Décidément, cette édition du Tour ne manque assurément pas de sel… Quoique ! Le terme est sans doute mal choisi au vu des conditions climatiques cataclysmiques qui se sont abattues ce vendredi au beau milieu de l’étape et ce, bien avant que le peloton n’entame l’ascension qui aurait dû les mener à Tignes. Ce qui a, en toute logique, obligé la direction de course à, purement et simplement, annuler l’étape. Heureusement pour certains et malheureusement pour d'autres, les temps des coureurs ont été pris au passage du col de l’Iseran.  Amputé de sa difficulté principale, l’etape n’en fut pas moins passionnante pour autant.

À commencer par la prise de pouvoir autoritaire d’Egan Bernal qui, au prix d’une attaque foudroyante, a réussi à faire craquer Alaphilippe et à le déposséder de la tunique jaune. Geraint Thomas a été le premier à mettre le feu aux poudres, très vite suivi par son équipier colombien qui a parachevé le travail de son… leader. Loulou a plié mais, finalement, peut-être pas encore vraiment rompu grâce à une perte de temps assez limitée par la fin prématurée de l'étape. Son rêve de parader sur les Champs-Élysées, cheveux au vent et maillot de vainqueur sur les épaules, semble, malgré tout, désormais envolé. 

Un rêve que Thibault Pinot a également vu s’éloigner après  seulement 40 kilomètres de course, la faute à un genou récalcitrant qui l’a vu mettre pied à terre et ranger son vélo au placard d’une nouvelle désillusion. Tibono avait tout en main pour être le premier français, depuis Bernard Hinaut en 1985, à remporter la grande Boucle, mais il n’en sera malheureusement rien. 

Il reste une étape de montagne pour renverser ce qu’il reste encore à renverser mais, avec le temps exécrable qui sévit dans les Alpes, au lieu des 130 kilomètres initialement prévus, le peloton n’en parcourera que… 59. La faute à la malchance mais on aurait aimé, voire adoré, que ce Tour pourtant si exaltant, s’achève d’une manière un rien plus excitante que ce merveilleux privé de sa cerise. 

Confortablement installé sur son trône, Piqouz n’en à probablement cure et la probabilité de le voir triompher dans deux jours devient presque, à présent, une certitude. Les trois premiers du classement et Sagan en support devraient lui ouvrir les portes de la Fantagloire. Pas de vainqueur d’étape suite à l’arrêt de la course, au grand dam de pas mal de pronostiqueurs avisés et de fantamanagers en quête d’une victoire toujours importante pour le bonus. 

Le Bon Plan du jour.  

À 22 ans, sauf accident, Egan Bernal sera donc le premier colombien à gagner le Tour de France. Pour celui qui ne devait normalement pas être présent au départ de cette édition, l’apothéose  est tout simplement grandiose. Le Colombien était le plus fort en montagne et, malgré une entame de course assez timide, il est parvenu, somme toute assez facilement, à se débarrasser d’un Geraint Thomas bien moins intransigeant qu’en 2018. L’avenir s’annonce radieux pour la nouvelle pépite qui risque bien de devenir l’idole de tout un peuple.  

La Bonne Surprise du jour

Difficile de désigner la surprise du jour quand une étape ne va pas à son terme, par contre, celle du Tour l’est un peu moins. Julian Alaphilippe nous a, certes, déjà démontré qu’il était un coureur de grande classe. Mais ce qu’il a réalisé sur cette grande Boucle est tout bonnement un exploit hors-norme. Rien que pour le panache et la classe qui l’animent en permanence, on aurait aimer le voir aller au bout. La raison l’a finalement emporté sur la passion, mais, diantre, quel spectacle ! Encore Merci Loulou…  

Le Mauvais Plan du jour

Quatre abandons en sept participations pour Tibopino… Dur, dur. Un nouveau malencontreux contre-temps s'est une fois de plus immiscé sur la route du franc-comtois qui ne méritait certainement pas ça. Pinot est sorti des Pyrénées en seigneur, il repart malheureusement des Alpes… en pleurs. La sentence est irrévocable mais on n’oubliera pas les intenses et superbes moments qu’il nous à offert cette année. Même si…   
 

Comments

Parfait titre pour cette chronique, Eddy, bien vu ! :-) Par contre, tu nous informes que l'étape de Val Thorens est rabotée de moitié, et là c'est trop tard pour modifier l'Oreillette, hein, désolé... :-)

Quel Tour! Vraiment dommage pour ces étapes raccourcies à cause de la météo. Quant à Tibopino, il a peut-être perdu le Tour mais il a gagné des fans dans le monde entier... une légende...