En fin renard qu’il est, le basque Benat Intxausti enlève cette 8ème étape au nez et à la barbe du trop naïf Reichenbach et de Mikel Landa. Pas de grands changements au Général si ce n’est que pour Le Pistolero, tout continue à se passer pas trop mal. Au Fantagiro, victoire autoritaire d’Eddy Di Moioui devant Urabenos et une triplette composée de The King, Giacominou delle Bollas  et Et ta Mère !

Deuxième arrivée au sommet, mais cette fois-ci, c’est un col de première catégorie,  les menant au sommet de Campitello Matese, que les coureurs devaient affronter. Rien d’hallucinant encore, mais néanmoins 13 derniers kilomètres à près de 7% de moyenne qui allait en calmer plus d’un. On pouvait donc s’attendre à une course de mouvements et à une fin d’ascension agitée. Les adversaires de Contador allaient-ils profiter de sa faiblesse pour tenter de le mettre à mal plus encore ?

 L’échappée matinale, composée d’une douzaine d’hommes, compta tout de même 10 minutes d’avance sur le peloton. Et en son sein, du  joli monde pour la mener à bout, avec des coureurs de la trempe de Betancur, Niemec, Zakarin, Intxausti ou encore Pellizotti. Seul le hollandais Steven Kruiswijk  devance quelque peu ce groupe et nous rappelle à notre bon souvenir, combien il fut en un temps pas si lointain, l’espoir batave le plus prometteur de sa génération.

Point de cohésion donc, c’est l’occasion de se montrer et les échappés jouent au chat et à la souris. Au pied du dernier col, les attaquent fusent et à ce jeu, deux hommes finissent par s’isoler en tête, Stéphane Reichenbach et Benat Intxausti. Le suisse a l’air plus frais que l’espagnol et ne semble pas soupçonner un seul instant le mauvais tour que le comparse de Valverde lui réserve. Benat feint la fatigue, ne prend pas un relais et laisse l’initiative au coureur helvète jusqu’à cette meurtrière attaque aux 3 kilomètres. Désabusé, Reichenbach ne s’en remettra pas et se verra même rejoint et dépassé par Mikel Landa, sorti également avec le groupe des cadors.

Hormis l’attaque de Fabiu Aru, très vite suivie par les membres du carré d’as, Uran inclus, il ne s’est pas passé grand-chose chez les favoris. Contador s’est légitimement contenté de suivre en toute décontraction et Porte d’assurer l’essentiel, à savoir, observer et coller au train. Par contre Astana continue à épater la galerie en dictant sa loi et en plaçant  trois de ses gladiateurs dans le Top5 au Général. Attention à l’étape de moyenne-montagne demain, considérée par le directeur de la course, Mauro Vegni, comme la plus difficile de la semaine.

Au Fanta Giro, la jeune garde D’Eddy, déjà en vue hier, s’impose en solitaire avec un beau score de 520 points grâce à l’apport d’Intxausti, de Aru et de Porte, et dans une moindre mesure, du virevoltant, Damiano Cunego. La très colombienne équipe Urabenos est deuxième, tandis que pour les trois troisièmes, leur particularité est d’avoir en commun en leurs rangs, le présumé carré d’as, Contador, Aru, Porte et Uran. Au Général les trois mêmes équipes qu’hier et une course de placement derrière, où presque chaque jour, émerge un nouveau favori.

Le bon plan du jour :

Avec Mikel Landa et Dario Cataldo (15 Fantamillions tous les deux), Fabio Aru se voit entouré de deux lieutenants de qualité. Pour l’un et pour l’autre, travailler pour un leader ne s’apparente apparemment pas à mettre totalement ses ambitions de côté. Ils sont crédités jusqu’à présent d’une belle course et se retrouvent tous les deux dans le Top5 du général. Une moisson de points qui pourrait s’avérer intéressante si la situation venait à perdurer pour ces deux coureurs relativement bon marché. D’autant que l’italien, s’il maintient le cap, pourrait très bien, dans le long chrono de la 14ème étape, tirer son épingle du jeu.

Le mauvais plan du jour :

C’était l’occasion aujourd’hui pour ceux qui, depuis le départ, était un cran en dessous, de montrer qu’il faudrait pourtant encore compter sur eux. Uran est le seul à être sorti du bois, mais, pour pas mal d’autres, et, même si les écarts sont loin d’être astronomiques, les minutes perdues  commencent à dangereusement s’accumuler. Pour Jhoan Esteban Chaves (22 Fantamillions), c’est malheureusement quelque part aussi le cas. Pourtant directement dans le coup et assurément bien en jambes, on se demandait bien pourquoi il courrait ainsi, tel un chien fou éperdu de liberté. Présent dans toutes les échappées phares du début, il s’est époumoné sans compter en dépit du bon sens. Il a bien pris quelques 385 points mais, logiquement essoufflé, il a aussi dorénavant perdu tout espoir de bien figurer au Général et de ramener un beau magot dans sa musette. A moins que…

Comments

Ah, j'aime bien les résumés très 'j'y étais et j'ai tout senti' d'Eddy ;-)
Sinon, je me répète encore une fois mais... de belles photos en page d'accueil, ça vous change un site - bravo Alain !