Ca y est! Les premières courses du calendrier cycliste démarrent enfin en Europe et surtout dans l'hémisphère sud. La saison du vélo est lancée. On a beau essayer de s'intéresser au cyclo-cross, rien de tel que le début des vraies épreuves sur route pour se remettre en jambe. Les passionnés de fantacyclisme devront par contre attendre fin février pour se lancer dans la première bagarre des classiques de printemps. En attendant, prenons le temps de faire le point sur la nouvelle saison.
Le mercato hivernal, qualité plus que quantité
Une fois n'est pas coutume, il y a eu de nombreux transferts lors du mercato hivernal, même si le marché des transferts 2015-2016 est surtout caractérisé par la qualité des noms ayant bougé d'équipe plus que sur le nombre de transfert répertorié. Il n'y a pas vraiment eu de coup d'éclats, étant donné que les transferts étaient annoncés très tôt, voir même avant la fin de la saison dernière, mais le nombre de leaders ayant changé de maillot est plus important que d'habitude.
Le mercato a surtout été marqué par les mouvements des deux plus grandes écuries du peloton: Etixx-Quick Step et la Team Sky. La formation de Patrick Lefevere a laissé partir trois grands noms comme Michal Kwiatkowski (vers Sky), Rigoberto Uran (vers Cannondale) et Mark Cavendish (vers Dimension Data) pour notamment les remplacer par Marcel Kittel, Bob Jungels, Daniel Martin et le jeune espoir du sprint mondial Fernando Gaviria. Du coté de chez Sky, l'arrivée de l'ancien champion du monde Kwiatkowski renforce fortement le rooster pour les classiques, alors que les autres faits marquants sont le départ de Richie Porte pour BMC, l'arrivée de Mikel Landa et Beñat Intxausti qui tenteront ensemble de s'attaquer au maillot rose du Giro et l'investissement dans le futur avec le jeune sprinter Danny Van Poppel. Les autres teams très actives sur le marché des transferts ont été la Trek-Segafredo qui commence à planifier l'après-Cancellara avec les arrivées de Ryder Hesjedal, Peter Stetina, Niccolò Bonifazio et Edward Theuns, ainsi que Cannondale (orphéline du sponsor Garmin) qui outre Uran, a également engagé Matti Breschel, Simon Clarke et Pierre Rolland. On notera aussi l'arrivée de Louis Meintjes chez Lampre, celles de Rain Taaramae et Juergen Vandenborucke chez Katusha, celles de Dani Moreno et Carlos Betnacur chez Movistar, celles de Tomasz Marczynski, Rafael Valls et Jelle Wallays chez Lotto-Soudal, celle de Luka Mezgec chez Orica-Greenedge ou celle d'Enrico Battaglin chez Lotto-Jumbo. Ainsi que le transfert vers une team Continental (Team Roth) du jeune espoir italien Marco D'Urbano.
Il y a donc eu du beau monde qui a changé de tunique, mais attention, car la première année dans une nouvelle formation n'est pas toujours marquée par des bons résultats dès les premières courses. Les temps d'adaptation existent aussi pour les cyclistes qui doivent assimiler les pratiques technico-tactiques de leur nouvelles formations et voir comment leur corps réagit à des préparations physiques différentes. Il faudra surtout le demander à Pierre Rolland qui d'après son nouveau manager chez Cannondale "s'entraînait comme dans les années '70" lorsqu'il était chez Europcar. Ou à Michal Kwiatkowski qui semble avoir perdu plusieurs kilos depuis qu'il est sous les ordres de Dave Brailsford.
Les enjeux de la saison
Sur papier, l'année 2016 risque de ressembler à la saison précédante qui avait été marquée par la prise de pouvoir de la jeune génération dans les classiques et par la grande confrontation sur les routes du Tour de France entre les leaders des courses de trois semaines.
Maintenant que les grands favoris des classiques flamandes sont des sprinters comme Alexandre Kristoff, Peter Sagan ou... John Degenkolb, il sera intéressant de voir quels seront les attitudes, les ambitions et les alliances des autres nombreux prétendants à une grande victoire dans une classique du Nord. Du vieux loup Cancellara à Sep Vanmarcke et Greg Van Averamet, en passant par les Etixx-Quick Step (Boonen, Terpstra, Stybar, Trentin) et les Sky (Thomas, Kwiatkowski, Stannard) ou la jeune génération des Lotto Soudal (Debusschere et Benoot), il y aura des nombreux adversaires pour bousculer la nouvelle hiérarchie fraichement établie. Mais encore faudra-t-il que les tactiques de courses soient à la hauteur du spectacle attendu.
Y aura-t-il un certain partage du gâteau entre favoris comme en 2014 et 2015? Une domination d'un seul homme comme en 2013 et 2012? Ou bien une multitude de surprises comme en 2011? Toujours est-il qu'il faudra vite commencer à se pencher sur la question, car le Fantaclassics de printemps est vraiment à nos portes.
En ce qui concerne la physionomie des grands tours, le topo est relativement similaire à 2015: un Giro moins massacrant que d'habitude qui n'attire pas vraiment les plus grand leaders, une Grande Boucle pendant laquelle les multiples vainqueurs de grand tours s'affronteront sur un parcours difficile où les contre-la-montre ne devraient pas faire la différence et une Vuelta qui constituera comme souvent une course de consolation pour les déçus du Tour. Le seul changement majeur sera l'interversion de programme pour les leaders d'Astana Vincenzo Nibali et Fabio Aru. Ce dernier tentera sa première expérience sur les routes du Tour de France alors que le Requin de Messine retournera sur le Giro délaissé depuis 2013. Alejandro Valverde particpera aussi à son premier Giro, permettant ainsi à Nairo Quintana de faire un Tour de France sans avoir un co-équipier qui lui suce la roue pendant trois semaines… A noter aussi qu'Alberto Contador entame probablement sa dernière saison et voudra laisser une dernière empreinte sur le Tour après sa tentative de doublé Giro-Tour échouée en 2015. Mais encore faudra-t-il que le nouveau roi Chris Froome lui accorde cette grâce.
La saison 2016 sera aussi marquée par les Jeux Olympiques de Rio avec un parcours qui convient aux grimpeurs et qui s'annonce spectaculaire. Concernant le fantacyclisme, peux de nouveautés au programme. Le Fantaclassics de printemps débutera le 27 février 2016 avec le Omloop Het Nieuwsblad et garde la même formule que l'an dernier avec les trois categories de courses (monument, classiques, semi-classiques). Les grands tours maintiennent aussi la même formule alors que le fantaclassics d'automne qui peine un peu à trouver son identité sera remplacé par une course unique pour le maillot arc-en-ciel.
De nouveaux cadeaux et maillots de légende seront prévus pour les vainqueurs des épreuves.
Rendez-vous dans les prochaines semaines pour préparer les premières classiques de printemps!