La cinquième étape pouvait presque s'apparenter à une journée de repos tant le rythme imposé ce mardi fut faible. Point de baroudeurs pour animer le début de course, seuls le sprint intermédiaire, remporté par Bennett, et le léger coup de semonce de Cosnefroy pour conforter son maillot à pois ont perturbé la douce torpeur d'une journée on ne peut plus tranquille. Les flèches et autres gros mollets s’étaient donc donnés rendez-vous et, à ce petit jeu, c'est une nouvelle fois Wout Van Aert qui en est sorti vainqueur à Privas. Non content de mettre le peloton à plat pour son leader la veille, la sensation belge de ce début de saison particulière s’est adjugé, de fort belle manière, un nouveau succès de prestige au nez et à la barbe des spécialistes du genre. Parfaitement emmené par ses équipiers, Cees Bol échoue dans sa roue, juste devant le nouveau maillot vert, Sam Bennett. À noter également dans les annales, le perte du maillot jaune pour Alaphilippe qui s’est vu sanctionner de 20 secondes de pénalité pour avoir reçu un bidon sous la barre des 20 kilomètres. Interpellant… !

Le bon plan du jour

La performance de Wout Van Aert mérite assurément d’être soulignée mais que dire de celle de Cees Bol qui n’en est pas moins remarquable. Idéalement mis sur orbite par ses partenaires, le plus fort des purs sprinters aujourd’hui, c’était bien lui. Le hollandais low-cost manque la victoire d’un boyau mais, après sa troisième place à Nice samedi, le voilà en bonne position pour être l’homme rapide à petit budget le plus prolifique de cette édition.

Le mauvais plan du Tour

Décidément, l’adage qui dit que quitter la formation de Patrick Lefevere n’est jamais facile, s’est à nouveau vérifié. Et malheureusement pour Elia Viviani, c’est à son tour de s’en mordre les mitaines. Très vite lâché à l’approche de l’emballage final, l’italien n’aura même pas disputé le sprint. Et ce n’est pas sa malheureuse sixième place à Nice qui rendra le sourire aux quinze Fantateams qui ont dépensé pas moins de 55 fantamillions pour le voir lamentablement traîner sa peine dès qu’il faut faire parler la poudre.

La question du jour

La règle, c’est la règle, d’autant plus sur le très formaté Tour de France. Mais perdre le maillot jaune autrement qu’a la pédale et pour la maigre raison qu’on ne peut accepter de bidons dans la dernière ligne droite d’une étape, c’est plus que farfelu. Pourtant, c’est la mésaventure qui voit désormais Julian Alaphilippe pointer à la 17ème place du général. Dura lex sed lex, le chouchou du public va-t-il en profiter aujourd’hui pour faire du Mont Aigoual un nouveau triomphe. À vos pronos !

Comments

Au delà de la règle et de sa stricte application, elle sert à quoi cette règle? Pourquoi empêcher les coureurs de pouvoir se ravitailler dans les 20 derniers kilomètres. C'est quoi la justification de cette règle?

Ce qui est assez interpellant également, c'est que le ravitaillement n'est pas plus autorisé dans les cinquante premiers kilomètres... La faute à une vieille règle complètement révolue qui interdisait aux coureurs de tout simplement se faire ravitailler. La règle n'a guère évolué et, apparemment, aujourd'hui, c'est devenu d'ordre plus écologique et sécuritaire qu'autre chose...

Toujours est-il que le Tour d'Alaf a probablement basculé. Avec le maillot jaune, même s'il n'est pas encore celui de 2019, il se serait battu aujourd'hui. Alors que là, je crains qu'il décroche complètement pour perdre assez de temps et pouvoir se faire plaisir dans les échappées.

Sinon n'oublions pas que le jaune a également trouvé un nouveau porteur dans le fantapeloton. Yak2boules2 vient de prouver qu'il en avait en faisant coup double étape-jaune :)