Lors de la préparation des équipes avant le prologue de Bologne, il était difficile de créer une équipe équilibrée, tant les leaders au prix exorbitant comme Roglic, Yates, Dumoulin, Lopez ou Viviani semblaient incontournables. Il ne restait plus beaucoup de budget pour créer et rajouter du panache à l’équipe. Et pourtant, on a rarement vu autant de coureurs de second plan marquer autant de points au fantacycling. Ce Fantagiro était fait pour un artiste…

Petit passage en revue de la team idéale qui avec un budget de seulement 194 fantamillions aurait rapporté 11.232 points. Le seul regret, c'est de ne pas avoir pu placer Fausto Masnada dans cette team…

Primoz Roglic, 55 fantamillions, 2526 points

Avec le prologue et le contre-la-montre pour clôturer la première semaine, le Slovène était un investissement très attractif malgré son relatif manque d'expérience sur un tour de trois semaines. De fait, en restant dans les premières places du général pendant plus ou moins tout le Giro, Roglic est le coureur le plus prolifique de la fantacourse. Sa troisième semaine en demi-teinte et surtout son contre-la-montre final qu'il termine 10ème, derrière les spécialistes mais aussi derrière Nibali, prouvent qu'il finit le Giro sur les rotules et qu'un printemps avec un peu moins de courses aurait peut-être été une préparation plus adéquate.

Richard Carapaz, 34 fantamillions, 2459 points

Les mauvaises langues diront que Richie Carapaz a remporté le Giro grâce à l'excessif marquage entre Nibali et Roglic lors des premières étapes de montagne, qu'avec Dumoulin et un Yates en état, les choses auraient été différentes. Mais c'est justement la beauté du cyclisme de voir un outsider profiter de son statut pour piéger les grands favoris qui n'ont pas senti venir la menace à temps. En plus, il faut bien admettre que personne n'a réussi à lâcher l'Equatorien en montagne. Le fait qu'un grimpeur sud-américain remporte un Giro avec trois épreuves contre-la-montre est en outre un exploit de taille. Pour une fois, la tactique à deux leaders a parfaitement fonctionné chez Movistar et même si Landa était au départ l'homme de pointe de la formation espagnole, Carapaz avait déjà bousculé les hiérarchies en réalisant de bien meilleurs contre-la-montre que le Basque en première semaine. Le succès de Richie amène sans aucun doute un vent de fraîcheur dans un cyclisme souvent considéré comme trop calculateur et c'est tant mieux. Et cette ressemblance avec Claudio Chiappucci qui nous rappelle tant de souvenirs...

Vincenzo Nibali, 27 fantamillions, 1973 points

C'est vrai qu'on aurait aimé voir le Requin de Messine remporter un nouveau grand tour, sachant que le temps passe et que n'est pas Chris Horner qui veut. Mais Nibali a encore une fois rencontré plus fort que lui et doit se contenter de la deuxième place, la onzième sur le podium d'un grand tour. Il a commis des erreurs certes, et il l'a avoué, mais il n'a jamais abandonné et a attaqué avec panache dès qu'il en avait les jambes. C'est aussi grâce à lui que ce Giro nous a offert un peu de spectacle malgré tout. La bonne nouvelle dans tout ça, c'est qu'il sera présent au Tour de France.

 

Giulio Ciccone, 18 fantamillions, 1075 points

Rarement la lutte pour le classement du meilleur grimpeur n'a été aussi inexistante. Ce classement qui est souvent un objectif qui vient en cours de route était une priorité pour Giulio Ciccone qui l'a démontré dès le prologue où il a parfaitement géré ses efforts pour faire le meilleur temps dans la montée de San Carlo. Le grimpeur de la Trek a gardé le maillot bleu pendant tout le Giro, à l'exception d'une journée où il l'a temporairement cédé à son équipier Brambilla et n'a laissé aucun espoir à d'autres potentiels prétendants. S'insérant dans la plupart des échappées, il a en outre obtenu une belle victoire dans l'étape du Mortirolo et une troisième place au Monte d'Avena. Sa 16ème place au général ne rapporte pas de points, mais qu'importe, Ciccone était un des super bons plans de ce Giro. 

 

Mikel Landa, 23 fantamillions, 958 points

L'éternel gregario de luxe a retrouvé sa place dans le peloton et dans son équipe, ce qui ne doit pas forcément lui faire plaisir, puisqu'il rate en plus le podium pour quelques secondes, comme lors du Tour 2017. En troisième semaine, Landa était probablement le plus fort, mais il a été fidèle et il paie lourdement les mauvaises prestations lors des contre-la-montre de la première semaine. La bonne nouvelle dans tout ça, c'est qu'il devrait être présent au Tour de France... comme grégario de luxe de Nairo Quintana, bien sûr. 

 

Valerio Conti, 18 fantamillions, 805 points

Le baroudeur romain est l'autre belle surprise parmi les coureurs ayant une valeur aux alentours des 20 millions. Prudent dans les premières étapes en ligne, il est parfaitement placé au général lorsqu'il s'insère dans la bonne échappée lors de la sixième étape qu'il termine à la deuxième place derrière Fausto Masnada. Avec une belle avance, il garde le maillot rose pendant 6 jours avant de le céder à son équipier Jan Polanc. Il se repose quelque jours avant de retenter le coup à Anterselva, où il termine septième avant d'abandonner à cause d'une blessure à la selle.

 

Nans Peters, 7 fantamillions, 625 points

Nans Peters n'était pas vraiment un inconnu au bataillon. Il avait déjà obtenu quelques belles places, notamment une quatrième dans une étape de la Vuelta 2018 ou une cinquième place au Trofeo Lagueglia cette année. Mais de là à rapporter plus de points que Gaviria, Viviani, Zakarin ou Sivakov… Il fallait oser miser sur lui, surtout qu’au sein de l’AG2R, c’étaient plutôt Tony Gallopin et Alexis Vuillermoz qui semblaient désignés pour squatter toutes les échappées de moyenne montagne. Après avoir occupé la deuxième et troisième place au général pendant quelques jours, tout en endossant le maillot blanc de meilleur jeune, ce qui était déjà un petit exploit en soi, Nans ne s’est pas contenté et est allé chercher une très belle victoire d’étape face à des redoutables coureurs comme Chaves, Formolo ou Jungels.

 

Joaquim Rojas, 9 fantamillions, 411 points

Il fallait bien un capitaine de route dans cette team idéale. Et Joaquim Rojas est l’élément parfait pour couvrir ce rôle. Avant que la Moistar ne mette les mains sur le classement général, il bénéficie d’une certaine liberté et entre deux fois de suite dans la bonne échappée, ce qui lui permet d’occuper les hautes places du général pendant plusieurs jours. Rojas confirme qu’il est désormais un baroudeur assez fiable, mais aussi un grégario fidèle lorsque l’équipe en a besoin.

 

Giovanni Carboni, 3 fantamillions, 400 points

Décidemment, cette équipe idéale du Fantagiro est composée  à 4/9 par des coureurs de l’échappée de la sixième étape vers San Giovanni Rotondo. Ce jour-là, Giovanni Carboni a montré que malgré son âge il en a dans les mollets, puisqu’il suit, voir emmène, des vieux briscards comme Rojas et Plaza pour finir dans le deuxième groupe derrière Masnada et Conti. Lui aussi remet ça en troisième semaine, avec une quatrième place dans l’étape d’Anterselva. Grâce aussi au maillot blanc endossé pendant quelques jours, il sauve un peu le Giro des Bardiani, plutôt décevants cette année et surtout, il permet à 21 fantamanagers d’obtenir le bonus fantaleague pour avoir deviné le coureur au meilleur coefficient.

 

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