La grande étape de montagne placée après le jour de repos avec le terrible col du Mortirolo au programme pouvait faire mal aux jambes. Ca a été le cas. Dans la descente d’Aprica, juste avant la « Montagna Pantani », Contador a été retardé suite à une cassure dans le peloton. Les Astana, bien représentés à l’avant, ont fait le forcing afin de prendre un maximum de temps au maillot rose, isolé et presque sans équipiers, comme trop souvent ces derniers jours. Ils ont compté jusqu’à 50 secondes d’avance, mais dès le début du Mortirolo, El Pistolero a lancé une « remuntada » qui restera un des moments forts de ce Giro. Un par un, il est allé chercher la trentaine de coureurs se trouvant devant lui. Il s’appuyait sur un coureur repris pour mieux rebondir et aller chercher le prochain.  En quelques kilomètres seulement, il est revenu sur le trio de tête formée par Landa, Aru et Kruijswijk. Et là, El Pistolero n’a pas eu besoin d’un dossier du nutritionniste pour se rendre compte que Aru souffrait d’une fringale. Il en a remis une couche histoire de montrer qui est le patron. Après quelques discussions avec le staff technique, Mikel Landa a abandonné son leader pour suivre le maillot rose en compagnie de Kruijswijk. Aru a souffert, il a serré les dents, il est un peu revenu dans la descente en compagnie d’Amador mais victime d’un problème technique, il a dû changer de vélo et donc faire la dernière ascension en solitaire. Il perd du temps, perd sa deuxième place, mais là où certain auraient sombré, il a finalement limité les dégâts et poursuivi son apprentissage.  Mikel Landa a quant à lui montré qu’il était bien le meilleur grimpeur du Giro. Il fausse compagnie à Contador et Kruijswijk à quatre kilomètres de l’arrivée pour s’imposer en solitaire avec près d’une minute d’avance. Le basque est définitivement le bon plan de ce Giro.

C’est en tous les cas ce qu’on remarqué les teams Copacabana et Tories Out qui dominent pour la deuxième journée consécutive l’étape du Fantagiro. Dynamo Cyclo remonte sur la troisième marche du podium même si Amador a reculé d’une place au général.  Avec quatre coureurs bien classés au général (Aru, Landa, Caruso et Geniez) la team brésilienne de Copacabana fait irruption dans le top-10 du classement du Fantagiro. Elle aura du mal a bousculer une hiérarchie bien établie, où les fantateams comme Piquouz, Surebet, Tomyteam, Polska Team,  Giocominou della Bollas, Et ta mère ?, An Geansai Bandearg et The King voyagent à une moyenne régulière et surtout similaire, mais sait-on jamais.

Le bon plan du jour

En passant en revue les coureurs ayant figuré dans cette rubrique depuis le début du Giro, on est étonné de voir que Mikel Landa n’a pas encore eu l’honneur d’y apparaître. Le basque a en effet répondu présent dès les premières étapes difficiles du tour d’Italie, en équipier modèle d’abord, en chasseur d’étape ensuite, en unique rival d’Alberto Contador maintenant. Pour 15 fantamillions, il a déjà passé la barre des 1000 points et, entre le classement général et celui de la montagne, il pourrait doublé son score d’ici la fin du Giro. Bravo à Copacabana et Tories Out qui ont su déceler le grimpeur qui sommeillait en lui et prévoir la métamorphose du basque.

Le mauvais plan du tour

« Le Tour de Belgique démarre aujourd’hui avec Tom Boonen comme star principale » entend-ton à la radio… Tiens, il n’était pas au Giro le Tomeke ? Je l’avais pourtant pris dans mon équipe ?  Bon, pour 20 millions, ça pouvait valoir le coup. Quelques sprints, peut-être même le maillot rose si les Etixx faisaient un bon chrono d’ouverture. Mais non, rien,  zéro points et en plus, il s’en va sans rien dire. Après le coup du Fantaclassics, ça commence à bien faire...