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Cette onzième étape s’immiscait ce mercredi en Auvergne dans le Massif Central et nous offrait pas moins de six ascensions répertoriées. De la moyenne montagne, certes, mais la promesse d’une belle bagarre, ça, c’était sûr ! 

À commencer par la bataille de tranchée pour composer l’échappée que se sont livrés les plus puncheurs des baroudeurs. Healy, Carapaz et Lazkano en seront les derniers grands animateurs et survivants avant de se faire avaler dans le Pas de Peyrol par un peloton déjà bien écrémé et mené tambour battant par un Adam Yates déchaîné. 

Ça explose de partout, le rythme est effréné et Pogacar en profite pour remettre une couche et s’envoler, à 31 kilomètres de l’arrivée. Son attaque fait très mal, Pogi laisse dans un premier temps tous ses adversaires sur place mais sans non plus totalement les asphyxier. En haut du Col, Vingegaard n’est d’ailleurs qu’à cinq secondes, Roglic à 15 et Evenepoel à 27. La descente est propice à Roglic qui reprend le danois tandis que derrière, Remco est rejoint par Rodriguez, Ciccone, Adam Yates, Landa et Almeida. 

Au pied du Col de Pertus, Pogacar a toujours 30 secondes d’avance sur ces deux groupes qui se sont, entre-temps, réunis. C’est le moment choisi par Vingegaard pour sortir de sa coquille et mettre une mine qui lui permet de prendre le large avant de rejoindre le Slovène volant à 200 mètres du sommet. Le duel que se livrent les deux hommes est épique, les deux monstres collaborent enfin et s’offrent, au final, un somptueux sprint qui verra étonnamment Vingo vaincre Pogi. Magnifique ! 

Un grand Remco s’empare d’une très belle troisième place devant Roglic, tombé mais replacé dans le même temps que le belge, et un étonnant Giulio Ciccone, cinquième. Cependant, pas de gros changements au Général si ce n’est qu’Ayuso s’est pris une solide cartouche et passe de la cinquième à la neuvième place. Pogacar, encore une nouvelle fois impressionnant, voulait frapper un grand coup aujourd’hui, il l’a fait, mais il ne s’attendait sans doute pas à ce que Vingegaard lui en mette également un sur la tête. Le spectacle ne fait que commencer ! 

Miguel Indurain s’offre une deuxième victoire d’étape pendant qu’au Général du FantaTour, Polska Team résiste vaillamment à la fougue Bourguignonne.

Le bon plan ! 

Force est de reconnaître que bien peu s’attendait à ce que Jonas Vingegaard puisse être un réel rival à Tadej Pogacar au départ de ce Tour il y a une semaine! Le danois est arrivé sur la pointe des pieds après plusieurs semaines de convalescence suite à sa terrible chute au Pays Basque et annonçait, à qui voulait bien l’entendre, qu’il était déjà juste bien content d’être là… Vingo a démontré aujourd’hui qu’accrocher un troisième Tour d’affilée à son palmarès n’était pas qu’un doux rêve et que s’il ne devait n’y en avoir qu’un pour empêcher Pogacar d’encore dormir sereinement, ce serait bien lui. Époustouflant ce mercredi, le danois monte en puissance et redistribue les cartes d’un Tour qui est loin d’être joué. 

Le Mauvais Plan du jour !

Se faire une place dans une équipe dont Tadej Pogacar est le leader incontesté et dont deux « vieux » briscard comme Adam Yates et Joao Almeida font partie n’est guère chose aisée. Encore bien plus sur la Grande Messe de juillet. C’est sûr que Juan Ayuso n’était pas venu sur le Tour de France pour le gagner mais il semblait néanmoins, depuis le départ, tenir le bon bout derrière les quatre « intouchables » et à même d’être le dernier lieutenant du champion Slovène. Quelque peu opportuniste, Ayuso avait jusque là parfaitement mené sa barque et a même semblé, par moments, laisser Yates et Almeida faire le sale boulot pour Pogi. Tout bénef pour un beau classement final à Nice. Son craquage aujourd’hui est donc assez surprenant mais, surtout, le place dans une bien mauvaise posture pour la suite de ce Tour. Désormais quatrième au Général dans la hiérarchie UAE, il ne risque malheureusement plus y avoir que des miettes pour ce si talentueux coureur.