Il n’y avait pas beaucoup de leaders sur les routes brabançonnes, mais les rares noms connus et présents dans quelques fantateams ne se sont pas cachés au cours d’une course très intense, marquée par des attaques permanentes, surtout dans les 30 derniers kilomètres. On attendait un sprint serré entre les survivants du dernier mur placé sous la flamme rouge, mais ce scénario n’a pas eu lieu. La progression de Tony Gallopin dans l’avant dernière difficulté a permis la création d’un groupe comprenant également Julian Alaphilippe, Enrico Gasparotto, David Tanner et Petr Vakoc. Le travail d’Alaphilippe a alors permis de creuser le trou avec le peloton et aux cinq hommes de se disputer la victoire. On avait des doutes sur les conditions d’Alaphilippe. Et bien, on n’en a plus. Le français, déjà à l’attaque avec Wellens quelques kilomètres plus tôt, a été décisif pour la victoire de son coéquipier. Cela rassure évidemment les huit fantamanagers qui se sont dits qu’il allait rééditer les bonnes performances de l’an dernier. Mais encore faut-il qu’Alaphilippe ne prenne pas goût à son nouveau rôle de grégario de luxe, car s’il s’est autant sacrifié pour Petr Vakoc mercredi, que fera-t-il pour Daniel Martin à la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège ?

Toujours est-il que le tchèque a placé son attaque dans le dernier mur et s’est envolé vers sa troisième victoire de la saison. Pour un fantamillion, Petr Vakoc est clairement un des tout bons plans de ce Fantaclassics. Après sa cinquième place aux Strade Bianche, il rapporte 35 points supplémentaires et devient le grand favori pour le classement du coureur au meilleur coefficient. Personne ne l’a vu venir ou n’a eu le courage de le prendre, alors que malgré son prix minimal, il avait déjà montré des belles choses en avant-saison. Le seul qui a tenté de résister au nouveau phénomène tchèque a été le bon vieux Enrico Gasparotto, alors que Tony Gallopin n’a pas pu suivre dès les premières rampes du mur. Une prestation un peu décevante de Tony, car quelqu’un qui veut gagner des grandes classiques ne devrait pas se planter au moment crucial d’une course mineure, même s’il a probablement payé les efforts fournis dans la côte précédente.

La troisième place de Gallopin est cependant suffisante pour offrir la victoire du jour à la team ARC164, la seule équipe qui compte sur le coureur Lotto-Soudal. Une victoire avec une seule troisième place ? Oui, les flandriennes sont finies, on rentre dans une phase de l’épreuve où les points sont rares mais précieux. El Diablo et la Team Koum sont les seules équipes à avoir placé deux coureurs dans le top-10, mais la cinquième place de Matthews, la sixième de Colbrelli et la huitième d’Alaphilippe, n’ont pas rapporté assez de points pour aller chercher une victoire. Colbrelli permet d’ailleurs à La Gitane de ne pas rentrer bredouille d’Overijse, de gérer son avance au classement général et de s’approcher d’une possible victoire finale. Evidemment, un triplé de Rebellin comme en 2004 ou des victoires surprises de coureurs peu cotés genre Paterski, Arredondo voir même Betancur, feraient l’affaire du Gitan… Mais ça reste un peu fantaisiste et le Fantaclassics est loin d’être fini. De nombreuses fantateams qui ne sont finalement pas si loin au classement général attendent avec impatience le triptyque ardennais en espérant voir leur poulain Kwiatkowski, Martin, Valverde, Alaphilippe, Gilbert, Rodriguez, Vuillermoz, Bardet ou Costa dominer la scène afin de leur permettre de lutter pour une place dans le haut du classement, voir plus.