Mathieu Van der Poel a remporté la 104ème édition du Tour des Flandres en battant au sprint son meilleur ennemi Woet Van Aert au terme d’une course spectaculaire. C’est la première victoire dans une classique monument pour le champion néerlandais qui a dû attendre la photofinish avant de laisser exploser sa joie. Si Alexandr Kristoff remporte comme toujours le sprint des battus, la course a surtout été marquée par la malheureuse chute de Julian Alaphilippe alors que le champion du monde se trouvait en tête avec Van Aet et Van der Poel.

Au SuperClassics, c’est la team SO6 Mika qui l’emporte avec le beau score de 345 points. Dans la lutte pour le classement général, Furupu fait valoir la 11ème place de Dylan Teuns pour prendre vingt points à Miguel Indurain et passer en tête du général, alors qu’il ne reste plus qu’une course, la Trois jours de La Panne de mercredi.

La dernière classique monument d’une saison 2020 inédite était le théâtre parfait pour le grand affrontement des meilleurs spécialistes des courses d’un jour. On attendait surtout l’explication entre Woet Van Aert et Mathieu Van der Poel, avec Julian Alaphilippe comme possible invité surprise, malgré son manque d’expérience sur le Ronde. Mais le champion du monde a très vite montré qu’il n’avait pas besoin de connaître chaque pavé du parcours pour faire parler sa classe. Il a été à l’origine de l’attaque avant le Taaeienberg en compagnie de Van der Poel, une attaque qui a obligé Van Aert de faire un effort en solitaire pour ne pas rater le bon coup. On avait alors les trois plus forts en tête à 40 kilomètres de l’arrivée avec des poursuivants incapables de reprendre du temps, malgré les efforts du vainqueurs sortant Alberto Bettiol et d’un étonnant Valentin Madouas. Avec un tel scénario, on aurait pu vivre un Tour des Flandres exceptionnel. On n’avait plus vu les grands favoris s’expliquer dans l’enchainement Vieux Quaremont – Patterberg depuis l’époque Cancellara-Sagan. Mais malheureusement un stupide fait de course est venu gâcher la fête. Une moto arrêtée au bord de la route, un réflexe de dernière minute de MVDP que Alaphilippe n’a pas pu imiter, le choc violent, le vol plané, les cris de douleurs, les cris de rage. On pourra parler de la malédiction du maillot arc-en-ciel plus tard, mais la tristesse de voir Alaphilippe éliminé de la sorte est énorme, surtout qu’il avait jusque-là fait la course parfaite et aurait encore pu tenter de mettre en difficulté ses adversaires dans les dernières ascensions. La victoire s’est donc jouée au sprint entre Van Aert et Van der Poel, les deux champions de cyclocross qui ont finalement pu s’affronter à la pédale, sans influence extérieure. Le suspense était à son comble, et le sprint n’a été lancé qu’aux 200 mètres, ce qui a permis à Van der Poel de faire parler son explosivité et éviter que Van Aert puisse dérouler sa puissance. Mathieu Van der Poel l’emporte pour quelques centimètres, et imite son père, vainqueur en 1986. Une belle victoire qui compense largement une saison moins magique de celle de son adversaire du jour et qui annonce une saison des classiques 2021 à ne surtout pas rater.

La dernière grande classique a permis à de nombreuses fantateams remplies de spécialistes des pavés de faire un maximum de points. A e jeu là, c’est la team SO6 Mika qui a été la plus forte, en obtenant 345 points grâce à sept coureurs dans le top-13, dont les trois premiers plus Lampaert, Naesen, Benoot et Asgreen.  L’autre info du jour, c’est la prise de pouvoir au classement général de Furupu. Après plusieurs semaines en tête, Miguel Indurain doit céder sa première place et devra espérer que Tim Merlier fasse beaucoup mieux que Caleb Ewan aux Trois Jour de La Panne pour donner le dernier coup de rein et s’imposer au photofinish. A moins qu'un coup de vent du Nord permette d'avoir un autre scénario qu'une arrivée au sprint mercredi, ce serait bien plus passionnant.

On notera aussi qu’après avoir deviné le vainqueur pour la énième fois, Yuix est mathématiquement vainqueur du concours du Prono du Jour, puisqu’il possède 138 points d’avance sur son dauphin Randy Savage et en pourra plus être rejoint. Bravo à lui.

Comments

Être leader à la veille de l'arrivée, ça m'est arrivé souvent. Puis le réveil sonnait et les choses rentraient dans l'ordre... Cette étrange année est vraiment étrange sur bien des plans.