9 fois sur 10, l'échappée du matin ne va pas au bout. Ce dimanche, la vérité de la course a fait mentir les statistiques. Ils étaient 14 à avoir pris le bon train de bonne heure: Julien Berard (AG2R La Mondiale), Enrico Barbin (Bardiani CSF), Marco Bandiera (Androni Giocatolli), Jackson Rodriguez (Androni Giocatolli), David Tanner (Belkin), Oscar Gatto (Cannondale), Leonardo Duque (Colombia), Matteo Bono (Lampre-Merida), Jonathan Monsalve (Neri Sottoli), Tosh Van der Sande (Lotto-Belisol), Salvatore Puccio (Team Sky), Eduard Vorganov (Katusha), Pieter Weening (Orica-GreenEdge) et Davide Malacarne (Europcar), ce dernier étant le mieux classé au général.

Avec plus de 7:30 d'avance à mi-course, le groupe des 14 pouvait envisager sereinement l'avenir: deux petites toupettes de 4e catégorie, avant d'aborder l'ascension finale. Après un écrémage progressif, c'est Weening qui anticipait juste avant la montée vers Sestola, bientôt rejoint par Malacarne. Derrière, on sentait les BMC et les Movistar assez contents de la tournure prise par les événements. Un rythme soutenu et suffisant pour revenir à moins de 3 minutes au pied du col mais sans jamais provoquer la grande bagarre.Seul Pozzovivo transformait les 5 derniers km de l'étape en un spectacle acceptable en accélérant assez sauvagement et en reprenant 30 secondes à tous les favoris, sautant par là-même Morabito au classement.L'Italien d'AG2R venait même mourir à 30 secondes du duo de tête qui se permettait de jouer à cache cache dans le dernier kilomètre. Weening, plus malin, prenait le dessus sur Malacarne après une séance inédite de surplace et de bluff en côte. La victoire du Hollandais, assez nette, ramollissait considérablement les tissus érectiles de Kitane, qui s'y voyait déjà… 

Le bon plan du jour

Le bon plan du jour, c'était Weening mais personne ne l'ayant joué, soulignons la clairvoyance des Fantateams Kitane et Yakdes Boules, qui sont les seules à avoir fait confiance à Malacarne. 1 fantamillon et déjà 130 points dans l'escarcelle, c'est de loin le meilleur rapport qualité/prix du peloton pour le moment. En attendant mieux?

Le mauvais plan du jour

L'abandon de Steven Kruiswijk (Belkin) ne fait pas les affaires des Fantateams Surebet, Bondenia et Giro4Tagtik. Même à 7 Fantamillions, celui qui avait illuminé le Giro de sa classe il y a 3 ans, s'est révélé cette année un pari foireux. Pas épargné par les chutes depuis le départ, il doit laisser les rênes de l'équipe à Wilco Keldermann. Zéro points et retour au Pays-Bas!

La question du jour

Peut-on gagner un grand tour avec une équipe de sprinters? Avec plus de 1000 points d'avance sur son premier poursuivant après 3 arrivées au sommet, la Fantateam Bombs a le mérite de rendre cette question crédible? Simple constat arithmétique : le leader a perdu très peu de terrain ces trois derniers jours malgré un relief accidenté. Attention, si les équipes de sprinters verrouillent les 3 prochaines étapes en ligne (10e, 11e, 13e), à priori dessinées pour un emballage massif, cette équipe composée uniquement de grosses cuisses pourrait encore faire exploser son score! Elle n'a peut-être pas dit son dernier mot et elle pourrait même se faire un bas de laine supplémentaire sur les étapes 17 et 21 (si les sprinters du team ont passé la montagne). Imaginons que Bombs prenne autour de 500 points sur chacune de ces 5 étapes (sa moyenne actuelle quand ça se joue au sprint), cela ferait déjà 2500 points à ajouter à son total actuel (3300). Avec les points du classement final par points, on peut parfaitement imaginer une Fantateam Bombs autour des 6000 points au final. L'an passé, avec 6139 points, on montait sur le podium du Giro (Ottim'Hoitel). Mais ce Tour d'Italie n'est-il pas un peu bizarre?