Le bon plan du jour

Il fallait du cran pour miser sur une jeune coureur de 22 ans faisant partie d’une équipe qui avait déjà deux leaders pour le général en la personne de Landa et Bilbao. Mais 10 fantamanagers n’ont pas hésité de dépenser 14 millions pour l’espoir colombien et sont aujourd’hui récompensé de leur audace. Santiago Buitrago avait visiblement carte blanche pour entrer dans les échappées, ce qui lui avait déjà permis de terminer 5ème à Gênes et 2ème à Cogne. Mais ce mercredi, il a montré qu’il apprend vite, gérant parfaitement sa journée, et surtout la dernière ascension, en allant chercher une victoire qui risque d’en appeler d’autres dans les prochaines années.

Le mauvais plan du tour

Les 80 fantateams qui espéraient voir Hugh Carthy revenir au plus haut niveau sur le Giro, avaient pris acte du fait que depuis l’étape de Turin, le Britannique ne lutterait pas pour les premières positions du classement général. Pourtant, Carthy a montré qu’il souhaitait se faire pardonner, en entrant tous les jours dans la bonne échappée depuis son craquage dans le circuit piémontais. La volonté y est, le coup de pédale aussi, la générosité est attendrissante. Par contre, pour la tactique de course, la gestion de l’effort et la capacité de la mettre au fond, on repassera. Systématiquement piégé dans les descentes ou le portions de plaine entre deux cols, Carthy mène à chaque fois la poursuite, fait des efforts qui profitent à ses compagnons de route alors que lui craque toujours sur la fin. Il a fortement contribué à la victoire de Ciccone à Cogne, à celle de Jan Hirt à Aprica, ainsi qu’à celle de Buitrago aujourd’hui. Pour lui, des places d’honneur qui ne rapportent pas grand-chose et la possibilité d‘entrer dans le top-10 du général, mais surtout beaucoup de frustration.

Le prono-provoc pour la 18ème étape

S’il y a un coureur dans le peloton qui connait les limites physiques des cyclistes en troisième semaine des grands tours, c’est Thomas De Gendt. Pas étonnant de voir le baroudeur belge se glisser dans l’échappée matinale en compagnie de deux Drone Hopper – Androne et d’un Bardiani. Mais alors que les attaquants italiens ne veulent que montrer le maillot, De Gendt sait que les sprinters et leurs équipiers sont épuisés et qu’il y a un coup à jouer. Il résiste en solitaire au retour du peloton et va cueillir son deuxième bouquet au nez et à la barbe des jet-men sur les rotules.