Trois semaines intenses de cyclisme. Pas vraiment de suspens au Tour mais une bagarre jusqu’au bout au Fantatour. Il y a des choses qui resteront positivement gravées dans nos mémoires, d’autres plutôt négativement. Petit bilan des trois semaines les plus attendues de l’année dans le monde fantacycliste.

  • Les étapes en Corse. Oui, bien sûr, le paysage était beau et on a tous eu envie de partir faire du camping dans l’Ile de Beauté pendant les prochaines vacances, mais les étapes en Corse n’ont finalement pas été aussi intéressantes qu’on pouvait espérer. Les difficultés étaient placées trop loin de l’arrivée pour qu’elles aient un réel impact sur la course, et au lieu d’être le terrain pour une première explication entre leaders, elles ont uniquement permis de lâcher quelques sprinters.

 

  • L’absence d’étape piège. Ceux qui suivent les autres grands tours savent que des étapes moins prestigieuses mais avec des difficultés bien placées, peuvent être bien plus spectaculaires que les soi-disantes étapes reine de haute montagne. Une arrivée en haut d’une côte courte mais raide ou en bas d’une descente difficile sont souvent le terrain de bagarres imprévues. Hormis l'étape de la bordure, il n’y en a eu aucune dans ce Tour et c’est dommage.

 

  • Les points récoltés par Joaquim Rodriguez au Fantatour. Le Purito a été sous-évalué pendant tout le Tour, mais il termine quand même sur le podium à Paris, devenant avec Nibali le seul coureur en activité à avoir été sur les podiums des trois grands tours. Il débute l’épreuve en sourdine et pour ça il n’apportera pas tellement de points au Fantatour. Mais il remonte place par place, jusqu’à déloger Contador du podium, celui même qui lui avait ravi la victoire à la Vuelta en 2012. C’est lui bien plus que Quintana qui dynamite les étapes de montagne de la dernière semaine. C’est pour cela qu’on l’aime bien Purito et qu’on espère vraiment qu’il puisse gagner un grand tour très bientôt. Peut-être même encore en 2013...

 

  • Pierre Rolland. Certains comportements de Rolland étaient à la limite du fair-play, et l’ancien maillot blanc sort du Tour avec une réputation de coureur antipathique. A la limite, ce n’est pas trop grave, mais ce qui est plus énervant, c’était sa façon de courir un peu anarchique, avec des dépenses d’énergie pour rien et des efforts inutiles qui l’ont vite exclu de la lutte pour le classement général. Bon, Pirazzi avait fait la même chose au Giro, mais lui au moins, il avait remporté le maillot du meilleur grimpeur. Rolland, il a fait plein de cinéma pour ne finalement rien gagner à part un prix de combatif du jour. L’école Thomas Voeckler…

 

  • Les vélos BMC. Pour une équipe qui a comme sponsor une marque de bicyclette, avoir des problèmes techniques en permanence, ça le fou un peu mal. Bon, à part ça, les BMC ont encore une fois réussi à être perdants sur tous les terrains. Un leader qui craque parce que trop jeune, un autre qui craque parce que trop vieux et au milieu, un champion du monde qui se demande ce qu’il fou là. Une petite pensée quand même pour Cadel Evans, on ne lui souhaitait pas une fin pareille. Bah, il ne peut pas trop se plaindre, il a quand même terminé sur le podium du Giro grâce à l’annulation de la plupart des cols de haute montagne.

 

  • Alberto Contador. On savait que le Pistolero n’était plus celui d’avant sa suspension et on a très vite vu qu’il n’avait pas les jambes pour battre Froome à la régulière. Mais on a quand même attendu un coup de génie tactique comme seul Contador en a les secrets. En vain. Ok, il y a eu la bordure, mais c'était un tir de mitraillette d'une équipe entière, pas un coup de Pistolero. Sa dernière cartouche a peut-être bien été tirée à Fuente Dé, lors de la Vuelta 2012.

 

  • Les bons plans à 20 fantamillions. A part Bakelants, Rojas et Ten Dam, mais ce n'était pas évident de les prendre, la plupart des coureurs à des prix aux alentours des 20 millions ont déçu. Hesjedal, Cunego, Bennati, Nordhaug, Kessiakof, Zubeldia, Navardauskas, Velits, Danielson, Tony Gallopin, Castroviejo ou Goss n’ont presque rien rapporté. Même ceux qui ont fait un bon Tour comme Navarro, Monfort ou Bardet restent sous la barre des 100 points ou presque.

 

  • Thomas De Gendt. Quelqu’un qui dans les deux dernières saisons à terminé troisième du Giro, quatrième à l’Alpe d’Huez, quatrième dans un contre-la-montre de 50 kilomètre au Tour et qui coûtait 9 fantamillions, ne pouvait qu’être un bon plan. D’autant plus que cette saison il n’a pas eu à gérer son mariage. Mais il est sorti du classement général dès la deuxième étape et a été incapable de lutter sérieusement pour une victoire d’étape. Pourtant, il a eu un coup d’éclat sur le contre-la-montre du Mont St Michel. Trop irrégulier, trop imprévisible, trop énigmatique.

 

  • Le craquage des Néerlandais. Comme toujours, ils ont craqué dès qu’ils y ont cru. En fait, c’est plutôt amusant.

 

  • Chass’ Patat. 144 points en trois semaines. Fallait vraiment le faire. Le seul problème c’est le nom. S’il avait choisi Lanterne Rouge, il aurait eu un 10 sur 10.