Au lendemain de la première étape de montagne sur les pentes de l'Etna, cette septième joute promettait de faire la part belle aux hommes rapides du peloton. On s'attendait donc à ce que Elia Viviani triple la mise dans son exercice de prédilection, mais le sprinter transalpin n'a, cette fois, pu faire mieux qu'une deuxième place. Car, fort des deux exercices précédents, Sam Bennett a retenu la leçon et, en rusé renard, il n'est sorti de sa boîte qu'au dernier moment pour s'adjuger la plus pimpante des victoires de sa jeune carrière. Niccolo Bonifazio, pourtant retardé par une crevaison dans les ultimes kilomètres, a su trouver les ressources nécessaires pour revenir et monter sur la troisième marche du podium. Pour le reste, il n'y eut guère de faits majeurs, l'échappée matinale, reprise à 20 kilomètres de l'arrivée, a une fois de plus occupé l'essentiel de l'intérêt d'une étape de transition relativement quelconque et les places au classement général restent inchangées.

 

Au Fantagiro, Kessiakoff ne laisse, lui, pas passer sa chance de s'offrir un troisième bouquet et s'adjuge autoritairement un sprint que personne ne pouvait vraiment lui contester. Trentino, avec une équipe portée sur l'offensive, monte sur la deuxième marche, tandis que JF Copé Innocent en termine troisième. Au Général, l'étau se resserre mais pas encore suffisamment pour empêcher les trois mêmes protagonistes de toujours mener la danse au sommet de la hiérarchie Fantacyclique.

 

Le Bon Plan du jour

 

Ce vendredi, à Praia a Mare, Sam Bennett (30 Fantamillions) ne s'est pas juste offert le succès le plus probant de sa carrière. Non content d'enfin lever les bras sur une grande course, le sprinter a non seulement gagné, mais, en plus, il se permet d'entailler sérieusement la confiance d'un Viviani jusque là intouchable. Certes, le maillot cyclamen reste, pour l'instant, hors de portée, mais le coureur de la Bora se pose en son plus sérieux adversaire et pourrait, dans un avenir proche, devenir l'épine dans le pied du sprinter italien qui avait annihilé toute forme de concurrence depuis le départ à Jérusalem. Il faut reconnaître que l'adversité n'est pas dingue et le mérite en revient donc largement à Bennett de secouer le cocotier et de rendre cette course dans la course un rien plus passionnante.

 

Le Mauvais Plan du jour

 

Avec ses six ou sept étapes dévolues aux purs sprinters, il est tout de même interpellant de ne pas voir plus de cadors de la discipline sur ce Giro qui leur a taillé une belle part de gâteau cette année. Ce n'est pas faire injure aux Modolo, Maresjko et autres Bonifazio mais il eut été intéressant de voir d'autres flèches venir s'écharper sur les routes de la Botte. Car, les Groenewegen, Greipel ou encore Ewan voire tout simplement Peto Sagan, c'est assurément une toute autre limonade à laquelle il eut été plaisant de goûter!