Matthew Hayman a créé la surprise en remportant une 114ème édition de Paris-Roubaix passionnante. L'australien devance au sprint un Tom Boonen passé tout proche d'un exploit historique et ses autres compagnons d'échappée, Ian Stannard, Sep Vanmarcke et Edvald Boasson-Hagen. Fabian Cancellara et Peter Sagan ont été piégés par une chute survenue à plus de 100 kilomètres de l'arrivée, alors que d'autres favoris ont également mangé du pavé. Au Fantaclassics c'est la team Glory qui remporte la course du jour avec les 122 points obtenus grâce à Boonen, Stannard, Sagan et Luke Rowe. Elle devance The King et Bondjoulespoyons. Grâce à Stannard et Boasson-Hagen, La Gitane tente sa dernière attaque et lance le sprint pour la victoire finale de très loin.

Les Notes de la journée pour y voir plus clair.

10 – Tom Boonen

On le pensait fini, mais Tornado Tom l'avait annoncé: la course qui compte pour lui, c'est Paris-Roubaix. Tactiquement parfait, il réussit à piéger Cancellara et Sagan, contrôle bien les Sky et Vanmarcke dans le groupe de tête pour disputer la victoire au vélodrome de Roubaix. Il se donne peut-être trop dans les trois derniers kilomètres, probablement par peur de rater le coche et se fait donc avoir par Hayman au sprint. Boonen est passé très très proche du record historique d'une cinquième victoire à Roubaix. Il la méritait. La déception doit être énorme, mais il a malgré tout gardé le sourire. Un champion. Une légende.

10 – Fabian Cancellara

Si on donne la note maximale à Boonen, on ne peut que la donner aussi à Spartakus Cancellara. Ne fut-ce que pour sa deuxième place au Ronde la semaine dernière et l'énorme générosité dont il a fait preuve tout au long de la course. Cancellara s'est fait piéger par la chute à 100 bornes de l'arrivée, il s'est trouvé seul pour revenir sur le groupe Boonen, il a rechuté. Il a fait les 50 derniers kilomètres en solitaire avant de recevoir l'ovation du vélodrome. Bon, la chute sur la piste avec le drapeau suisse dans les mains, ce n'est pas super classe comme révérence, mais on ne rigole pas des légendes…

 9,5 – Matthew Hayman

Il n'est pas une légende, mais il obtient la plus belle victoire de sa carrière à 37 ans. Dans l'échappée de la première heure, il gère parfaitement le rythme des leaders, semble distancié dans le Carrefour de l'Arbre mais revient pour jouer parfaitement son rôle d'outsider. Son sprint de vieux pistard est parfait. On n'avait jamais vu un coureur à 2 fantamillions remporter un Monument. C'est fait. Bravo.

9 – Glory

La team Glory avait montré qu'elle était en forme en prenant les deux premières place du Scheldeprijs avec Kittel et Cavendish. Bien calé en dernière position du groupe de tête depuis quelque temps, elle produit son effort au bon moment et obtient une belle victoire grâce à Boonen, Stannard, Sagan et Rowe. Une victoire qui la propulse en troisième position du classement général. Avec une team inédite, remplie de coureurs anglo-saxons, Glory est en position parfaite pour aborder la dernière ligne droite, notamment avec Daniel Martin, Nicolas Roche et les frères Yates. Il y aurait aussi Philippe Gilbert pour aider, s'il ne s'était pas bagarré avec un automobiliste bourré….

8 – La Gitane

Tel un Roger De Vlaeminck, La Gitane fait parler son expérience sur les routes pavées. Après une première accélération au GP de l'Escaut, elle profite de la mésentente parmi les poursuivants pour en remettre une couche en lançant dans la bagarre ses meilleurs rouleurs, à savoir Stannard et Boasson-Hagen. 69 points d'avance sur le deuxième au classement général, c'est jouable, même si La Gitane est désormais en roue libre, avec uniquement quelques légers atouts pour les Ardennaises comme Colbrelli, Jungels et Nibali.

7.5 – Ian Stannard

Parmi les outsiders à moins de 20 fantamillions, Ian Stannard était finalement le gars à prendre. Malgré le fait qu'il n'ait fait que deux courses à fond, il rapporte 82 points grâce à ses deux troisièmes places. Dimanche, il semblait en difficulté à plusieurs reprises, mais a toujours réussi à revenir, y compris pour prendre une troisième place au sprint final alors qu'il est rentré dans le vélodrome avec 200 mètres de retard sur les premiers.

7 – Eddy Breckx, Is Fédir Linn, 1909 Pepinette, Dynamo Cyclo, Gland-Wevegem, Ipanema

Ils sont tous là. Ils s'accrochent comme ils peuvent. Certains attendent les Ardennaises avec impatience, d'autres attendent des nouvelles de leurs poulains qui n'ont pas fait de courses depuis quelque temps. D'autres se disent "mais putain, pourquoi se bagarrer avec un automobiliste bourré la veille des Ardennaises". Ce qui est certain, c'est que le groupe des poursuivants est bien nourri et avec 7 équipes à moins de 100 points de la tête, le suspense n'a jamais été aussi grand au Fantaclassics.

6.5 – Edvald Boasson-Hagen

Pour enfin faire taire tous ceux qui n'arrêtaient pas de pointer ses mauvaises performances dans les classiques depuis plusieurs années, Boasson-Hagen a enfin trouvé la journée qui lui fallait. 14 fantateams peuvent souffler, elles n'ont pas claqué 9 millions pour rien. Bon, on pensait qu'il était encore un bon sprinter et qu'il pouvait gagner sur le vélodrome, mais faut pas trop lui en demander quand même.

6 – Team Sky

Pour une fois, ils ont fait les patrons dans une grande classique comme ils le font généralement dans les étapes des grands tours. Sauf qu'au meilleur moment, deux chutes ont mis hors-jeu les italiens Gianni Moscon et Salvatore Puccio et compromis la course de Luke Rowe. Avec quatre hommes devant, les choses auraient été bien différentes et ils auraient peut-être enfin gagné une Classique Monument.

6 – Sep Vanmarcke

C'est triste à dire, mais malgré une course généreuse où il a montré qu'il était le meilleur rouleur sur pavé, Sep Vanmarcke a réalisé qu'il n'était pas encore le grand champion capable de se défaire seul et à la pédale de ses compagnons d'échappée. Il aura d'autres occasions, il remportera peut-être même Paris-Roubaix un jour, mais n'est pas Cancellara ou Boonen qui veut.

5 – Daniel Oss

On a souvent regretté que Daniel Oss doit se contenter d'un rôle de gregario pour aider son leader Greg Van Avermaet alors qu'il semble avoir le potentiel pour jouer la gagner. Mais depuis que GVA n'est plus là, on ne voit plus la crinière du bon Daniel. Dommage.

4 – Zdenek Stybar, Lars Boom, Alexandr Kristoff, Nicki Terpstra, Jens Keukeleire

Paris-Roubaix était leur dernière chance de sauver une campagne des classiques largement en dessous des attentes. Mais quand ça ne va pas, ça ne va pas. Aucun point pour ces cinq coureurs dont quatre avaient fait un top-10 l'an dernier, alors que Terpstra était le vainqueur en 2014.  Avec Rowe, ils étaient d'ailleurs les seuls du top-10 de 2015 à s'aligner au départ. Degenkolb, Van Avaermaet, Elminger, Lampart et Debusschere étant forfait pour blessures. Comme quoi, les Paris-Roubaix se suivent et ne se ressemblent vraiment pas…

 

Comments

On crie à l'édition mythique.... Bon, bravo Hayman, mais perso, ça ne m'aurait assurément pas déplu de voir les cadors réellement se battre sur les pavés. Que serait-il arrivé sans cette chute ? Un petit goût de trop peu je trouve...

Je comprend Eddy... Mais j'avoue que pour le spectateur neutre (et je l'étais hier, puisque j'ai vite compris que ce n'était pas mon jour... surtout après la chute de Rowe), c'était une belle course. Ouverte jusqu'au bout. Les 5 derniers kilomètres étaient passionnants. C'est certain que s'il y avait eu Cancellara devant, ça se passait autrement, mais il y aurait eu bien moins de suspens... Après, je comprend... Si au final, il te manque 50 points, la chute t'aura couté très cher

Je trouve aussi , malgré tout, que c'était palpitant... dommage pour Tom, et en même temps c 'est bien comme ça...il la gagnera ptet a 39 ans avec un scénario assez similaire..

Ca l'était, c'est clair, je trouve qu'il manquait juste ce petit grain de folie qui aurait rendu les 50 derniers kils encore bien plus palpitant. Indépendamment du Fantacyclisme. Avec Cance, Sagan, Terpstra et consorts, la course s'en serait retrouvée encore bien plus dense. Surtout dans les portions pavées où seul Van Marcke a fait le show. Mais bon, l'issue est belle et Tommeke a montré qu'il n'était pas une légende pour rien ! Un boyau, c'est bien peu...