Nairo Quintana parachève de la plus brillante des manières le dernier acte dans les Alpes en concluant victorieusement au sommet du Semnoz. Victoire d’étape prestigieuse s’il en est, mais aussi maillot du meilleur jeune et du meilleur grimpeur, deuxième au Général, à 23 ans et sur son premier Tour de France, c’est Classe ! Du tout grand art. Purito, lui, confirme tout son panache, grille la politesse à Froome pour la deuxième place derrière le scarabée et en profite pour éjecter Contador, une nouvelle fois à la peine, du podium du Général.

Au Fantatour, là aussi on savait que la journée d’aujourd’hui serait décisive. Confirmations pour certains, désillusions ou satisfactions pour d’autres, c’était l’étape de tous les dangers. A l’arrivée ce samedi, Yorkshire Rose s’impose à Semnoz grâce au travail de sape de Richie Porte, devant le malicieux Eddy et la très latine Quimbaya.

Au Général, 51 Je t’aime s’affirme en leader autoritaire et très costaud. La victoire ne devrait plus lui échapper mais mathématiquement, rien n’est encore fait. Fier d’un titre de super combatif du Tour, Ipanema s’accroche à son titre de dauphin et continue de se battre car, derrière, Eddy Breckx revient comme une balle de fusil et tire sur tout ce qui bouge. Tomyteam en est sa principale victime aujourd’hui. Auteur d’un Tour remarquable, véritable animateur dans la course aux lauriers, The Snake chute du podium au plus mauvais moment. Mais le cannibale n’est pas seul en route. Quimbaya et Tutto Bene fondent également sur la concurrence et s’affirment comme de redoutables finisseurs. Bien des choses peuvent encore arriver. On savait que cela allait se jouer sur le fil du rasoir et nous sommes loin d’être déçus. Le suspense reste entier pour cette arrivée inédite, exaltante et tant attendue demain soir aux Champs-Elysées.

20ème et antépénultième étape, fin de l’acte Alpin et dernière grande bataille prévue sur ce très emballant Tour du centenaire avant la grande parade et l’apothéose finale. Plus rien ne pouvait vraiment arriver à Chris Froome. Par contre rien n’était encore acquis pour le podium et le maillot à pois se tâtait à trouver des épaules dignes de le porter. Le combat s’annonçait épique, le sang allait donc normalement couler…

Comme souvent, une échappée au plus ou moins long cours s’en est allée, mais le dénouement final aura lieu dans la dernière montée. Une fois tous les échappés repris et le peloton sévèrement écrémé, à 8,5 km de l’arrivée, Quintana et Rodriguez prennent la poudre d’escampette sans que personne ne réagisse vraiment derrière. Seul Froome saute dans leurs roues après un léger temps d’hésitation et s’en va jouer avec eux la victoire. Victoire d’étape VIP certes, mais également l’assurance que ces trois hommes là termineront aux trois premières places à Paris. Pour tous les autres, ce n’était plus qu’un combat pour arriver plus ou moins indemne en haut d’un col qui devenait définitivement le berceau de leurs désillusions. Contador et Kreuziger sauvent ce qui peut être sauvé en conservant le top 5, Mollema survit péniblement et dans l’anonymat à la sixième place tandis que Valverde et Talansky terminent en force et intègrent le top 10.

Demain, les Champs et le fantacycliste feu d’artifice, Philippe devient souverain, c’est la fin d’un Tour royal et passionnant, mais surtout l’intronisation d’un nouveau et valeureux champion de la pédale et le sacre d’un nouveau roi.

 Le bon plan du jour

Joaquim Rodriguez (57 Fantamillions) redonne le sourire en cette fin de Tour à ceux qui avaient cru en son talent. Sa troisième semaine est tout bonnement exceptionnelle et riche en points. Il végétait au-delà du Top10 le week-end dernier mais il finit en trombe. Après avoir grignoté son retard jours après jours, il monte finalement méritoirement sur la troisième marche du podium. Assurément un des meilleurs en montagne, bien plus mature qu’avant mais toujours aussi explosif, il est en tout cas un des cadors qui a fait le plus honneur à son statut.

Le mauvais plan du Tour

On se doutait que Pierre Rolland (30 Fantamillions) ne gagnerait pas le Tour mais on attendait bien plus de lui que ce qu’il a bien été capable de nous montrer cette année. Rapidement largué, il se lance dans une quête éperdue d’un maillot à pois qu’il se met en tête de ramener à Paris. Trop chien fou, tactiquement prévisible et limité, presque présomptueux, il s’égare et commet en plus aujourd’hui un écart dangereux et inadmissible sur Anton dans un sprint pour un malheureux point. A l’image d’une équipe Europcar à la dérive, ce geste n’est pas fait pour l’honorer. Dommage Pierrot, autant tu nous avais séduit en 2012, autant tu nous déçois en 2013.