Julian Alaphilippe s'impose pour la deuxième année consécutive sur le fameux Mur de Huy et se pose en nouveau conquistador d'une course qu'il maîtrise désormais à la perfection. L'ancien maître des lieux, Alejandro Valverde, n'a jamais vraiment été, cette année, une menace et se voit donc contraint de lui confier les clefs de son joyau ardennais. Malgré quelques brefs coups de semonce, la Flèche s'est une fois de plus réellement décantée dans le dernier kilomètre où les hommes forts ont pour bonne habitude de s'écharper et se disputer la victoire sur les pentes d'un mur toujours aussi redoutable. Et pour la troisième fois de ces Classiques, le bouquet s'est joué entre les devenus inséparables meilleurs ennemis, Julian Alaphilippe et Jakob Fuglsang. Le duel a cette fois tourné court et il n'a pas échappé au chef de meute français on ne peut plus incisif. Le danois a bien sonné la charge en premier, mais il n'a rien pu faire face au meilleur puncheur du peloton qui a tout de même dû aller chercher loin les ressources qui lui permettent de s'imposer, avec panache, à Huy. Un podium complété par le "revenant", Diego Ulissi, à qui on avait promis la lune en son temps dans nos chers vallons escarpés et qui se rappelle à notre bon souvenir au moment où on ne l'attendait vraisemblablement plus.

Le bon plan du jour

Le bon plan, c'est la bataille au sommet de la pyramide fantacyclique qui fait rage et qui continue de rester particulièrement indécise. Rabo 2019 tient le bon bout depuis un moment mais reste sous la menace de plusieurs Fantateams qui possèdent encore quelques belles cartouches pour le renverser. Avec Alaf, Fuglsang, Teuns et autre Gilbert, il peut pourtant aborder la dernière ligne droite avec une certaine sérénité. Mais, comme on a pu le voir ces dernières semaines, les certitudes d'un jour ne sont pas toujours celles du lendemain. Et c'est là que Our Frank, Carrera Team El Diablo et, dans une moindre mesure, Team 23 ou Wieler, peuvent encore espérer renverser la vapeur et détrôner le leader Oranje. Avec, entre autres, Kwiatkowski, Woods, Bardet ou encore Schachmann, ils jetteront leurs dernières forces vives dans la Doyenne et peuvent encore nourrir le secret espoir de voir leurs poulains bouleverser l'ordre établi et remporter la manne céleste. La tension est à son comble et la Fantafoule en délire, on vous souhaite, messieurs, le meilleur dénouement final à tous.

 

La surprise du jour

La belle surprise nous vient de Livourne en la personne de l'éternel espoir des ascensions courtes et sèches, Diego Ulissi. A 29 ans, l'italien signe à Huy son résultat le plus probant sur une course qu'on lui a longtemps promise. Le puncheur transalpin a toujours eu les qualités pour s'y imposer mais a toujours manqué  de ce petit plus qui fait la différence. Certes, il a rarement totalement démérité et a plusieurs top10 à son actif sur la Flèche wallonne. Mais c'est la première fois qu'il est vraiment en mesure de se battre avec les meilleurs et qu'il parvient à se hisser sur un podium qui lui a souvent tendu les bras. Preuve qu'il s'est un peu perdu dans les méandres fantacycliques de managers toujours avides de perles rémunératrices, il n'y a que le seul Mariooooo Balotellllliiiii qui a vu juste et qui s'est dit que la maturité d'un coureur prenait parfois du temps à éclore. Super Diego donc, il n'y a plus qu'à nous sortir une performance de qualité ce dimanche à Liège pour faire taire les mauvaises langues qui le croyaient à jamais égaré.

 

Le mauvais plan du jour

Pas mal de surprenants mauvais plans ce mercredi, à commencer par la défaillance totale d'un des cadors de ce genre d'épreuves, Dan Martin. Désormais bien loin de son niveau d'antan, l'irlandais, jamais dans le rythme, n'a même pas fini la course. Il avait pourtant clamé cette semaine, haut et fort, qu'il savait comment faire pour s'imposer ici mais il n'aura jamais pu nous montrer la manière dont il comptait s'y prendre. Il n'en sera donc rien, on parle même du syndrôme Van Marcke en coulisses, et il rejoint la liste, impressionnante, des DNF du jour. En effet, outre Martin, il faut rajouter pas mal de grands noms dans la colonne des abandons, et non des moindres. Pozzovivo, Kreuziger, Ion Izagirre, Adam Yates, Albasini, Felline, Hermans, Rosa et, last but not least, Peto Sagan n'ont pu ralier l'arrivée. Il est vrai que de nombreuses chutes ont émaillé la journée et qu'il valait mieux, pour certains, ne pas compromettre le reste de leur saison. Pour le slovaque, on dira juste que ce n'est vraiment pas son année et le voir en totale déroute sur la côte de Cherate ne peut que nous faire prendre conscience de tout l'extraordinaire qu'il a accompli ces dernières années. Le triple champion du monde a besoin de repos et, malgré qu'il avait spécifiquement retardé son pic de forme, il renonce même à s'aligner sur Liège-Bastogne-Liège où il n'aurait, dans l'état actuel des choses, absolument rien pu revendiquer de toute façon. La lose colle aux basques de Sagan, c'est indéniable, et on lui souhaite, sincèrement, de rapidement redevenir celui qui nous a tant fait rêver.

 

Comments

belle plume :) beau sprint final en tout cas... va-t-on revivre l'incroyable victoire d'Ipanema en 2016, qui s'était imposé pour 1 petit point... ?!

Ah, ça me fait plaisir qu'on se souvienne de ce mémorable sprint final 2016 pour la victoire d'Ipanema, qui cette année n'est que l'ombre d'elle même...
Un grand merci à toute l'équipe Fanta qui nous fait tant kiffer!