
La nouvelle année et les premiers jours de janvier marquent non seulement l’habituelle brochette de bonnes résolutions, mais aussi le début des courses cyclistes dans l’hémisphère sud. Une saison qui s’annonce comme toujours passionnante, surtout si on la suit à travers les jeux de fantacyclisme. Petite présentation de la saison, histoire de chauffer les moteurs.
Le mercato et les transferts : une petite révolution
Cette année plus que les autres, l’intersaison a été marquée par de nombreux changements et transferts qui ont pas mal chamboulé le peloton. La disparition de deux équipes Pro-Tour, la création d’une nouvelle écurie basée au Bahrain, le transfert de très gros noms et l’arrivée de nouveaux sponsors ont donné lieu à une petite révolution avec un peloton très différent de celui qu’on a suivi il y a encore quelques mois. L’exode des coureurs Tinkoff et IAM a évidemment offert quelques beaux transferts, à commencer par l’arrivée d’Alberto Contador chez Trek-Segafredo ou de Peter Sagan chez Bora-Hansgrohe. Mais un des faits majeurs du mercato d’intersaison est la création de la nouvelle team Bahrain-Merida construite autour de Vincenzo Nibali. Cette formation du Moyen-Orient dirigée par Brent Copeland a réussi à regrouper une belle liste de coureurs, parmi lesquels ont peu citer, Heinrich Haussler, Sonny Colbrelli, Valerio Agnoli, Giovanni Visconti, Borut Bozic, Niccolo Bonifazio, Manuele Boaro, Enrico Gasparotto, Ramunas Navardauskas, Luka Pibernik, Ion Izagirre, Javier Moreno ou Grega Bole. A première vue, cela ressemble plus à une armada de mercenaires qu’à une équipe cohérente et capable de briller sur plusieurs courses du calendrier. Surtout qu’il semble manquer un vrai lieutenant à Nibali, un grimpeur capable de le soutenir dans la haute montagne comme l’étaient Scarponi, Tangert ou Fuglsang chez Astana ou comme le sont Woet Poels, Mikel Nieve ou Geraint Thomas chez Sky. Le casting n’est donc pas complètement raté, mais visiblement incomplet.
Ce n’est pas tout. On a déjà mentionné les transferts de Contador et Sagan, mais ce ne sont pas les seuls leaders qui ont changé de maillot. L’équipe Trek-Segafredo a également fait venir John Degenkolb afin de compenser le départ à la retraite de Fabian Cancellara et de continuer à jouer la gagne sur les classiques. Michael Matthews a quant à lui quitté son Orica nationale pour justement remplacer John Degenkolb chez Giant. Il y retrouvera également Wilco Kelderman, parti chercher un nouveau souffle loin de son écurie historique Lotto NL. D’autres transferts majeurs sont le retour de Philippe Gilbert en Belgique, chez Quik-Step, l’arrivée de Toni Martin chez Katusha, de Roman Kreuziger chez Orica, de Sep Vanmarcke, Taylor Phinney et Tom Van Asbroeck chez Cannondale ou de Rafal Majka et Leopold Konig chez Bora-Hansgrohe. Astana a également recruté large en transférant des coureurs comme Michael Valgren, Oscar Gatto, Moreno Moser, Pello Bilbao ou Matti Breschel. Comme on vient de voir, plusieurs équipes ont également changé de nom : Giant-Alpecin devient Sunweb, Katusha passe sous licence Suisse et est associé au sponsor Alpecin, Orica aura la marque Scott comme deuxième sponsor et Etix ne sera plus le sponsor de la formation de Patrick Lefevere qui se nommera simplement QuickStep Floors. Un autre changement majeur est le changement de nom et de nationalité de Lampre qui devient la team UAE Abu Dahbi sous pavillon des Emirats Arabes Unis. Lampre quitte donc le cyclisme après 27 ans sans qu’on ne sache vraiment ce que cette marque représente… Il n’y aura donc plus aucune formation Pro-Tour italienne en 2017 alors que les coureurs transalpins constituent le groupe le plus nombreux parmi les équipes de première catégorie. On mentionnera également les changements d’équipe de Ben Swift (de Sky vers UAE Abu Dahbi) de Diego Rosa (d’Astana vers Sky), de Darwin Atapuma (de BMC vers UAE Abu Dahbi), de Jarlinson Pantano (d’IAM vers Trek) ou de Juan-José Lobato (de Movistar vers Lotto Jumbo NL). Il faut aussi enregistrer les retraites attendues ou non de plusieurs coureurs, dont celle surprenante de Gianni Meersman, qui après avoir signé chez Fortuneo-Vital Concept a annoncé qu’il abandonnait le cyclisme à cause d’un problème au cœur.
On notera finalement qu'avec la disparition des maillots Lampre, Tinkoff et IAM, le peloton perd un peu de sa multi-colorité. Un tier des maillots des équipes Pro-Tour sont à dominance rouge, l'autre tiers plutôt blanc et le troisième tiers à tendance bleue. Heureusement qu'il reste au moins un maillot arc-en-ciel...
Bref, ce sera un beau bordel lors des premières courses et il ne faudra pas perdre trop de temps pour se mettre à jour avant les courses qui comptent, c’est-à-dire les classiques de printemps.
Le calendrier et les courses : le Giro du centenaire vs le Tour de France
A part la suppression de quelques épreuves comme le Tour du Qatar ou le Criterium International et le déplacements d’autres épreuves comme le championnat d’Europe (qui se déroulera début août au Danemark) et le Gran Piemonte (qui sera organisé fin juin pour offrir le titre de champion d’Italie), le calendrier cycliste de 2017 reste plus ou moins inchangé. Par rapport aux épreuves du fantacyclisme, le Fantaclassics de printemps débutera le 25 février avec le Omloop Het Nieuwsblad et se terminera comme toujours avec Liège-Bastogne-Liège deux mois plus tard. Cette année, la semi classique italienne GP Industria & Artigianato sera rajoutée au calendrier des courses du Fantaclassis de printemps. Pas tellement parce que cette course à été promue au rang 1.HC cette année, mais surtout parce qu’elle se déroule le dimanche du week-end des Strade Bianche et qu’elle précède le départ de Tirreno-Adriatico, garantissant ainsi un bon nombre de participants de valeur. Elle permettra d’ajouter une course pour puncheur supplémentaire et surtout, elle permettra d’avoir un week-end italien avec deux courses qui suivront le traditionnel week-end d’ouverture avec le Omloop Nieuwsblad et Kuurne-Bruxelles-Kuurne. Le Fantaclassics de printemps sera suivi du FantaGiro, du FantaTour et de la FantaVuelta. L’organisation d’un Fantaclassics d’automne reste à confirmer en fonction des possibilités offertes par le calendrier, mais quoi qu’il arrive, les championnats du monde de Bergen en Norvège seront à nouveau organisés avec une course d’un jour permettant de désigner le fanta-champion du monde. La Fantaleague qui offre des points à chaque épreuve majeure (Fantaclassics, FantaGiro, FantaTour et FantaVuelta) permettra de récompenser le manager le plus régulier de la saison.
En ce qui concerne les grands tours, l’année 2017 sera marquée par la 100ème édition du Giro. Les organisateurs ont concocté une édition de luxe, avec le grand départ en Sardaigne, suivi de quelques étapes en Sicile avant de remonter la botte et passer par toutes les montagnes mythiques qui ont marqué l’histoire de la course. Si le parcours est très séduisant, il faudra voir si la startlist le sera tout autant. Les italiens Aru et Nibali ont évidemment confirmé leur présence, mais il serait dommage qu’il n’y ait pas d’autres grands leaders au départ. Contre toute attente, cela semble assez bien parti : Kruijswijk, Dumoulin, Landa et Konig retenteront leurs chances, alors que Rui Costa, Thibaut Pinot, Wilco Kelderman, Tejay Van Garderen et Bauke Mollema iront voir si les routes italiennes sont moins maudites que celles françaises. Geraint Thomas tentera quant à lui pour la première fois de jouer le classement général dans un grand tour. Majka, Chaves et Quintana se tâtent, alors que Froome, Bardet, Valverde, Richie Porte, Uran et Contador ont d’ors-et-déjà annoncé qu’ils se concentreront sur le Tour de France. Un Tour de France qui partira d’Allemagne et qui s’annonce assez montagneux, mais qui commence visiblement à avoir du mal à garder sa mainmise médiatique et présentera une startlist moins attrayante que d'habitude. Il faut dire que l’édition 2016 particulièrement ennuyante n’a pas augmenté la confiance envers la Grande Boucle lorsqu'il s'agit d'offir un spectacle digne de ce nom. Il restera alors la Vuelta qui assure chaque année son rôle de tour de consolation mais qui offre toujours une belle bataille, même si à première vue, le parcours semble moins dur que d'habitude.
Les enjeux de 2017
Sans vouloir faire des prévisions sur le déroulement de la saison cycliste à venir, on peut malgré tout identifier quelques grands thèmes qui pourront être un fil conducteur pour suivre les premières courses et analyser les rapports de forces en présence. Voici quelques interrogations qui peuvent être considérées comme les enjeux majeurs de la saison.
- Peter Sagan pourra-t-il rééditer son incroyable saison 2016 ? Avec son maillot arc-en-ciel sur les épaules, Peter Sagan n’a pas tremblé et a probablement réussi sa plus belle saison en 2016. Pourra-t-il être tout aussi performant et surtout gagnant en 2017? Les motivations ne devraient pas manquer au Slovaque, car il y a encore de belles courses qui manquent à son palmarès, à commencer par Milan-Sanremo ou Paris-Roubaix, mais Sagan a mis la barre très haut et une saison avec moins de victoires prestigieuses sera vite considérée comme un échec. Si, depuis la retraite de Cancellara, le double champion du monde est le seul coureur qui a le potentiel pour réussir le triplé monumental Sanremo-Flandres-Roubaix, il faut rappeler que Sagan a changé d’équipe cette année et qu’après son transfert précédant chez Tinkoff, sa première saison fut assez décevante.
- En 2016, Fabian Cancellara a parfaitement réussi sa dernière saison en étant au rendez-vous au printemps et en remportant le titre olympique du contre-la-montre à Rio. Purito Rodriguez a été moins performant mais a quand même réussi un beau Tour de France. Qu’en sera-t-il pour les coureurs qui annoncent leur retraite fin 2017 ? A commencer par Tom Boonen qui raccrochera son vélo après Paris-Roubaix ou Alberto Contador qui tentera une dernière fois de remporter le maillot jaune. On pense aussi à Alejandro Valverde, qui aura bientôt 37 ans et qui pourrait bien se dire « basta » un de ces jours. Certains d’entre eux se diront «j’aurais pas dû tirer en longueur », d’autres se réjouiront de leur dernière grande victoire. Reste à savoir à qui il faudra faire plus confiance…
- Le Giro du centenaire s’annonce comme celui du duel fratricide entre les deux enfants du pays Vincenzo Nibali et Fabio Aru. Ce n’est pas pour rien que les organisateurs ont décidé de proposer des étapes en Sardaigne et en Sicile, les îles natales des deux champions. La rivalité qui existe d’ailleurs plus dans les médias que dans la vie réelle, rappelle celle entre Fausto Coppi et Gino Bartali dans les années ’40 et toute la péninsule se prépare déjà au grand choc. Ce qui est certain, c’est que Aru et Nibali se livreront une belle bataille au mois de Mai et s’il n’y aura pas un troisième larron qui en sortira vêtu de rose, l’Italie aura surement de quoi relater les exploits et les anecdotes des deux rivaux pendant les trente prochaines années.
- Il y a plusieurs coureurs qui ont déçu la saison dernière. Reste à savoir s’il s’agissait d’une « année sans » ou du début d’une pente descendante irréversible. On pense à des coureurs comme Zdenek Stybar, Nicki Terpstra, Michal Kwiatkowski, Pierre Rolland, Lars Boom, Mikel Landa, Tejay Van Garderen, Warren Barguill ou Alexandr Kristoff. On réfléchira deux fois avant de miser sur eux au fantacyclisme, et si quelques uns disparaîtront petit-à-petit des radars, nul ne doute que d’autres se révèleront être des paris gagnants.
- Cela faisait quelques saisons qu’on pouvait, sans trop réfléchir, décerner le titre du Roi du Sprint à l’un ou l’autre coureur qui avait clairement dominé ses adversaires au cours de l’année. Ce ne fut pas le cas en 2016 où Cavendish, Greipel, Kittel, Bouhanni et autres Groenewegen, se sont partagé le gâteau de manière assez équitable, sans que l’un d’entre eux ne prenne réellement le dessus. Qu’en sera-t-il en 2017 ?
- On a parlé du Giro, il faut aussi mentionner le Tour de France où la question essentielle sera de voir si Chris Froome sera capable de remporter un quatrième titre et se rapprocher du groupe restreint des quintuples vainqueurs. A première vue, une quatrième victoire du Kenyan blanc semble plus que possible, car Contador ne semble plus avoir les moyens d’inquiéter les Sky sur trois semaines, Quintana risque de privilégier le Giro, les frères Yates sont encore un peu jeunes, Romain Bardet est français et Richie Porte, c’est Richie Porte… Après, le cyclisme est imprévisible et sur trois semaines, tout peut arriver. On ne demande pas mieux et si vraiment il fallait parier sur un scénario imprévu, on pourrait bien mettre une petite pièce sur Romain Bardet, car c’est probablement la chance de sa vie…
- A ce jour, il n’y a que six coureurs en activité qui peuvent se vanter d’avoir remporté un grand tour : Chris Froome, Alejandro Valverde, Alberto Contador, Vincenzo Nibali, Fabio Aru et Nairo Quintana. Est-ce que ce groupe sera-t-il aussi restreint à la fin de la saison ? Ou est-ce qu’un nouveau nom viendra faire partie du club réservé aux vainqueurs de grands tours ? A priori, celui qui semble être le plus proche de franchir le grand pas est Esteban Chaves, surtout que la marge de progression est encore grande pour le Colombien. D’autres coureurs comme Romain Bardet, Steven Kruijswijk, Mikel Landa ou Tom Doumoulin, pourraient venir titiller les grands favoris, mais une victoire après trois semaines de l’un d’entre eux serait quand même une énorme surprise.
- En parlant de surprise, qui sera la révélation de 2017 ? Difficile évidemment de prévoir les coureurs néo-pros qui lutteront avec les meilleurs et gagneront dès leur première saison, mais il est tout aussi difficile d’identifier quel coureur franchira un nouveau cap pour remporter un première grande classique ou monter sur un podium d’un grand tour. C’est difficile d’accord, mais on est passionné de fantacylisme oui ou merde ? En plus, ça ne coute rien et il n’y a pas de règles pour juger du résultat. Au pire on s’est trompé et au mieux on pourra fanfaronner… Donc je me lance (sans trop me mouiller, c’est vrai): Jasper Stuyven, Julian Alaphilippe et Tom Dumoulin.
A vous de jouer !
PS: nous aprenons avec grand regret la fermeture du site d'information cycliste "CyclingQuotes.com" depuis début janvier. Un coup dur pour les passionnés de cyclisme. Les vrais, hein, ceux qui n'avaient pas peur de lire un article de 3 pages portant sur la présentation d'une semi-classique italienne ou de lire une analyse des pentes et virages de chaque col emprunté par le parcours d'un gran tour. Après la clôture de Velochrono.fr il y a deux ans, un autre site d'analyse cycliste de qualité ferme ses portes. C'est très dommage. Heureusement, CyclingQuotes.com nous a laissé un dernier cadeau avant de dire au revoir: une analyse comme toujours détaillée de chaque équipe Pro-Tour avant le début de la saison. A lire absolument si on veut être compétitif au fantacyclisme cette saison (.
Comments
Top de chez top Lucho ! Que
Top de chez top Lucho ! Que dire de plus quand tout a déjà été dit... Si ce n'est qu'en plus, Chavès et Lopez risquent de donner du fil à recoudre sur les Grands Tours, que Tish va éclabousser les classiques flamandes de sa classe, que Gaviria et Ewan vont bousculer la hiérarchie chez les sprinters, que Bettiol va redonner le sourire à la Botte, .... Bref, une grande année s'annonce, même si la disparition de Cycling Quotes est déjà LA mauvaise news de ce début 2017 en effet.
En effet, cyclingquotes avec
En effet, cyclingquotes avec ses 3 paragraphes d'intro pour mettre l'ambiance, des developpements dignes d'abdoujaparov, des etoiles en fin d'analyse... et des prises de tetes lorsqu'il te pronostique le mec que t'aime pas... ah le mal est fait... j'aurais p-e dû le sponsoriser...
Oui, la perte de
Oui, la perte de CyclingQuotes.com fera très mal. .. ne fut ce que pour tuer l'attente avant les courses. Heureusement, il reste Fantacycling.com....
Quant aux révélations de l'année je mise sur Moscon pour les classiques, Dumoulin pour les tours, Filippo Ganna pour les néo-pros et Mathieu Ladagnous pour le retour gagnant ou non Seb Turgot. .. Non je rigole, trop dur de trouver les retours gagnants
ma seule prédiction pour 2017
ma seule prédiction pour 2017 : Germany ...10 points!