L’Irlande ne brillant pas pour son climat méditerranéen, l’arrivée en Italie ne pouvait que ravir le peloton et promettait normalement aux coureurs des conditions plus favorables que sous les cieux celtiques. L’inattendu abandon ce matin du maillot rouge Marcel Kittel sonnait pourtant l’avis d’une tempête annoncée et d’une étape plus que mouvementée soldée par la neutralisation d’une bonne partie de la course. Et au vu des deux derniers kilomètres, on ne peut que donner raison aux acteurs principaux de ne pas avoir voulu monter sur scène. Assurément une drôle d’idée que de terminer une étape de grand Tour par un circuit urbain de huit tours de huit kilomètres, qui plus est quand il est tracé dans d’étroites artères rendues assassines et glissantes à souhait par la pluie. La course est gelée, aucune tentative d’échappée, le peloton gronde et obtient que le temps soit pris à un tour de la ligne.

On se doutait donc qu’ils ne seraient plus qu’une poignée à se jouer la victoire finale qui ne pouvait échapper à un sprinter. Et sans Marcel, la voie s’offrait royale aux autres prétendants, déjà résignés par l’insolente suprématie de l’allemand. Emaillé de deux chutes et de nombreux incidents, ce final en dent de scie voyait s’imposer d’un boyau un somptueux Nacer Bouhanni revenu du diable vauvert. Derrière lui, il n’aura pas manqué grand-chose au valeureux et combattif du jour, Giacomo Nizzolo qui termine néanmoins deuxième, tandis que Tom Veelers sauve l’honneur de Giant-Shimano.

Au Fantagiro, Bombs affole les statistiques, remporte une nouvelle fois l’étape du jour haut la main et possède déjà plus de 900 points d’avance au général sur son plus proche poursuivant qui n’est autre que son second sur le podium, TheBest2. Kitane s’offre quant à lui une belle troisième place et fond sur Eurovision. Et quand on sait que le plat préféré du Gitan, …c’est la saucisse !

Cependant, même s’il ne s’agit encore que d’un hors d’œuvre, les choses devraient changer et se corser dès demain, avec d’autres équipes qui vont tenter de remonter le peloton et venir se replacer aux avant-postes.

Le bon plan du jour

On a tous pensé qu’il s’agissait de Mezgec et qu’il avait vraiment été sot de lancer son sprint d’aussi loin. C’était en fait son dernier poisson-pilote et troisième sprinter chez Giant-Shimano, Tom Veelers, qui bon gré mal gré se voyait propulsé là où il ne s’attendait pas à être. Aucune raison à priori de le prendre dans son équipe, mais voilà… Pour 8 Fantamillions, il en rapporte 80 aujourd’hui et qui sait, si il a les coudées franches et qu’il réédite son Tour de France 2012, il pourrait en étonner plus d’un. Ceci dit, il n’est dans aucune Fantateam.

Le mauvais plan du jour

Difficile tant les conditions de course n’ont vraiment pas été optimales aujourd’hui. C’était l’occasion à saisir pour les flèches, mais ce final rendu tellement chaotique que de nombreux sprinters n’ont pu, ou n’ont voulu, pour diverses raisons, se mêler à la grande bagarre. Dommage pour le spectacle ! Le Maillot Rose a judicieusement protégé sa tunique, tandis par contre que pour le prometteur Jetse Bol, la piste aux étoiles semble n’avoir jamais été aussi proche. Beau geste du coureur colombien qui a tenu à rester avec lui.