Philippe Gilbert, après la Lombardie, Liège-Bastogne-Liège et le Ronde, remporte donc son quatrième monument en s'adjugeant méritoirement  ce 117ème Paris-Roubaix. Véritable instigateur et initiateur de l'attaque victorieuse, Philou n'aura pas ménagé sa peine et s'offre, la manière en sus, un succès retentissant sur une course qu'il ne courait pourtant que pour la troisième fois. La tactique du Wolfpack a, cette fois-ci, parfaitement fonctionné et sacre le plus méritant de ses loups. Gilbert ne gagne plus aussi souvent qu'à une céleste époque mais désormais, quand il gagne, c'est pour s'offrir les plus grandes. Nills Pollit, auteur d'une admirable course également, termine deuxième,  tandis que Yves Lampaert offre la troisième place à une équipe qui aura tout de même placé quatre de ses hommes dans le top 10. Ce cru 2019 fut intense et on ne peut plus palpitant, quel régal!

Le bon plan du jour

Malgré une carrière plus proche de son épilogue que de son envol, Philippe Gilbert (27 Fantamillions) aura tout de même eu les faveurs de 60 Fantamanagers au nez fin. Dévoué comme jamais à son équipe et quelque peu malchanceux depuis le départ de ces Classiques, le remoucastrien a fait parler la poudre au moment où on l'attendait peut-être le moins. Gilbert n'a pourtant pas eu peur de très vite prendre les choses en main et est parvenu à mettre la main sur une course qui n'a jamais semblé pouvoir lui échapper tant la maîtrise a semblé totale de bout en bout. Sa victoire rapporte beaucoup de points et lui permet de rentrer dans le cercle fermé des bons plans de ce printemps. Mais hormis ces inespérés fantapoints de dernière minute, c'est surtout l'ensemble de son œuvre qui mérite d'être mise en valeur. Chapeau bas!

 

La surprise du jour

La belle histoire du jour, c’est celle de Evaldas Siskevicius. Rappelez-vous l'année passée à pareille époque de ce malchanceux coureur qui avait terminé, hors délai, la course devant la voiture balai et qui avait tenu, malgré son arrivée plus que tardive et la fermeture des portes, à s'offrir un tour sur le vélodrome de Roubaix. L'abnégation  a payé puisque que ce dimanche, "Siske" a pu prendre part au sprint royal des "battus" et termine, neuvième, à une encablure des vainqueurs du jour. Les années se suivent mais ne se ressemblent pas pour le coureur lituanien de la Delko-Marseille. Dieu seul sait ce qu'il nous réserve pour la prochaine édition…

 

Le mauvais plan du jour

Pas mal de mauvais plan sur ce Paris –Roubaix d'anthologie… La rencontre de Tiesj Benoot et d'un pare-brise, le dérailleur défaillant de Sep Vanmarcke au plus mauvais moment, les chutes à répétition de Wout Van Aert, le fiasco Trek-Segafredo… Bref, on en oublie certainement encore d'autres mais la palme du mauvais plan revient, sans aucun doute, à Taylor Phinney et à son équipe. L'amour indéfectible que nourrit Taylor pour Paris-Roubaix n'est pas neuf. Le plaisir de s'aligner sur la course de son cœur ne lui aura pas amené le bonheur que l'américain, particulièrement malheureux ces dernières années, était cependant en droit d'attendre. Victime d'un ennui mécanique et attendant, sur le bord de la route, que sa voiture lui vienne en aide, celle-ci n'est en fait jamais arrivée. En effet, le pauvre Taylor a tout simplement été oublié par son directeur sportif dans les labourés et on n'ose imaginer le sentiment qu'à bien pu ressentir le sympathique coureur de Boulder quand il s'est rendu compte, l'âme en peine, que "son" Paris-Roubaix s'arrêtait de manière aussi malchanceuse et abrupte. Misère quand tu nous tiens…