Jasper Philipsen a remporté sa première victoire sur un grand tour en s’imposant au sprint devant Pascal Ackermann et le jeune Jannik Steimle. Le profil de l’étape avec des multiples côtes et bosses ne semblait pas indiquer que la victoire allait se jouer au sprint. Mais le vent de face violent qui a soufflé pendant toute la journée au eu le dessus sur les attaquants de première heure parmi lesquelles on comptait pourtant des costauds comme Luis Leon Sanchez, Rui Costa, Jose Joaquim Rojas, Mattia Cattaneo ainsi que les infatigables Tim Wellens et Guillaume Martin. Mené par les Bora Hansgrohe, le peloton a repris le courageux et dernier survivant de l’échappée, Mattia Cattaneo, dans les derniers kilomètres, pour disputer un sprint semi-massif, sans certains purs sprinters lâchés auparavant comme Sam Bennett et Max Kanter ou ayant abandonné en début d’étape comme Gerben Thijssen. C’est donc Jasper Philipsen qui remporte une étape au cours de laquelle les leaders du général n’ont évidemment rien tenté, en attendant des parcours plus propices aux attaques prévus dans les prochains jours.

C’est la team Vuelta 1 qui remporte la fanta-étape du jour grâce à Philipsen et Janse Van Rensburg, alors que le duo en tête du classement général reste soudé avant les derniers efforts. Attention, car Bjorn Borg grapille encore quelques points, cette fois grâce à Cort Nielsen et n’est plus qu’à 60 points des leaders.

Le bon plan du jour

Jasper Philipsen n’avait peut-être pas le palmarès ni la vitesse d’un Sam Bennett ou d’un Pascal Ackermann, mais il faisait partie des rares jet-men pouvant vanter des victoires en World Tour. Il coûtait surtout beaucoup moins que ses deux compères plus blasonnés et s’avère être aujourd’hui le sprinter ayant rapporté le plus de points. Avec très peu d’étapes de plaine prévues au parcours, dépenser de l’argent pour un sprinter était probablement pas une bonne idée, mais s’il fallait en choisir un, c’était Jasper Philipsen.

 

Le mauvais plan du tour

Ce n’était en tous les cas pas sur Sam Bennett qu’il fallait miser… L’Irlandais montre depuis quelques jours que les efforts fournis pendant son Tour de France magique sont en train de peser sur ses jambes. Une étape comme celle d’aujourd’hui n’aurait pas dû lui faire peur, surtout si des sprinters à priori moins à l’aise dans les montées comme Ackermann réussissent à rester accrochés au peloton. Mais après son déclassement à Aguilar, l’irlandais semble avoir décroché mentalement. Même une victoire dimanche à Madrid ne suffirait pas pour satisfaire les 66 fantateams qui s’attendait plutôt à une domination sans faille dans les rares sprints prévus au programme.

 

La question du jour

Pourquoi Guillaume Martin participe malgré tout au sprint final pour prendre une 26ème place inutile alors que tous les autres leaders ont profité de la neutralisation des temps à 3 kilomètres de l’arrivée pour finir en douceur. Il avait fait pareil hier, toujours pour cette 26ème place. Doser ses énergies pour atteindre ses objectifs ne semble pas entrer dans sa philosophie de course, car le coup de rein qu’il a donné aujourd’hui sur la ligne d’arrivée (!!) risque de peser dans les organismes lorsque demain ou samedi, il tentera de remporter une étape. On ne va pas lui reprocher son panache, mais quelqu’un devrait peut-être lui poser la question.