On s’attendait logiquement à ce que Matthews perde son maillot rose aujourd’hui, au contraire, et de fort belle manière, l’australien se paie le luxe de gagner l’étape et de conforter son avance. Evans en profite également pour grignoter quelques bonnes secondes et distancer l’ensemble de ses adversaires...
Mais le fait du jour, c’est plus que certainement cette terrible chute collective qui a quasi mis l’ensemble du peloton au sol. Et l’un de ces dégâts collatéraux, c’est l’abandon de l’ultra favori, Joaquim Rodriguez, victime d’un nouveau méchant vol plané. Une saison maudite pour Purito, qui quitte prématurément ce Giro avec quelques côtes salement amochées, une clavicule en morceaux et probablement ce même douloureux sentiment d’inachevé qu’a ressenti Martin quelques jours plus tôt.
Un chaos monstre, des images terribles, comme celle de Giampaolo Caruso allongé inanimé sur le sol, ou l’intensité du choc qu’a subi Brajkovic. Tout le monde est au tapis, hormis un groupe de huit coureurs qui avaient préventivement pris soin de faire la course en tête et qui profite de cet incident pour prendre la poudre d’escampette. Parmi eux, Cadel Evans et Michael Matthews, mais aussi deux autres BMC, un Orica, Tim Wellens et Rabotinni. Auraient-ils du attendre, ont-ils bien fait de profiter de leur position et de leur travail pour filer, toujours est-il qu’Evans en tire un joli profit. Par contre, il ne va pas falloir qu’il crève un pneu à un mauvais dans les jours à venir…
Derrière eux, la résistance s’était pourtant organisée mais les poursuivants concèdent finalement presque une minute sur la ligne. Pour les mieux lotis, car pour certains le Tour d’Italie, ou en tout cas l’espoir de briller au classement général prend sévèrement du plomb dans l’aile. Pour Scarponi, c’est 1’37, pour Roche et Arredondo, c’est respectivement 15’08 et 18’30 !
Pour le reste, Tim Wellens décroche une belle deuxième place et Matthews, dans un rôle de puncheur qu’on ne lui connaissait pas, signe un très belle victoire en plus de conserver son paletot rose. Evans assure, Uran et Quintana rassurent,
Au Fantagiro, c’est la cruelle désillusion pour pas moins de trente Fantateams ! Une hécatombe, un carnage, un tsunami… ! Que faire maintenant que Purito s’en est allé et qu’on sait qu’il représentait un solide atout dans la course aux lauriers. Tout reste pourtant toujours possible tant la vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain. Le cyclisme nous réserve tellement de surprises, qu’une certitude peut devenir bien vite une réelle incertitude. Mais, pour certains, la route risque désormais d’être longue.
Deuxième brillante victoire de la Spartak Diablo Team, devant une doublette composée du revenant Surebrett et de l’intenable Bombs. La Kitane complète ce podium à l’allure assez old-school. Au Général, « La Bomba » trône toujours sur la première marche du podium, à bonne distance de Spartak et TheBest2.
Le bon plan du jour
Pour 4 Fantamillions et sur ce qu’il nous avait récemment montré sur les récentes Classiques, Tim Wellens avait tout pour séduire le chaland Fantacycliste. Et il a vraiment tout pour plaire, car sa deuxième place du jour lui permet en plus de se positionner à la neuvième place au Général. Trois Fantateams se frottent les mains en voyant ce bon petit placement se muer en bon plan tout court.
Le mauvais plan du jour
C’est moche de devoir le designer mauvais plan, mais pour 56 Fantamillions et après 6 jours de course, la rentabilité de Joaquim Rodriguez n’aura pas été des plus optimales. Le contre-la-montre déjà, cette étape taillée à sa mesure ensuite, le cigare semblait déjà quelque peu consumé… Dommage cet abandon, tout plaidait en faveur du leader espagnol, on se réjouissait de le voir survoler les cimes du Stelvio, mais quand la poisse s’en mêle.