En véritable facteur, Soren Kragh Andersen s’adjuge, en solitaire, une étape qui n'aura vraiment valu que pour ses haletants vingt derniers kilomètres. Probablement l’ultime joute favorable aux baroudeurs et autres puncheurs, il ne s’agissait pas, aujourd’hui, de laisser passer l’occasion de marquer le Tour de son empreinte. La course est, d’ailleurs, très vite cadenassée par l’équipe de Peto Sagan, toujours en quête de « son »maillot vert et des équipes désireuses d’empocher le pactole du jour. Il faudra attendre le col de la Duchère pour voir les attaques se multiplier et les favoris du jour se déchaîner. Chacun y va de son accélération et c’est, à nouveau, la Sunweb qui, grâce à son son usant travail de sape, va semer la zizanie et emporter la mise. Benoot d’abord, Hirschi ensuite, ont mis le feu aux poudres avant qu’Andersen ne saisisse sa chance aux trois kilomètres et s’impose, avec brio, dans les rues de Lyon. Mezdec et Consonni règlent le peloton, dans lequel figurent de tranquilles leaders, juste devant Sagan, décidément fort peu en veine. Place au Grand Colombier ce dimanche et, on l’espère, à une belle bataille entre cadors.

Le bon plan L’équipe Sunweb, dans son ensemble, mérite bien les honneurs de cette rubrique. Au-delà du bon plan Andersen qui rapporte 300 points pour 14 Fantamillions, les 48 points de Casper Pedersen paraissent assez anecdotiques. Pourtant ils font du danois le coureur, à un million qui plus est, le plus rentable du peloton. Si on y ajoute les quelques 600 points de Hirschi et ceux rapportés par Bol en début de Tour, on obtient une récolte plus que satisfaisante, et de qualité, pour l’équipe batave. Avec Benoot et Roche au taquet, qui sait ce que nous réserve en troisième semaine l’équipe la plus séduisante de ce Tour. Le mauvais plan À contrario, le bilan de la CCC de Greg Van Avermaet et Matteo Trentin s’avère bien maigre. Les deux spécialistes des Classiques n’auront guère pesé sur certaines étapes qui leur correspondaient pourtant à merveille. Outre la quête manquée du maillot jaune, les quelques petites places d’honneur, rudement acquises, ne pèseront guère dans la balance finale. À leur décharge l’effectif de l’équipe polonaise n’est pas vraiment des plus foudroyant et ne favorise pas des masses les desseins de leurs infortunés leaders. Et on ne va pas parler de la piètre prestation de Zakarin, là, ça plomberait vraiment l’ambiance… La question du jour L’étape de demain ne sera pas encore décisive mais elle revêt, tout de même, d’une importance capitale. Trois grandes ascensions à gravir dans les 75 derniers kilomètres, la Selle de Fromentel, 1ère catégorie, 11,1km à 8,1%, le col de la Biche, 1ère catégorie et ses 6,9km à 8,9% et, surtout, l'arrivée au sommet du Grand Colombier, hors-catégorie de 17,4km à 7,1% de moyenne. Du lourd, du costaud, une journée où la moindre défaillance pourrait coûter très cher. Alors, qui craquera le premier ?

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