Mads Pedersen a remporté l’édition 2020 de Gand-Wevelgem au terme d’une course où les plus costauds sont sortis du lot et le plus malin a gagné. L’ancien champion du monde a battu au sprint Florian Sénéchal et Matteo Trentin, alors que les deux grands favoris Woet Van Aert et Matheiu Van der Poel se sont neutralisés dans les derniers kilomètres et terminent respectivement 8ème et 9ème.

La fantacourse s’est quant à elle jouée au photofinish, avec Macho Madness qui l’emporte d’un demi-boyau sur Festina 86 et Poisson Pavé.

10 – Marc Cavendish

C’était peut-être la dernière course de Marc Cavendish, et le Man of Man a voulu s’offrir une dernière haie d’honneur plutôt qu’une énième course anonyme, comme il y en a eu trop ces dernières années. Membre de l’échappée matinale, Cannoball s’est accroché le plus qu’il pouvait, en espérant peut-être faire partie du dernier groupe et livrer un dernier sprint magique. Mais ce ne fut pas le cas. Reste à rendre hommage au plus grand sprinter de sa génération et le remerciant de nous avoir permis de repenser à ses sprints puissants en attendant que les hostilités commencent.

9.5 – Mads Pedersen

Le champion du monde 2019 a fait la course parfaite. Il ne prend pas le risque d’affronter Van Aert et Van der Poels dans le Kemmelberg et prend la bonne échappé avec Trentin, Vanmarcke, Kung et d’autres avant les dernières réelles difficultés, pour finalement se retrouver dans le groupe qui allait se disputer la victoire. Lorsque dans les derniers kilomètres les attaquents fusent, il est celui qui fait le moins d’efforts, ce qui lui permet de faire un énorme bond pour rentrer sur Trentin, Sénéchal et Bettiol sous la flamme rouge. Le reste est presque un remake du Mondial d’Harrogate, il y a douze mois : Trentin qui part trop tôt et Pedersen qui s’impose facilement. Seul bémol, il gagne l’édition 2020 de Gand-Wevelgem sans son maillot arc-en-ciel sur les épaules. Dans 20 ans, on ne comprendra pas pourquoi…

9 – Macho Madness

Créer une équipe avec plein de flandriens, c’est une chose. Réussir à en placer 8 dans le top-14 dès la première course, c’en est une autre. Macho Madness n’avait peut-être pas misé sur Pedersen, mais avec Sénéchal, Bettiol, Kung, Van Aert, MVDP, Teuns, Asgreen et Naesen, il remporte l’épreuve du jour avec 164 points. Dommage qu’il ne reste pas beaucoup de courses pour une remuntada digne de ce nom.

9 – Florian Sénéchal

Il est clairement le plus fort du Wolf Pack et reste toujours accroché à Van Aert et Van der Poel dans les ascensions. Il joue parfaitement le coup dans le final et sans le retour de Pedersen, il aurait pu empocher sa première grande classique.

8.5 – Festina 86 et Poisson pavé

Les teams de Seb164 et Pavlodar s’inclinent au photofinish, avec une seul point de moins que le vainqueur du jour. Avec Pedersen, Trentin, Van Aert, MVDP, Lampaert et Naesen, il y avait du lourd dans les deux équipes, trop lourd pour donner le bon coup de rein.

8 – John Degenkolb

C’est un plaisir de revoir Johnny Degenkolb au plus haut niveau dans une classique flandrienne. Dommage que le final était chaotique et qu’il n’a pas pu faire parler sa vitesse au sprint.  

7 – Alessandro Bettiol

L’italien prouve que sa victoire au Tour des Flandre l’an dernier n’était pas un hasard. Il lui manque malheureusement la pointe de vitesse nécessaire pour lutter plus régulièrement pour la victoire, mais au mois, lui, il compte déjà un monument au palmarès.

6 – Matteo Trentin

Ce n’est plus une nouveauté, le bon Matteo est toujours généreux, fournit beaucoup d’efforts pour pas grand-chose et n’a alors plus assez de jus pour gagner. Dans le style, Trentin a été au sommet de son art ce dimanche, prenant le vent seul quand il manquait plus de 70 kilomètres et manquant comme toujours de ruse dans le final. Troisième, ce n’est pas un mauvais résultat en soi, mais avec les années qui passent, les chances de remporter une grande course seront moins fréquentes.

5 – Woet Van Aert

Il était le grand favori et a montré à plusieurs reprises qu’il était le plus fort du groupe. Mais pour une fois, il a commis une grosse erreur. Il est en effet le premier à lancer les attaques dans le groupe de tête quand il manquait quelques kilomètres, obligeant tout le monde, Van der Poel en premier, à faire des efforts surhumains pour revenir, tout en lançant le festival des attaques et contre-attaques. Et lorsque le bon coup est parti sous la flamme rouge, plus personne n’avait d’énergie pour recoller. Il lui suffisait de contrôler un minimum pour que ça se termine au sprint et le tour était joué.

5 – Mathieu Van der Poel

Il était l’autre grand favori et a montré à plusieurs reprises qu’il était le deuxième plus fort du groupe. Mais il calque trop sa course sur Van Aert et se sent obligé de lui derrière toute la journée, oubliant de faire sa course et jouer ses propres cartes. Bon, au final, avec les polémiques d’après course en bonus, ce n’est pas plus mal, l’affrontement final au Tour des Flandres n’en sera que plus savoureux.

 5 – Sep Vanmarcke

Cette fois, Vanmarcke n’était pas le plus fort sur les pavés. Il avait pourtant bien anticipé la bagarre entre favoris, en se glissant dans le coup avant les deux dernières ascensions du Kemmelberg. Mais alors qu’il aurait pu jouer la supériorité numérique avec Bettiol, il se fait prendre dans une cassure pour laisser filer le groupe de neuf à 10 kilomètres de l’arrivée, alors que c’était justement son équipier qui avait accéléré.

3 – Alexandre Kristoff

Le colosse norvégien semblait plutôt pimpant dans les premières difficultés, mais il rate le coche de l’échappée anticipatrice pour finalement rester impuissant dans les deux dernières ascensions du Mont Kemmel. Il remporte comme d’habitude le sprint des battus pour prendre la 19ème place. Inutile.

Comments

WVA et MDVP se sont crus dans les labourés... Trop sûrs de leur force, ils se sont fait berner par plus malins qu'eux. Van Aert en a clairement trop fait en n'ayant que Van der poel dans le viseur. Leurs ascensions du mont Kemmel étaient dingues.... Ca promet d'être chaud la semaine prochaine mais ils vont devoir se méfier car la même chose pourrait leur arriver s'ils reproduisent le même schéma de course.