étape.

Revigoré par une journée de repos plus que salvatrice ce lundi, le peloton reprenait sa route vers Madrid avec une étape propice aux baroudeurs mais dont le relief montagneux ferait inévitablement figure de juge de paix. En effet, le Collado Bermejo, classé en première catégorie avec ses 7,7 kilomètres de montée à 6,5%, s'invitait au programme et, même si l'arrivée se jugeait au bas d'une magnifique et longue descente, nuls doutes que les jambes de certains risquaient de brûler quelque peu.

Il aura donc fallu un long moment avant de voir un groupe de 18 coureurs se détacher et s'en aller jouer la victoire d'étape. Car le peloton a très rapidement temporisé et il est très vite devenu clair que les favoris n'allaient pas dépenser trop d'énergie au lendemain d'une journée de farniente toujours délicate à gérer pour certains et, surtout, avant la première grande étape de haute-montagne. Libres aux fuyards de s'écharper et, malgré la présence de Roson, Geniez, Sanchez et autres Soler, c'est finalement deux sprinters qui se sont joués la victoire finale. Parmi les cadors, Nibali a bien tenté de mettre timidement le feu aux poudres dans la descente, mais, au final, tout ce beau petit monde est arrivé groupé et le classement reste inchangé. On soulignera toutefois le coup d'éclat de Nicolas Roche, qui a également profité de la descente pour revenir dans la roue du squale, le laisser sur place et  tout de même reprendre 30 secondes au reste du pack. Profitant d'un moment de répit, le fils de Stephen et cousin de Dan Martin a poursuivi son effort après avoir rejoint le sicilien, et s'en est allé glaner de précieuses secondes au nez et à la barbe de cadors ne voulant prendre aucun risques. L'irlandais détonne et, sur des routes qu'il affectionne particulièrement, continue d'étonner. Sa sublime performance lui permet d'ailleurs de se trouver maintenant dans la même seconde qu'Esteban Chaves à la deuxième place du Général.

 A la FantaVuelta, là aussi, on peut parler d'un solide coup d'éclat. Non content de mener la danse depuis 10 jours, Diabolik se permet le luxe d'écraser l'adversité en remportant largement cette étape avec 180 points d'avance sur son plus proche poursuivant. Il est clair qu'avec sa triplette actuellement magique et un Matteo Trentin dans la forme de sa vie, le patriarche FantaSolarien peut voir l'avenir sereinement. Du moins pour l'instant, car, on ne le sait que trop bien, la roue tourne parfois très vite au Fantacycling. Pijot se console avec la deuxième place, un chouïa devant la bien nommée Spanish…

 

Le bon plan du jour :

Matteo Trentin est évidemment le tout bon plan depuis le départ à Nîmes. Mais, on ne peut passer sous silence la formidable prestation de Nicolas Roche (15 Fantamillions) qui ne cesse de surprendre. Loin d'être un anonyme du peloton, l'irlandais de 33 ans, dont on sait que le Tour d'Espagne constitue toujours un événement majeur dans sa saison, est en train de déjouer tous les pronostics. Et même s'il a déjà fini cette Vuelta aux cinquièmes et sixièmes places du Général, le natif de Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines, est tout simplement en train de réaliser un numéro de haute voltige. Le coup est fumant et Dieu seul sait où le coureur de la BMC va s'arrêter. Exit les Van Garderen et Dennis, treize Fantateams avaient compris que l'homme fort de l'équipe américaine sur l'épreuve ibérique, ce serait lui !

 

Le mauvais plan du jour :

Restons au sein de la BMC pour noter la piètre prestation de Rohan Dennis arrivé hier à près de quinze minutes du vainqueur. L'australien, qui avait toujours dit qu'il aimerait voir ce dont il était capable sur une course de trois semaines, démontre que ce ne sera probablement jamais sa tasse de thé. 2017 était l'année de tous les défis pour le pistard qui s'était déjà vu offrir une première occasion de briller sur le dernier Giro qu'il quitta prématurément à la quatrième étape. Premier porteur du maillot rouge sur cette Vuelta, les choses se présentaient sous de bien meilleurs auspices pour l'ancien détenteur du record du monde de l'heure. Le champion d'Australie du contre-la-montre a une nouvelle fois sombré et les 120 Fantapoints récoltés ne sont qu'une bien maigre consolation pour le seul El Diablo de Colombia qui croyait fermement aux chances de l'aussie d'Ashford.