On change de table pour les 3 dernières donnes de la saison des classiques : bienvenue dans les Ardennes.

Après un longue et plutôt fade saison flandrienne, les nuances du triptyque ardennais ont de quoi mettre l'eau à la bouche : mise en route sur le sinueux et vallonné tracé de l'Amstel Gold Race, puis une course en côte à la Flèche wallonne, avant l'apothéose sur le 4e monument de l'année, Liège-Bastogne-Liège. Et si certains des incontournables du peloton étaient déjà de la partie pour les flandriennes, on attend avec impatience de revoir les Valverde, Alaphilippe et autres Martin :  peut-être aura-t-on enfin droit à la grande bagarre que l'on attend en vain depuis 2 mois !

Trois courses hyper exigeantes en l'espace d'à peine une semaine, c'est évidemment extrêmement exigeant pour les organismes, et implique souvent pour ceux qui courent les trois une forme d'impasse sur une des épreuves, en fonction d'un objectif préétabli ou de la dynamique de la course. On verra ce dimanche qui est all in sur une Amstel Gold Race comme à l'accoutumée extrêmement ouverte !

Le parcours, qui comprend 35 montées répertoriées, se prête en effet à différents types d'efforts pour aller chercher la victoire : un départ de loin, lors de l'enchaînement Gulpenberg-Kruisberg-Keuterberg-Cauberg qui s'étale de 43 à 19 kilomètres de l'arrivée, ou alors dans le final, lors de l'ascension du Bemelerberg puis les 6km de routes étroites qui mènent à l'arrivée. Comme l'an dernier, les organisateurs ont donc opté pour ce final hybride, au détriment de la traditionnelle montée du Cauberg, qui commençait il est vrai à proposer un scénario attentiste, et trop prévisible.     

Le top 10

 Julian Alaphilippe

C’est l’homme que tout le monde attend, à commencer par les 2/3 du fantapeloton, puisque 65 fantamanagers lui ont fait confiance pour ces ardennaises ! Patrick Lefevere, dont on connaît la patience limitée (c’est le luxe qu’offre le fait d’avoir pléthore de coureurs de qualité), attend lui aussi un juteux retour sur investissement, après la saison blanche de l’an dernier pour cause de blessure. Bref, le talent est là, la forme est là (il vient de gagner 2 étapes du Tour du Pays basque), l’équipe est là. Le plus dur reste cependant à faire pour l’électrique Alaphilippe: confirmer.    

 Peter Sagan

Un peu comme pour Paris-Roubaix avant sa démonstration de dimanche dernier, Sagan ne présente pas de grosses références sur une Amstel qu’il n’a plus couru depuis 2013 : tout au plus note-t-on un podium (3e) en 2012. Mais bon, dans son état de forme actuel, et avec une pression amoindrie grâce à une saison des classiques déjà réussie, le Slovaque est forcément favori du volet a priori le moins violent du triptyque ardennais.  

 Alejandro Valverde

L’Amstel Gold Race peut-elle encore se refuser longtemps au Rey des Ardennes? Carrément intouchable sur la Flèche et LBL ces dernières années, il a chaque fois échoué d’un fifrelin à Valkenburg : 2e en 2013 et 2015, 4e en 2014. Valverde pète le feu depuis le début de l’année, avec 6 bouquets et 3 victoires au classement général (Tours de la Communauté de Valence, Abu Dhabi et Catalogne) en 2018. Un des 3 hommes à battre ce dimanche.  

 Tim Wellens

On l’avait écrit en préface de la Flèche brabançonne : l’homme semble avoir franchi un palier cette année, et a fait des ardennaises son objectif principal. Sa démonstration a Overijse n’a fait que confirmer tout le bien que l’on pense de lui, et en fait un des favoris pour ce dimanche.

 Michal Kwiatkowski 

D’homme de la saison des classiques 2017 à déception de la saison des classiques 2018, il n’y a qu’un boyau de roue : voilà c’est ce que doit se dire le puncheur polonais après un printemps discret, avec comme seule éclaircie sa victoire au général à Tirreno. A sa décharge, l’homme court peu (il n’a fait que Sanremo et le Ronde jusqu’ici) et ne va pas chercher des prix de consolation dans des courses de seconde catégorie. Cela ne rend que plus importante sa course de dimanche, sur un tracé qui lui va comme un gant et sur lequel seul Gilbert avait pu le devancer l’an dernier.    

Philippe Gilbert

Il est à l’Amstel ce que Valverde est à LBL : un quadruple vainqueur et une vrai légende. Habitué des démarrages dans le Cauberg, il a même digéré la modification du final du parcours, comme le prouve sa victoire de l’an dernier. Le fougueux wallon aura à cœur de prendre sa revanche après son bide à Roubaix, reste à voir si les jambes suivront.

 Tiesj Benoot

Même constat que pour son coéquipier Wellens : il est plus fort que jamais cette année, et son top 15 en 2017 sur l’Amstel indique qu’il aura encore un coup à jouer ce dimanche. Reste à voir la répartition des rôles avec Wellens, qui part a priori avec un petit avantage sur les ardennaises chez Lotto-Soudal.

 Vincenzo Nibali

Nibali ne fait jamais le voyage pour rien sur une classique. C’est encore plus vrai cette saison, avec son numéro victorieux à Sanremo et son démarrage au bluff sur le Ronde, qui a fait exploser la course et mis Terpstra sur orbite. On se dit que dans un coin de sa tête il doit sans doute avoir privilégié LBL, mais si le Requin flaire la moindre de goutte de sang, il attaquera.

 Michael Matthews 

Jusqu’ici une des déceptions majeures de la saison – l’homme ne sprinte même pas pour les placettes, péché capital au fantacycling - le talentueux Australien vient chercher rédemption sur la classique qui a priori lui convient le mieux.  

 Michael Albasini

Comme pour Valverde, l’âge (37 ans) ne semble pas avoir de prise sur le puncheur suisse, qui reste une valeur sûre sur les ardennaises, comme en témoigne sa saison 2017 : 3e à l’Amstel, 5 à la Flèche, 7e à LBL. Reste maintenant à voir s’il peut en gagner une.

 

Comments

euhh, la grande bagarre sur les Ardennaises??? J'ai raté quelque chose là? Ca fait des années qu'il n'y a plus de grandes bagarres. Peut-être un peu sur l'Amstel nouvelle version, sinon, sur la Flèche Wallonne et LBL, il faudra attendre oui, mais les 250 derniers mètres...

Il n'y a pas eu de grande bagarre sur les flandriennes. S'il n'y en a pas non plus sur les ardennaises, alors il faut sérieusement s'inquiéter, parce que le TdF ça fait des années qu'il est devenu hyper barbant. Faudra-t-il alors compter sur un Giro décrédibilisé par la présence de Froome ou une Vuelta entre mecs épuisés pour s'amuser un peu? Je préfère rêver à la grande bagarre sur les ardennaises, avec une victoire de Fraile à l'Amstel pour commencer :-)