Le valeureux et stakhanoviste Vasil Kiryenka empoche l'étape du jour tandis que le vieux grognard Horner, toujours en conflit avec sa selle, met à mal la concurrence et se rapproche à 3'' d'un maillot Rouge qui lui tend plus que jamais les bras. 51 Je t'Aime, lui, se rappelle à notre bon souvenir et s'empare de la victoire à Peña Cabarga.
Coup de tonnerre sur la Vuelta! On savait d'avance la victoire promise à un homme fort et Joaquin Rodriguez faisait figure d'épouvantail tant l'arrivée semblait lui convenir comme un gant. Le scénario paraissait presque déjà écrit d'avance mais comme souvent la vérité d'un jour n'est pas toujours celle du lendemain. On attendait du mouvement et comme à l'accoutumée, une échappée ne tarda pas à se former. Et une fois de plus sur cette Vuelta, qui leur aura fait la part belle, c'est l'un de ces fuyards qui alla cueillir le bouquet au terme d'une journée un peu folle. Vasil Kiryenka, Kiri pour les intimes, se voit ainsi récompensé de ses efforts, lui qui tout au long de la saison n'a eu cesse de travailler pour ses leaders. Il devance un autre forçat de la route, Chris-Anker Sorensen et celui qui s'était mis un point d'honneur à achever son troisième grand tour de l'année, Adam Hansen. Qui plus est, cette troisième place s'apparente à la cerise sur le gâteau pour le coureur australien après sa magnifique victoire d'étape sur le Giro cette année.
Mais tout cela paraît relativement anecdotique en comparaison avec le terrible coup de fusil qu'a administré le vieux rat de l'opéra, Chris Horner. Car au plus fort de la pente, c'est lui qui une fois de plus, a réussi à marquer les esprits en Cantabrie. Personne n'a pu suivre son devenu légendaire et aérien coup de pédale et ses adversaires n'ont pu que constater amèrement sa dextérité à dompter les raidars les plus pentus avec l'aisance qu'on lui a désormais découvert. Il touche du doigt le Graal et l'on imagine difficilement que celui-ci puisse finalement lui échapper à Madrid. Pourtant rien n'est encore définitivement acquis dans la course au maillot rouge tant les écarts restent maigres. Nibali courbe l'échine, le Squale de Messine semble montrer ses limites, mais ne s'avoue certainement pas vaincu. Rodriguez fatigue également, car là où on le voyait souverain, il n'arrive au final qu'à limiter la casse. Et c'est peut-être le troisième larron, le bien nommé Imbatido, qui s'avère être parmi les favoris, hormis Horner, celui qui affiche le plus de certitudes quant à un éventuel exploit à Madrid. Il reste deux somptueuses journées pour désigner le roi d'une Vuelta qui nous offre une fois encore une probable inattendue issue.
A la Fantavuelta, 51 Je t'aime, sorti enfin des volutes anisées, empoche la victoire grâce à Egoi Martinez. Une giclette qui n'est pas sans rappeller celle de son compatriote Barguil et qui lui permet de devancer sur la ligne Hells et Miguel. Au Général, on se regarde, on s'observe et Indubreckx continue son cavalier seul, maintenant à bonne distance ce diable de Hells et le Casanova de Warsaw. Nul doute que les attaques vont se succéder, les estocades n'auront cesse de se lancer mais suffiront elles à détrôner le leader pour l'instant incontesté de cette Fantavuelta 2013.
Classements complets de la Vuelta
Le bon plan du jour
Sept Fantateams avaient fait d'Egoi Martinez (3 Fantamillions) leur chasseur de points low-cost. On ne peut leur donner tort tant l'ami Egoi aura fait de son mieux pour se retrouver dans moultes échappées et finalement empocher quelques précieux points dans la course à la Fantavictoire. Ancien lieutenant d'Amstrong, maillot à pois du Tour d'Espagne 2006, il est néanmoins loin le temps où le coureur espagnol terminait 9è de la Vuelta en 2008. Mais il convient de saluer la combativité, le courage et l'abnégation du natif de Navarre dont la longévité et la persévérance inspirent le respect.
Le mauvais plan du tour
On parle peu du leader désigné de la SKY sur cette Vuelta, Sergio Henao (48 Fantamillions). Mais avec 16 points dans sa besace, le bilan apparaît bien maigre pour le colombien dont on attendait monts et merveilles. Après les exploits de ses compatriotes sur les deux autres grands Tours cette année, on l'imaginait assez bien faire de cette édition taillée pour les grimpeurs la sienne. Malheureusement pour les treize Fantateams qui lui ont fait confiance, il aura traversé ce Tour d'Espagne tel un fantôme, trainant continuellement sa peine et errant sans l'ombre d'un éclat. Dommage pour le talentueux Sud-Américain mais il ne fait aucun doute qu'on le reverra dans un proche avenir sous de meilleurs auspices.