Les Balcón de Bizkaia nous ont offert un spectacle de haut vol ce mercredi. Avec cinq ascensions répertoriées sur la journée et des passages à 23% en guise de conclusion, inutile de préciser que ce n'était pas le bon jour pour avoir un coup de mou. Ce que n'a pas eu Michael Woods, qui a patiemment attendu le moment opportun pour s'envoler et s'adjuger la plus belle victoire de sa carrière. Une fois de plus dans le bon coup, Dylan Teuns termine à nouveau à la deuxième place. Le belge n'a pas ménagé sa peine mais a probablement lancé l'attaque décisive un rien trop tôt, au même titre que le revenant De La Cruz. Enfin parmi les meilleurs, l'espagnol, qu'on a longtemps cru en totale perdition, est revenu du diable vauvert mais a sans aucun doute manqué de justesse pour parachever son retour dans la lumière. Quoiqu'il en soit, cette dernière montée était sublime et à voir les mines déconfites à l'arrivée, nuls doutes que tout un chacun a du puiser bien loin dans ses ressources pour arriver à franchir le sommet.

Les vainqueurs du jour faisaient évidemment partie de l'échappée fleuve d'une bonne vingtaine de coureurs qui avaient pris la fuite au quinzième kilomètre et que le peloton a, comme de coutume, laissé filer. L’écart montera tout de même jusqu’à 8’15” à 75 kilomètres de l’arrivée au sommet de Balcon de Bizkaia et Thomas De Gendt en profite pour rafler les points de la montagne à chaque sommet franchi. Et comme à son habitude de ces derniers jours, c'est à trente kilomètres du but que l'équipe Astana se met en branle et durcit l'allure. Le groupe de tête tient bon là où le peloton s'effrite de toutes parts. C'est la totale débandade, ça explose de partout, certains coureurs sont presque couchés sur leurs vélos tant l'effort est violent.

Tibopino et Tony Gallopin sont les premières victimes collatérales de ce véritable coup de grisou, Uran et Izagirre suivront peu de temps après tandis que Quintana et Kruiswijk, un long moment dans les roues, craqueront finalement à leur tour. L'explication finale pouvait avoir lieu et c'est le vétéran Valverde qui, à ce jeu, s'en est le mieux sorti. Premier des favoris, il se permet même le luxe de reprendre une petite dizaine de secondes sur Yates qui, sans son frère, aurait certainement pris plus cher. Mais la sensation pyrénéenne se nomme assurément Enric Mas auteur d'une prestation de toute beauté. Présent sur tous les fronts depuis le départ de ce Tour d'Espagne, on savait le jeune ibère talentueux. Le voici à présent sur le podium et les deux prochaines étapes de montagne pourraient le mener vers d'autres cieux encore bien plus célestes. Mais, diantre mes aïeux, quelle belle étape !

A la FantaVuelta, là aussi, les jours se suivent mais ne se ressemblent pas, si ce n'est au sommet de la pyramide. Le classement général est, en effet, toujours mené tambours battant par la triplette TeamBoBo, Soleilhas 2018 et No Spain, No Gain mais cette fois, essentiellement grâce à la présence de Woods, la victoire d'étape revient à Team60956Blue. Avec de La Cruz en support de choix, la team s'impose d'un boyau devant Pijot et I Pirati. La dernière ligne droite est désormais en vue et la lutte finale sera assurément intense tant il est impossible de prédire avec certitude l'issue de cette Vuelta on ne peut plus indécise.

Le bon Plan

A 23 ans, Enric Mas Nicolau (20 Fantamillions) n'est pas encore à proprement parler un cador de sa discipline. Et pourtant, la jeune pépite espagnole, formé à bonne école par un certain Pistolero, n'en est pas à son coup d'essai. Grimpeur par excellence, les Tours de Suisse et du Pays Basque n'ont déjà plus de secrets pour lui. Pour la première fois leader sur un grand Tour, Mas fait bien plus que de la simple figuration. Véritable homme fort et acteur dès que les pentes s'élèvent, il démontre qu'il fait désormais partie des meilleurs. Pour 14 Fantateams, sa Vuelta est déjà tout bonnement magnifique et l'avenir proche nous dira si l'espagnol peut viser encore plus haut et faire encore mieux que sa troisième place actuelle. Indéniablement un grand talent en devenir, Pat lefèvere ne s'y était une nouvelle fois pas trompé.

Le mauvais plan

Nairo Quintana (40 Fantamillions) a probablement perdu, dans les Pyrénées, son dernier espoir de gagner encore un Grand Tour un jour. Son crédit était déjà largement écorné et pourtant, nombreux étaient ceux à croire que le colombien de poche pouvait renverser la vapeur d'un train qui ne cesse de dérailler depuis son dernier succès espagnol en 2016. Un nouveau grain de sable est venu enrayer la machine d'un coureur qui n'est plus que l'ombre de celui qu'on a connu en des heures plus glorieuses. Kingtana n'est désormais plus qu'un valet et on ne voit vraiment pas ce qui pourrait amener le natif de Tunja à remonter un jour sur son trône. Grandeur et décadence pour l'énigmatique coureur sud-américain qui nous a tant fait rêver mais qui semble définitivement mourir à petit feu. Triste réalité !

Comments

Je n'aurai qu'un mot à dire pour sa défense! Là-bas aux Covadonga, on sait tout le prix du silence... Là-bas aux Covadonga, on dit que la vie, c'est une folie... Et que la folie, ça se danse...