Le printemps des classiques pavées bat son plein et, en approche du premier point d'orgue qui aura lieu ce week-end avec le Tour des Flandres, ce mercredi, nous est servi une mise en bouche: Dwars door Vlaanderen. 

Au fil de ses plus de 70 ans d’existence, la semi-classique Dwars door Vlaanderen (DDVL) est devenu un rendez-vous incontournable du calendrier cycliste. Déplacée d’une semaine, l interrêt pour la course est remonté d’un cran, après être passé quelques temps au rang de course de seconde zone quand elle était courrue deux jours avant l’E3, et fait désormais pleinement figure de répétition générale du Tour des Flandres, avec 12 bergs (dont les redoutables Kluisberg et Taaienberg) et 3 secteurs pavés, est aussi quelque part son point faible: à 4 jours du Ronde, de nombreux ténors du peloton – dont Sagan et Kwiatkowski - font tout simplement l’impasse sur la course, et ceux qui participent éviteront peut-être de se mettre complètement dans le rouge. Le parcours est en tout cas raccourci d’une vingtaine de kilomètres pour l’occasion, tandis que le Vieux Kwaremont et le Paterberg ont disparu du final, ce qui donne de l’espoir même aux sprinters.

Mais soyons clairs, DDVL est surtout une opportunité de rachat pour les cadors qui ont déçu jusqu’ici, et une des dernières occasions de se mettre en évidence pour les « Flandriens du subtop ». Autant dire que cela fait pas mal de monde…

A cette configuration traditionnelle, il faut ajouter cette année-ci la présence de l’un ou l’autre cador des GT comme Valverde, Quintana ou Bardet, qui viennent se tester sans trop de pression sur le pavé en vue du « petit Paris-Roubaix » programmé à la 9e étape du Tour de France. 

Le top 10

 

 Tiesj Benoot

Avec Sagan et Kwiatko au repos, et GVA loin d’être au mieux de sa forme, Tiesj Benoot, l’homme en forme du début de saison, devient le favori naturel de la course. Et même à quelques encablures du Ronde, on voit mal ce coureur d’une grande (voire parfois excessive) générosité s’économiser. Au contraire, en remportant DDVL, Tiesj se forgerait un précieux avantage psychologique sur ses adversaires en vue de la grande bagarre de dimanche.  

 Les Quickstep

C’est devenu une habitude cette année avec le format des équipes à 7 coureurs : plus de la moitié des Quickstep sont des vainqueurs en puissance ! Lampaert (tenant du titre) et Terpstra (double vainqueur en 2012 et 2014) font figure d’épouvantails ; Stybar et Viviani sont des plans B de première classe. Les Quickstep – une fois de plus en surnombre – ont cochonné leur final à Gand-Wevelgem ; dès lors :  attention ! Cela arrive rarement deux fois de suite aux sbires de Patrick Lefevere…

Greg Van Avermaet

S’il a souvent été avec le groupe des favoris jusque dans le final, le champion olympique n’a jusqu’ici jamais eu le dash pour s’en extraire comme en 2017. Dans son état de forme actuel, on voit mal celui qui se profile comme le super mauvais plan de l’année aller rafler un des deux monuments flandriens. Par contre, sur ce « Ronde light », il faudra encore sans doute compter sérieusement avec lui.

Oliver Naesen

Placé à Kuurne (11e), à l’E3 (4e) puis à Gand-Wevelgem (6e), le champion de Belgique a clairement les jambes pour s’offrir cette semi-classique taillée pour lui. Il était déjà dans le bon coup l’année dernière, finissant finalement 6e. Avec un brin d’expérience en plus et une équipe AG2R entièrement à son service, il est un prétendant solide à la victoire.

Jasper Stuyven

Si on n’a presque jamais vu Stuyven aux avant-postes cette année, il faut par contre se lever tôt pour l’égaler en termes de régularité, avec ses tops 10 à l’Omloop, Sanremo, l’E3 et Gand-Wevelgem. Les fantamanagers adorent déjà, mais il n’est franchement pas exclu de voir le leader de facto de Trek-Segafredo (bye bye Degenkolb) faire encore mieux sur DDVL.  

Wout Van Aert

Le jeune prodige du cyclocross livre un début de saison sur route en tout point remarquable, partant à l’attaque chaque fois qu’il l’a pu. S’il lui manque encore sans doute l’expérience et l’endurance nécessaires à briguer les monuments flandriens, une semi-classique comme DDVL paraît déjà à sa portée.   

 Dylan Groenewegen

S’il nous fallait miser sur un seul sprinter, ce serait bien sûr sur le véloce Hollandais, fort à son affaire depuis le début de saison. Présent dans le final l’année dernière (5e), il a prouvé qu’il pouvait avaler les bergs.   

 Alexei Lutsenko

Un des autres grands attaquants du début de la saison des classiques. Si son talent a l’étendue des plaines kazakhes, Lutsenko a néanmoins jusqu’ici peiné à accrocher le wagon gagnant. Avec un brin de lucidité, il pourrait créer la (demi) surprise sur un parcours qu’il apprécie, finissant sur le podium l’année dernière.  

 Sep Vanmarcke

Toujours placé, (plus) jamais gagnant, l’éternel faux espoir du cyclisme belge devrait bien finir par renouer avec la victoire un de ces jours. Si c’est le cas, cela se passera sans doute sur un parcours avec des secteurs pavés, comme à DDVL.

Edward Theuns

Edward Theuns n’est pas à proprement parler un spécialiste des flandriennes, loin de là, mais DDVL est un petit peu sa course fétiche, avec 2 podiums ces 3 dernières années. Sa 6e place à l’Omloop en début de saison prouve aussi qu’il apprécie les tracés sélectifs. Il sera la carte maîtresse d’une équipe Sunweb jusqu’ici très décevante.

 

  

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